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Quelle place doit avoir la réflexion philosophique dans la démarche scientifique ?

Publié le 27/02/2005

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scientifique
Kant a aussi rendu hommage à ces inventeurs de la physique moderne, qui ont compris « que la raison ne voit que ce qu'elle produit elle-même », et qu'il faut forcer la nature à répondre aux questions qu'on lui pose (ibid., préface).         II. le sujet doit faire l'épreuve des connaissances scientifiques établies        a. On en reste au fait brut si l'on s'en tient à la simple constatation « objective ». La terre tournait autour du soleil bien avant que Copernic ne l'affirme : ce ne sont pas les faits qui ont changé au XVIe siècle, ce sont les concepts scientifiques en voie d'élaboration pour rendre compte des mouvements respectifs des planètes et du soleil, qui ont alors permis de donner un sens nouveau aux phénomènes observés. Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique, qu'en matière de connaissance scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit construire (en raisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant des instruments, en procédant à des vérifications expérimentales). L'objet scientifique est ce dont on se rapproche par élimination progressive, non pas du sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de la subjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la nature des choses, et que Bachelard appelle « obstacles épistémologiques ». Ces obstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaît contre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ; « accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé ». Ainsi les connaissances scientifiques, toujours faillibles, évoluent au rythme de la destruction des obstacles épistémologiques.

 Traditionnellement, à propos d’une connaissance scientifique, les philosophes ont opposé la sensibilité (faculté d’obtenir des sens des impressions sur ce qui existe en dehors de nous) et l’entendement (faculté de penser les objets de la connaissance, c’est-à-dire d’ordonner les données de l’expérience grâce aux concepts ou « catégories «). Mais il apparaît qu’au lieu de distinguer ces deux modes, il est nécessaire de les unir pour une meilleure connaissance de l’objet. Descartes montrera, dans le célèbre exemple du morceau de cire, comment la cire, d’abord dure, froide, etc. n’a plus, une fois fondue, toutes les qualités que l’évidence sensible lui attribuait au départ. Autrement dit, pour savoir ce qu’est la cire, il ne suffit pas de la voir, de la toucher, etc., il faut aussi la concevoir. Car ce que les choses donnent à voir d’elles-mêmes, n’est bien souvent qu’apparence, qualité sensible, mais non propriété constitutive de l’objet (cf. Descartes, Méditations métaphysiques, II). Ce rationaliste n’est qu’un exemple parmi ceux qui tentent d’établir de manière intelligible des connaissances scientifiques. On verra alors, à travers différents auteurs pour la plupart épistémologues, les manières possibles de rendre compte d’une théorie scientifique, c’est-à-dire la confirmer ou la réfuter. Aussi, est-il légitime de voir la philosophie s’immiscer dans les discussions scientifiques ?

scientifique

« II.

le sujet doit faire l'épreuve des connaissances scientifiques établies a.

On en reste au fait brut si l'on s'en tient à la simple constatation « objective ».

La terre tournait autour du soleil bien avant que Copernic ne l'affirme : ce ne sont pas les faits qui ont changé au XVIe siècle, ce sont les concepts scientifiques en voie d'élaboration pour rendre compte des mouvements respectifs des planètes et dusoleil, qui ont alors permis de donner un sens nouveau aux phénomènes observés.

Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique , qu'en matière de connaissance scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit construire (enraisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant desinstruments, en procédant à des vérifications expérimentales).

L'objetscientifique est ce dont on se rapproche par élimination progressive, non pasdu sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de lasubjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la naturedes choses, et que Bachelard appelle « obstacles épistémologiques ».

Cesobstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaîtcontre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ;« accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter unemutation brusque qui doit contredire un passé ».

Ainsi les connaissancesscientifiques, toujours faillibles, évoluent au rythme de la destruction desobstacles épistémologiques. C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de laconnaissance scientifique. Bachelard a contribué à donner à l'épistémologie française ses lettres denoblesse, en particulier en déclarant dès les premières pages de « La formation de l'esprit scientifique » (1938) : «C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique.

»Bachelard s ‘est battu contre deux idées fausses portant sur les sciences, répandues dans le public.

D'une part,celle qui veut que le savant arrive pour ainsi dire l'esprit « vierge » devant les phénomènes à étudier, d'autre partcelle qui voit le développement des sciences comme une simple accumulation de connaissance, un progrès linéaire.En affirmant cette citation, il souhaite montrer les difficultés inhérentes à l'acte même de connaître.

Les obstacles àune connaissance scientifique ne viennent pas d'abord de la complexité des phénomènes à étudier, mais despréjugés, des habitude de savoir, des héritages non interrogés.

« Quand il se présente à la culture scientifique,l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés.

»La première bataille à livrer pour accéder à la connaissance scientifique est donc une bataille contre soi-même,contre le sens commun auquel le savant adhère spontanément.

C'est une bataille contre l'opinion : « L'opinion pensemal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissance.

» Ainsi les travaux de Bachelard peuvent-ils êtrecompris comme une « psychanalyse de la connaissance ».Mais il va plus loin : « En fait on connaît toujours contre une connaissance antérieure, en détruisant desconnaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation.

»Non seulement nous avons à nous défendre des préjugés communs, mais aussi des connaissances scientifiquesantérieures.

Bachelard a su se rendre très attentif aux périodes de crise et de révolution scientifique, celles où l'onpasse d'une théorie à une autre, d'un système à un autre, d'une méthode à une autre.

Si « La Formation de l'espritscientifique » est consacrée aux obstacles premiers et naturels de la connaissance scientifique, « Le Nouvel EspritScientifique » s'interroge sur les révolutions scientifiques contemporaines.

La relativité Einsteinienne, la naissance dela mécanique ondulatoire, l'émergence des mathématiques axiomatiques sont le résultats d'efforts pour penser « contre une connaissance antérieure », mais cette dernière prend alors moins l'aspect de nos préjugés naturels quede notre héritage scientifique, qu'il faut reconsidérer et réformer.Or, en prenant un exemple peu Bachelardien, on aimerait illustrer le propos de l'auteur : « Il y a rupture et non pascontinuité entre l'observation et l'expérimentation.

» En effet, si la science moderne prend naissance avecl'apparition de l'expérimentation, la croyance en l'observation, en l'expérience première et en ses prétendus faits estl'obstacle premier et majeur à la connaissance rationnelle.L'exemple le plus célèbre et le plus célébré reste le dispositif expérimental par lequel Galiléé, à l'aube du XVII ième,parvint à établir correctement la loi de la chute des corps.

Pour étudier cette chute des corps, Galilée ne se fie pasà l'observation commune, mais construit un dispositif, sélectionne les paramètres décisifs pour la loi qu'il veut établir,et invente le moyen de mesurer leurs variations réciproques.

Il s'agit simplement de faire rouler des boules dans uncanal rectiligne creusé dans un plan incliné.

Il suffit ensuite de mesurer le temps de chute de la boule en fonction dela distance parcourue.Un certain nombre de traits remarquables se dégagent de cette expérience.

Tout d'abord Galilée a su comprendreque le mouvement de la boule est une chute, ralentie certes, et identique à la chute des corps.Deux mouvements différents pour le sens commun (la chute d'une pomme, par exemple, et le glissement d'une boulesur un plan incliné) sont compris comme identiques.

Mais, alors que le premier est difficilement mesurable avec lesinstruments de l'époque, le second peut l'être.Ensuite, Galilée, pour vérifier ses hypothèses, a construit, après avoir conçu, un dispositif technique.

C'est en cesens que l'on peut parler du début de l'expérimentation et de la rupture avec l'observation courante.Le trait de génie de Galilée consiste en l'association de la science et de la technique et en l'élaboration d'un. »

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