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qu'aime-t-on dans l'amour

Publié le 08/03/2005

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amour
coupa les hommes en deux. Or, quand le corps eut été ainsi divisé, chacun, regrettant sa moitié, allait à elle ; et s'embrassant et s'enlaçant les uns les autres avec le désir de se fondre ensemble, les hommes mouraient de faim et d'inaction, parce qu'ils ne voulaient pas se quitter pour agir. [...] Alors Zeus, pris de pitié, imagina une autre solution : il transporta les organes de la génération sur le devant des corps [...] et par là fit que les hommes engendrèrent les uns dans les autres, c'est-à-dire le mâle dans la femelle. [...] C'est de ce moment que date l'amour inné des êtres humains les uns pour les autres : l'amour recompose l'ancienne nature, s'efforce de fondre deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine. [...] Notre espèce ne saurait être heureuse qu'à une condition, c'est de réaliser son désir amoureux, de rencontre chacun l'être qui est notre moitié, et de revenir ainsi à notre nature première.".

L'amour est un concept essentiel qui par son ambivalence même – nous l'avons vu - touche tout un chacun. A la fois plénitude et manque, donation absolue et égoïsme exacerbé, pardon et jalousie. Ce caractère plurivoque déstabilise nécessairement. Alors quand il nous est demandé : « qu'aime-t-on dans l'amour ? «, nous voilà nécessairement désarçonnés. Cherche-t-on une satisfaction personnelle, un plaisir égoïste ou le plaisir d'autrui ? D'ailleurs cherche-t-on même un plaisir ? De plus, dans cette question, ne sommes nous pas nécessairement confrontés à une régression à l'infini ? Qu'aime-t-on dans l'amour : si je réponds l'objet aimé – une autre question surgit : qu'aime-t-on dans l'objet aimé...etc? Autrement dit : N'est-ce pas l'ambivalence inhérente à l'amour qui est objet d'amour ?

 

amour

« SAINT PAUL, Hymne à la charité (1co 13,1-13) « Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges, s'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante. Quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et de toute la connaissance, quand j'aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s'il me manque l'amour je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés, quand je livrerais mon corps aux flammes, s'il me manque l'amour, je n'y gagne rien. L'amour prend patience, l'amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil , il nefait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il n'entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas del'injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout.

L'amour ne disparaît jamais. Les prophéties ? Elles seront abolies.

Les langues ? Elles prendront fin.

La connaissance elle sera abolie.

Car notreconnaissance est limitée et limitée notre prophétie. Mais quand viendra la perfection, ce qui est limité sera aboli.

Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, jepensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant.

Devenu homme, j'ai mis fin à ce qui était propre àl'enfant.

A présent nous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors, ce sera face à face.

A présent maconnaissance est limitée, alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant donc ces trois là demeurent , la Foi, l'Espérance et l'Amour, mais l'Amour est le plus grand.

» Ici l'amour apparaît comme altruiste à l'état pur.

L'amour devient ainsi proche du sacrifice.

Il est à l'image de ce queles Catholiques appellent l'amour divin – amour du créateur vis-à-vis de ses créatures.

« Vous avez entendu qu'il aété dit : " Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi " Eh bien moi je vous dis aimez vos ennemis, faites dubien à ceux qui vous haïssent, priez pour vos persécuteurs " (Evangile de St Matthieu Chapitre 5 verset 43 à 44)C'est ainsi que Jesus Christ, Dieu fait homme se sacrifie selon les Evangiles par amour. 3.

Critique possible : l'amour divin n'est-il pas en retour dette impayable ? Nietzsche réinterprète cet amour (agape) comme une dette impayable àl'égard d'un Dieu qui s'est donné la mort au nom de l'amour qu'il portait auxhommes. NIETZSCHE, Généalogie de la morale , Dissertation n°2 « La conscience d'avoir une dette envers la divinité, l'histoire en fait foi, n'apoint pris fin avec la forme d'organisation de la « communauté » basée sur lesliens du sang.

De même que l'Humanité a hérité les concepts « bon etmauvais » de la noblesse de race (ainsi que sa tendresse psychologiquefondamentale à établir des rangs distinctifs), de même la voie de l'héritage luia valu et la divinité de race et de souche et l'oppression des dettes encoreimpayées jointes au désir de s'acquitter.

» II.

N'est-ce pas une façon détournée de s'aimer soi-même ? 1.

Aimer autrui : n'est ce pas une manière de pallier son manqued'identité ? Platon présente cette hypothèse dans la bouche d'Aristophane dans le Banquet avec le mythe des androgynes : PLATON, Banquet "Les hommes ne se sont jamais rendu compte de la puissance d'Éros [...] C'est le dieu le plus ami des hommes,puisqu'il leur porte secours en guérissant les maux dont la disparition offrirait à l'humanité la plus grande félicité [...]. »

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