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Quels rôles les mythes jouent-ils ?

Publié le 14/09/2012

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mythes

L'Occident, fier de ses philosophes, de ses savants et de ses techniciens, gagnerait sans doute à méditer sur la signification profonde des mythes. Cessant alors de scruter la réalité d'un regard profanateur, il retrouverait en elle sa valeur de signe. Du même coup, il considérerait comme le don le plus précieux l'extase qui arrache l'âme à elle-même pour l'emporter vers le Beau...

mythes

« plutôt, avec DuMÉRY, '' comme ce qui fait pénétrer la vérité là même où la vérité ne paraît pas à d€couvert » (Philosophie de la religion, t.

11.

p.

f52).

La conscience mythique est '' une conscience avant la cons­ cience ))' ignorant toute la riche,sse des valeurs dont elle est grosse, et que la réflexion philosophique permet d'exploiter peu à peu, sans que cette explication puisse jamais être complète et définitive.

Alors que le mythe proprement philosophique précède la raison, le mythe instinctif renvoie toujours à un au-delà de la raison.

Dans une saisie totale et unitive du réel, le mythe exprime ,spontanément et concrètement la trans· cendance du beau, du bien et du vrai.

II.

ROLE ET VALEUR DES MYTHES ...

Ce sont précisément ces valeurs que 1 'art, la rn orale, et la philosophie se donnent respectivement pour mission d'atteindre.

Essayons de voir maintenant comment la compréhension du mythe permet d'accéder ù une meilleure intelligence des diverses médiations de la valeur.

t.

...

Dans l'art.

- Comme dans le mythe, la réalité où s'enracine l'art est concrète, mais par son intention l'art invite au dépas;;ement de ce qu'il représente.

Un art qui se bornerait à la reproduction d'épisodes mythologiques ou au portrait des dieux et dee héros échapperait à sa vocation.

La fonction de 1 'art, c'est de servir de chiffre, c 'est·à·dire de signe, à l'indicible et d'y renvoyer.

La reproduction pure et simple du réel, quant à elle, ne fait pas sortir de l'empirique.

C'est pourquoi, selon JAsPERS, l'œuvre de VAN GoGH est supérieure à celle même de RE~· BRANDT, qui reste, d'après lui, à mi·chemin entre l'empirisme et l'ins­ piration authentique.

(DuFREN.-;E et RicœuR · Karl Jaspers el la Philo­ sophie de l'Existence, 30-1-.) Sans souscrire pour notre part au jugement que le maître allemand porte sur REMBRANDT, nous reconnaissons que le signe de l'inspiration d'une œuvre, c'est sa faculté de faire déboucher dans le Transcendant.

Ainsi, la Cinquième Symphonie de BEETHOVEN est un cri vers l'au·delà de la matière.

On comprend dès lors que M.

Gabriel MARCEL ait reconnu dans ses drames une valeur privilégiée de communi­ cation à la musique.

En se laissant porter vers la Beauté, chacun rejoint le Centre où se rejoignent à la fois toutes les valeurs et tous ceux qui sont aimantés par elles.

On comprend aussi pourquoi l'on ne peut dis­ cuter de 1 'art, car il échap-pe à 1 'analyse pour ne se livrer qu'à ceux qu'il captive.

En définitive, ce qui compte dans 1 'art, c'est sa valeur de signe d'une Réalité qui dépasse l'entendement.

Par cette fonction, i1 rejoint le mythe.

2 ....

dans la morale.

- C'est un autre aspect de la Valeur, celui du Bien, que la morale nous invite à considérer, et là encore, la compréhen­ sion du mythe peut nous éclairer.

Parmi les mythes, en effet, il en est qui illustrent concrètement la valeur éthique.

Ainsi en est-il des mytho­ logies qui présentent la lutte entre l'esprit du bien et 1 'esprit du mal, tels l'Ormazd et l'Ahriman du mazdéisme.

Mais là encore, le mythe est moins important par son contenu que par sa signification.

Le réalisme du tableau des vices et des vertus a peu d'importance auprès de la force du témoignage que le mythe porte à la Transcendance du Bien, au regard de l'hommage qu'il rend à l'ineffable divinité qui fonde l'obligation.. »

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