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Que faire ?

Publié le 27/02/2005

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Le premier est un jugement relatif à un fait, le second, un jugement de valeur absolu mais qui succède au fait que je mente. Autrement dit, à partir d'un fait, celui qui me reproche de mentir conclut à un jugement de valeur absolu, c'est-à-dire, détaché de tout fait, de toute réalité effective. Ce que montre alors Wittgenstein, c'est qu'il n'existe aucun fait qui m'empêche absolument de mentir, c'est-à-dire, qu'il n'existe aucun fait qui aurait la force d'un juge absolu. Accorder une telle force à ce que nous appelons les valeurs est donc totalement dénué de sens.   Lorsque nous nous demandons « qu'est ce qui possède le plus de valeur ? », ce qui selon Wittgenstein peut revenir à se demander « quel est le sens de la vie ? », nous présupposons justement que quelque chose possède une valeur absolue ou au moins supérieure aux faits, ce qui, d'après ce qui vient d'être dit, n'a pas de sens. Il n'y a donc selon lui pas de but ultime à l'existence. Rien ne peut me dire de manière radicale et tranchée ce que je dois faire.     Conclusion :   Cette dernière perspective restreint le champ dans lequel la question « que faire ?

Notre analyse a développé trois aspects de la question « que faire ? « en en proposant trois interprétations. Tentons dans chacun de ces cas de répondre aux questions :

  • I – Que dois-je faire ?
  • II – Qu'est-ce que je veux ?
  • III – Quel est le but de mon existence ?

 

« immuable du Monde, les entités éternelles, etc., ne font pas problème pour l'action, mais, pourrait-on ajouter,seulement pour la théorie.

Le champ d'application de la question « que dois-je faire ? » se trouve alorsconsidérablement restreint.

Deuxièmement, Aristote précise que, même au sein des possibilités de l'action humaine,tout ne fait pas objet d'une délibération : la meilleure forme de gouvernement des Lacédémoniens ne dépend pasdes Scythes et inversement.

Dans la perspective de notre interrogation, nous pouvons alors apporter une première réponse à la question « quefaire ? » : la plupart du temps, il n'y a justement rien à faire, ou bien parce que l'action n'est pas en notre pouvoir(nous ne pouvons par exemple pas modifier l'ordre du monde), ou bien par ce que le problème en question ne dépendpas de nous (cf.

l'exemple du meilleur gouvernement).

Concernant le cas où l'action est en notre pouvoir et où leproblème dépend de nous, il est évident qu'à chaque problème particulier correspond une réponse particulière, sibien qu'il est impossible de donner un contenu à l'objet de l'action, c'est-à-dire, de décrire précisément ce qu'il fautfaire.

Cependant, nous pouvons indiquer avec Aristote, non pas ce qu'il faut faire, mais la manière dont va sedécider ce qu'il faut faire : c'est justement la fonction d'une délibération que de déterminer ce qu'il faut faire face àun problème.

II – Qu'est-ce que je veux ? Le deuxième cas est celui dans lequel l'objet même de la volonté fait défaut : je ne sais pas quoi faire parce que jene sais même pas ce que je veux faire.

La question est donc de savoir comment déterminer l'objet de notre volonté.

Référence : Kant, Critique de la raison pratique (scolie du § 6) « A supposer que quelqu'un prétende ne pouvoir résister à sa passionluxurieuse quand l'objet aimé et l'occasion se présentent à lui ; ondemande si, un gibet se trouvant dressé devant la maison où cetteoccasion s'offre à lui, pour l'y prendre aussitôt sa passion satisfaite, illui sera dans ce cas impossible de dompter son inclination.

On n'aurapas à chercher longtemps ce qu'il répondrait.

Mais demandons lui si,son prince lui intimant, sous menace de la même mort immédiate, deporter un faux témoignage contre un homme honnête qu'il voudraitbien perdre sous de spécieux prétextes, il tiendrait dans ce cas pourpossible, quelque grand que puisse être son amour de la vie, de lavaincre malgré tout ? Il n'osera peut-être assurer s'il le ferait ou non,mais il devra concéder sans hésitation que cela lui est possible.

Il jugedonc qu'il peut quelque chose parce qu'il a conscience qu'il le doit, et ilreconnaît en lui la liberté qui, sans la loi morale, lui serait restéeinconnue.

» Le cadre de la réflexion kantienne se restreint (par rapport à notre sujet) à laquestion de l'action en éthique.

Plus précisément, il s'agit dans cet extrait demontrer que la volonté est libre parce que notre raison nous édicte un devoir(la loi morale) qui nous dit comment agir, ou plus précisément, quelle forme notre action doit prendre pour êtrebonne.

La conclusion célèbre de Kant est que « je peux parce que je dois ».

Nous pouvons l'expliquer ainsi : c'estuniquement parce que ma raison m'indique comment je dois agir que je suis toujours conscient de la nature bonneou mauvaise de mon action.

Autrement dit, j'en suis responsable.

Mais si je sais quand mon action a été mauvaiseou bonne, alors je peux, avant de la commettre, choisir librement de diriger ma volonté et l'action qui en résulte versle bien ou le mal.Dans notre perspective, nous pouvons alors répondre à ce 2 nd problème que le devoir constitue un guide pour la volonté : cela signifie que je peux vouloir ce que je veux (je suis libre) mais que je sais ce que je dois vouloir(puisque la raison édicte le devoir).

Voilà bien un moyen de déterminer l'objet de notre volonté lorsque celui-ci faitdéfaut : même lorsque je ne sais pas ce que je veux, je sais ce que je dois faire.A la question « que faire ? », nous pouvons alors répondre : il faut faire ce que je dois, c'est-à-dire ce que la loimorale qui « parle en nous » nous indique de faire.

III – Quel est le but de mon existence ? Ludwig Wittgenstein, dans la « Conférence sur l'éthique » in Leçons et conversations , montre qu'en réalité, une telle question n'a aucun sens, et par conséquent qu'elle ne fait pas problème puisqu'elle n'a pas à être posée.Sa réflexion part d'un exemple simple : supposons que je joue mal au tennis, et que quelqu'un me le fasseremarquer.

Mais je lui rétorque que j'ai envie de mal jouer au tennis.

Il pourra alors seulement dire : « très bien !C'est votre choix ! ».

Supposons maintenant que je mente et que de plus j'affirme que c'est mon choix de mentir.

Onme dira dans ce cas : « vous ne devez pas mentir » ou « ça n'est pas bien de mentir ».

Le premier est un jugementrelatif à un fait, le second, un jugement de valeur absolu mais qui succède au fait que je mente. Autrement dit, à partir d'un fait, celui qui me reproche de mentir conclut à un jugement de valeur absolu, c'est-à-. »

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