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Quel est l'objet de la Dialectique ?

Publié le 22/02/2012

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Se demander « quel est l'objet de la dialectique ? » appelle une toute première remarque, elle aussi sous forme d'interrogation : Est-il légitime d'associer à la dialectique un « objet », c'est-à-dire un domaine d'investigation et d'intervention sur lequel elle s'exercerait essentiellement ? Étymologiquement dialectikè signifie art de la discussion. En partant de cette première définition, il va de sois que le terme « objet » ne peut être considéré de façon trop restrictive, se résumant à un domaine de connaissance en particulier. Nous pouvons dialoguer sur tout et discuter de tout. Dès lors, l'objet dont nous parlerons devra être prit en compte au sens d'objectif, de visé. Autrement dit, nous devrons considérer l'objet de la dialectique comme indiquant une orientation, permettant de diriger une intervention, une discussion, ici, dans un certain sens et ainsi supprimer l'idée que la dialectique ne puisse porter que sur une région de savoir particulier dont il lui serait interdit de s'écarter. Parce que la dialectique est recherche de la raison pure, exprimant ce qui est vrai, les philosophes ont tenté, dans leur histoire, de fixer son épure, de limiter son champ, et quel champ : la découverte ou réalisation de ce qui est et, a fortiori, ce qui est vrai. Voilà donc l'objet tant convoité par ceux que l'on appelle les dialecticiens. Ainsi, la visé de la dialectique semble mieux précisée et nous entraîne immédiatement à nous poser une question qui semble bien plus essentielle alors, à savoir si la dialectique parvient à saisir ou non son objet. Pour ce faire et tenter au mieux de répondre à ce qui paraît être une question révélatrice de l'utilité d'une telle méthode, nous analyserons d'abord la dialectique en ce quelle prétend atteindre la vérité pure, intelligible. Ensuite nous nous pencherons avec intérêt sur l'analyse d'une dialectique qui ne peut, seule, avérer une certitude. Enfin nous étudierons, la pensée dialectique qui, par sa puissance métaphysique nous fait saisir ce qui est en considérant les contradictoires conjointement porteur d'une vérité supérieure.

« à une réflexion critique sur la dialectique platonicienne.C'est Aristote, pourtant élève de Platon qui va démonter presque totalement la dialectique du piédestal où Platonl'avait placé.

D'abord, le dialogue dialectique semble voué à l'indécision dans le sens même où l'on ne sait jamaisquand la promesse de la vision contemplative des vérités absolues touchera à sa fin.

De même, l'épreuve dialectiquepeut-elle vraiment livrer la vérité indubitable tant attendue ? Ces deux remarques font que notre envie et notreexigence de vérité n'est pas rendue dans la dialectique et que la rigueur démonstrative dont elle est censée fairepreuve ne nous convint pas de l'absolu, de l'universel de sa conclusion.

Ce sentiment d'incomplétude nous poussedonc à croire Aristote quand il prétend qu'« En philosophie, il faut traiter des choses en vérité, mais en dialectique, ilsuffit de s'attacher à l'opinion » c'est-à-dire au subjectif et par conséquent à l'incertain.

Il fait donc de la méthodedialectique une véritable logique du probable.

Ainsi est marquée la différence entre la science du vrai et ladialectique où l'on raisonne dans la simple interrogation.

En effet dans les deux cas on conclut avec rigueur, maisdans un seul (la science du syllogisme vrai) on conclut avec certitude parce que l'on part de prémisses vraies.

Desprémisses qui nous viennent de l'intuition, cette fois non plus une intuition que la dialectique nous permet d'entrevoirau sommet de son application, comme chez Platon, mais comme le lieu de connaissance immédiate des principes quinous serviront au commencement du raisonnement logique.« Est dialectique le syllogisme qui conclut de prémisses probables » nous dit Aristote dans les Analytiques(seconds), et ainsi fait du probable le domaine réservé aux dialecticiens.Mais alors à quoi bon pratiquer la dialectique ? Cette dernière, pour Aristote, possède trois finalités qu'on ne peutnégliger (Topiques,101a) : la possibilité d'argumenter dans les débats, la rigueur qu'elle apporte dans les discussionset la capacité d'apporter des arguments pour et contre à la fois.

Alors le dialecticien devient un orfèvre du dialogueen sachant faire les bonnes distinctions des significations, habitué aux différences des choses souvent dissimulées,soucieux du principe de non-contradiction.

La dialectique montre tout l'enjeu du dialogue qui donne des ressourcesindispensables à la recherche du vrai par la science quand son intuition des principes lui fait défaut, et quand on saitqu'elle n'utilise jamais l'expérience.

Ainsi la dialectique devient complémentaire indispensable à la science quidémonstrativement sait, elle, parvenir au vrai.Toute fois, l'exercice logique appelant la dialectique, dans la pureté de son acte intellectuel n'est-il pas lui-mêmedépassé lorsque l'on suppose le principe de non-contradiction qui est pour cela indémontrable et seulementjustifiable de façon dialectique.

De ce fait Aristote ne laisse aucune possibilité à l'être et au non-être de subsisterconjointement sachant pourtant, qu'il nous est possible de distinguer, le vrai parce que nous savons ce qu'est lefaux, de même, l'être justement parce que nous connaissons ce qu'est le non-être. Cette position nouvelle sur la dialectique, nous montre qu'elle peut être présentée non pas seulement comme unexercice de la raison menant au probable mais que au contraire, par l'exercice dialectique nous pouvons savoir cequi est, et n'est pas, à la fois, nous donnant ainsi accès à la vérité qui dans la jonction des contraires peutsupplanter les différences et les lier dans une réalité transcendante.En basant son système philosophique sur celui d'Aristote,la pensée « nouvelle » qu'est celle de Hegel, va utiliser lesyllogisme en redonnant toute sa capacité de vérité au langage conceptuel.

Il marque donc la différence entre lesimple exercice du langage et la vérité réelle que le langage dialectique exprime.

C'est pourquoi les termes qu'ils'efforce de mettre en rapport demeurent distants, opposés et c'est justement par cette mise en relation desextrêmes, que la dialectique ira, par un mouvement de bascule, propre à Hegel, d'un côté à l'autre pour ne voirqu'une chose sans l'autre puis ne voir que l'autre, indéfiniment.

Ainsi, nous sommes avec Hegel dans une dialectiqueplus métaphysique passant de l'être au non-être de façon à les distinguer tout en les liant.

Parce que l'un ne va passans l'autre, parce que si l'un est séparé d'une barrière infranchissable, l'un et l'autre perdent leur existence, leurvérité dans le monde.

Dès lors, la dialectique dans son principe premier qu'est la séparation, finie par restaurer larelation des choses entre elles par le moyen terme (en syllogistique), par le milieu.

La réflexion dialectique supposedonc un mouvement qui impose le passage dans ce qui est opposé : Ce qui était le plus vrai devient aussi le plusfaux.

Le milieu est ainsi ce qui est vraiment.

Ni vrai à l'excès, au risque de supprimer le faux, ni trop faux poursupprimer le vrai.

Mais qu'est donc ce moyen terme, ce milieu qui permet de trouver ce qui est justement, àl'équilibre ? « Le langage est plus vrai » disait Hegel dans La Phénoménologie de l'esprit (I), et nous montre ainsi quec'est le langage de la dialectique qui permet son résultat positif quand les deux certitudes se retrouvent en unmême milieu.

Le milieu représentant ainsi ce que la dialectique vise, le vrai, ce qui est.Dans cette logique donc, que nous pouvons sans doute qualifier d'Hégélienne, il est donc question d'abord d'unepensée de l'interdépendance d'une chose avec son opposé, de la non-séparation stricte.

Pour le dialecticien donc,tout est dans tout (et réciproquement) : « Nous appelons dialectique, le mouvement rationnel supérieur dans lequelles termes en apparence tout à fait séparés passent l'un dans l'autre par eux-mêmes, par le fait même de ce qu'ilssont et dans lequel la présupposition de leur séparation se supprime » (Logique, I,1).

Loin de s'opposer de façonstricte, comme le voudrait l'entendement, les termes contraires, dans la raison dialectique, sont dépassés.

La véritéde l'être que la dialectique recherche ne peut être ceci ou cela, une table, une chaise, une chaussure…puisqu'elle ne serait plus pour tout être.

En ce sens, la vérité de l'être est en fait le passage au néant : « Ce qui estla vérité, ce n'est ni l'être ni le néant, mais le fait que l'être soit passé au néant et le néant en être » (Logique).

Ceque la dialectique doit penser donc pour accéder au vrai (et donc au faux), c'est donc l'unité de l'être et du néant.Ainsi le dialecticien, peut à chaque instant trouver le vrai dans tout puisque au lieu de séparer les termes opposés, illes unifie et peut donc comprendre et savoir l'origine de ce qui est (passage du néant à l'être) aussi bien que la finde toute chose (passage de l'être au néant). Finalement, la dialectique n'est plus comprise à la manière de Platon comme le débat dans le dialogue menant à. »

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