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Quand nous percevons, comment savons-nous que nous ne rêvons pas ?

Publié le 25/01/2004

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Spontanément on est tenté de répondre : « parce qu'on le sait ! «. Certes, mais comment le sait-on ? Le problème soulevé est aussi celui du « savoir « en question. S'agit-il d'un sentiment, dans le sens où l'on « sent « bien qu'on ne dort pas ? S'agit-il d'une connaissance ? On sait bien évidemment que la présence réelle des objets extérieurs distingue le rêve de l'état de veille. Mais on retombe alors sur le problème du statut de la perception : le rêve ne montre-t-il pas que la perception n'exige pas nécessairement la présence des objets extérieurs ? A ce moment là, on peut préciser la question, et se demander plus exactement comment on peut savoir qu'on ne rêve pas quand on croit être en contact d'objets qui nous entourent. A moins qu'une perception se définisse par la présence d'objets extérieurs ? Mais alors, que voit-on en rêve ?

Chacun connaît les mots sur lesquels s'ouvre l'Aurélia de Nerval : « Le Rêve est une seconde vie. « Mais la première vie, celle que nous menons lorsque nous sommes éveillés, est-elle bien différente de la seconde? Ne pouvons-nous dire, avec Calderon, et au pied de la lettre, que « la vie est un songe « ? Car, lorsqu'à l'état de veille, je perçois, c'est-à-dire que j'acquiers une connaissance d'une réalité qui m'est extérieure, comment puis-je être certain que je ne rêve pas ?

« PREMIERE PARTIE : On peut confondre les perceptions de l'état de veille et du rêve. a) Qu'est-ce qui est perçu ? On peut donc commencer cette dissertation en remettant en question le fait que la perception soit nécessairementune perception des objets extérieurs. En effet, il n'est pas interdit de penser que ce que je crois être les objets extérieurs soient en fait des images néesdans mon esprit. Le rêve est un argument pour cela, puisqu'il témoigne de situations où je crois évoluer dans un monde qui m'entoure,avec d'autres hommes, en train d'accomplir telles action, etc., alors qu'il n'en est rien. Il faut donc comprendre que si la question se pose, si effectivement je peux être trompé lorsque je perçois, s'il peutpotentiellement s'agir d'un rêve lorsque je crois percevoir des choses extérieures, c'est à cause du statut de laperception.

Le rêve semble nous montrer qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait réellement des objets extérieurs à nouspour que nous en voyions. Et deuxièmement, on peut d'une manière générale estimer que même lorsqu'on perçoit des objets extérieurs, ce nesont peut-être toujours que des images de ces objets que nous percevons, et jamais les objets eux-même. Peut-être alors qu'au simple niveau de la perception, je ne peux pas savoir si je rêve ou pas. b) le doute est permis En constatant que les perceptions lors des rêves sont du même ordre que les perceptions en état de veille,puisqu'en effet on peut effectivement croire qu'on est éveillé alors qu'on dort, peut-on réellement « savoir », quandon perçoit, qu'on ne dort pas ? Il est possible d'en douter. DESCARTES, Méditations métaphysiques , Première Méditation. « Combien de fois m'est-il arrivé de songer, la nuit, que j'étais en ce lieu, que j'étais habillé, que j'étais auprès du feu, quoique je fusse tout nudans mon lit ? Il me semble bien à présent que ce n'est pas point avec desyeux endormis que je regarde ce papier ; que cette tête que je remue n'estpoint assoupie ; que c'est avec dessein et de propos délibérés que j'étendscette main, et que je la sens : ce qui arrive dans le sommeil ne semble pointsi clair ni si distinct que tout ceci.

Mais, en y pensant soigneusement, je meressouviens d'avoir été souvent trompé, par de semblables illusions.

Etm'arrêtant sur cette pensée, je vois si manifestement qu'il n'y a pointd'indices concluants, ni de marques assez certaines par où l'on puissedistinguer nettement la veille d'avec le sommeil, que j'en suis tout étonné ; etmon étonnement est tel, qu'il est presque capable de me persuader que jedors.

» Descartes note bien que l'état de veille est en effet plus clair que le rêve,dont les perceptions sont moins distinctes.

Toutefois, dans la première de ses« Méditations métaphysiques », il ne voit pas « d'indices concluants »permettant de savoir qu'on ne rêve pas lorsqu'on perçoit. TRANSITION : Toutefois la perception peut-elle être réduite au fait que des images se présentent à l'esprit ? En faisant cela, il serait alors même impossible de distinguer sensation etimagination.

Ne peut-on pas en fait « savoir » que tel objet est perçu, tandis que tel autre est imaginé, comme lorsd'un rêve ? DEUXIEME PARTIE : La contribution de l'entendement a) Sensation et perception Il ne faut pas confondre sensation est perception.

Un objet vu est-il un objet perçu ? Si ce n'est pas le cas, qu'est-ce qui distingue la perception de la sensation ?On peut penser, avec Alain, que la perception est une « interprétation » des sensations.

Elle est donc déjà une« fonction d'entendement ».

ALAIN, La passion et la sagesse . « On soutient communément que c'est le toucher qui nous instruit, et par constatation pure et simple, sans. »

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