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Que faire de mon passé ?

Publié le 11/02/2019

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Ainsi le passé est-il « fait » moins par le présent que par le futur. Plus précisément : c'est la considération, au ou dans le présent, de ce que pourrait être le futur pour satisfaire le projet qui emprunte au passé un certain nombre d'éléments en précisant les conditions de réalisation. Par exemple, la présence d'un élève en classe terminale se justifie par son projet : il prépare l'examen du baccalauréat. Mais on sait que la réussite du projet est conditionnée par le passé antérieur à sa présence en terminale. D’abord parce que c’est sa scolarité jusqu’en première qui le prépare et l’autorise à passer en terminale, mais aussi parce que ce sont les acquis des dernières années - en deçà même de la terminale - qui devront être mobilisés lors de l’examen. 

« SUJETS CORRIGÉS superficielle : comment pourrais-je admettre que ce que je suis est totale­ ment indépendant de ce que j'étais hier ou il y a un an ? Il faut donc admettre que, du passé, il se continue au moins certains aspects dans le présent, mais aussi que, par ce prolongement, le passé déploie un sens qui pouvait ne pas apparaître immédiatement.

Puisque le présent est le moment de l'action, la permanence, en lui, d'éléments du passé, indique que cette action peut les prendre en charge aussi bien que les transformer, de telle façon que la nature même du passé devient inqualifiable.

Doit-on ainsi penser que faire le présent soit aussi faire le passé ? Plus générale­ ment, que pouvons-nous faire de notre passé ? [1.

Le passé impossible à méconnaître] Lorsqu'il déplore que l'intérêt pour l'histoire et le passé aboutisse à sté­ riliser nos initiatives actuelles, Nietzsche qualifie ce qui n'est plus d'une métaphore significative : c'est « le roc : ce fut».

L'expression souligne le poids éventuel du passé, son inertie, la manière dont il risque, si nous le considérons trop longuement ou s'il nous obsède, d'empêcher nos déci­ sions.

Cependant, cela ne signifie pas que nous devrions chercher à nous en débarrasser une fois pour toutes, à l'annuler et à le considérer comme absolument «mort» ou «clos».

Une telle révocation paraît d'ailleurs impossible, tant ce qui a eu lieu continue à nous habiter et à nous consti­ tuer, aussi bien individuellement que collectivement.

Nous sommes évi­ demment, comme personnes ou comme nations, le résultat du passé, d'une histoire composée d'une multitude d'événements qui ont participé à notre formation.

Que serait un individu se privant de ses enseignements antérieurs ? Que serait une nation refusant ce qu'elle a été? La réponse s'impose dans les deux cas : rien, ou une existence totalement inconsis­ tante et dépourvue de sens, parce qu'étroitement définie par sa situation présente, et inlassablement condamnée à ne rien « apprendre ».

Toute existence au présent suppose qu'elle accepte son passé et en tienne compte.

Mais encore faut-il que le passé autorise l'innovation.

Cela nous paraît obligatoire parce que nous vivons dans des sociétés qui privi­ légient le progrès, mais d'autres sociétés sont au contraire organisées en fonction d'un respect du passé tellement écrasant qu'aucun progrès voulu ne peut s'y manifester et qu'elles se condamnent à la répétition périodique de ce qui fut: c'est que le passé y reste tellement présent qu'en un sens il n'est pas conçu comme authentiquement passé.

Le mythe, la légende, la coutume lui confèrent une actualité durable, et en réactivent l'efficacité.

Dans ces conditions, la conscience historique ne peut se former, puis­ qu'elle suppose qu'il y ait, entre le passé et le présent, une distance suffi­ sante pour que le premier puisse être objet d'étude et d'analyse.

Dans les. »

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