Quelle origine attribuer à cette quiétude que la philosophie conteste ?
Publié le 22/01/2020
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pure consommation, dans la diffusion des rumeurs qui flattent ce que l’on admet « savoir ».
- Globalement, cela aboutit à deux attitudes complémentaires, où transparaît une certaine paresse de l’esprit :
• les choses sont comme elles doivent être ;
• on adhère volontiers aux opinions anonymes (le « on » protège et ôte toute responsabilité. Cf. Heidegger).
- Le sujet individuel collabore ainsi très volontiers à son propre effacement, pourvu qu’il ait la paix. De ce point de vue, rien n’est plus rassurant que la répétition ou la redite : si tout le monde le dit, c’est sûrement vrai.
«
CORRIGÉ40
pure consommation, dans la diffusion des rumeurs qui flattent ce que l'on
admet« savoir».
Globalement, cela aboutit à deux attitudes complémentaires, où
transparaît une certaine paresse de l'esprit:
• les choses sont comme elles doivent être ;
• on adhère volontiers aux opinions anonymes (le « on » protège et
ôte toute responsabilité.
Cf Heidegger).
- Le sujet individuel collabore ainsi très volontiers à son propre efface
ment, pourvu qu'il ait la paix.
De ce point de vue, rien n'est plus rassu
rant que la répétition ou la redite : si tout le monde le dit, c'est sûrement
vrai.
[Il.
Fonction perturbatrice de la philosophie]
- La philosophie combat ces attitudes.
D'où l'inquiétude qu'elle pro
duit, soit en faisant naître des soupçons (y compris à son égard), soit en
empêchant l'es prît de ronronner.
Pour le philosophe, l' « évident», le « normal », le « naturel » doi
vent être mis en question : pourquoi en va+il ainsi? Poussée jusqu'au
bout, son interrogation concerne la totalité ( « Pourquoi y a-t-il quelque
chose plutôt que rien?»).
Si le« normal» n'est que du normé, quelle est
l'origine de la norme? Au «naturel», le philosophe substitue volontiers
l'historique (depuis Rousseau ou Hegel) : il remplace de fausses nécessi
tés par des choix de valeurs.
Le questionnement philosophique amène l'opinion à se connaître
comme telle (cf Socrate: le sens des mots n'est pas aussi clair que le pré
tend le discours ordinaire).
Il fait ainsi surgir des questions là où l'on n'en voyait pas.
Il n'y a
dès lors plus rien de sacré (politique, religieux, moral...), ce qui est socia
lement perturbant.
Au pseudo-savoir qui entraîne la quiétude, la philosophie entend sub
stituer au moins la conscience du non-savoir, beaucoup moins rassurante.
[Ill.
Conséquences]
Si l'on envisage une généralisation de telles interrogations, on abou
tit à une population qui, soit avoue son ignorance, soit constate que le
savoir n'est jamais définitif.
- C'est bien ce qu'ambitionne la philosophie, puisqu'elle se considère
bien souvent comme à la portée de tout le monde ( « populaire») : c'est
Socrate interrogeant un esclave, c'est Descartes affirmant le caractère
exemplaire de sa démarche, c'est Kant espérant toucher un vaste public
avec ses Fondements de la métaphysique des mœurs, c'est Sartre écrivant
dans les journaux, etc.
187.
»
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