Quels sont les différents moments de la formation de notre personnalité ?
Publié le 18/03/2004
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INTRODUCTION
Nécessité A) de resserrer la question autour du sentiment du « Moi » B) de la
régler en distinguant ce que nous appellerons : a) les « grades » et b) les «
étapes » de la personnalité.
I - LE SENTIMENT DU MOI
On admet généralement que si une conscience sourde accompagne nos comportements
les plus primitifs, la personnalité est acquise et constitue un produit de
synthèse qui réclame une expérience. 'Cette idée est
A) - évidemment fausse en ce qui concerne ce que Ribot appelle la « personnalité
réelle », c'est à dire l'organisme lui-même qui chez l'homme appartient à un
type d'organisation individualisé et non segmenté, manifeste dès la vie
embryonnaire.
B) - évidemment vraie en ce qui concerne l'idée philosophique du moi dans
laquelle s'intègrent des théories dont la dernière n'a certainement pas vu le
jour.
C) - discutable, mais à notre avis fausse, en ce qui concerne te sentiment du
moi a) si l'enfant parle de lui à la troisième personne, c'est parce qu'i/
s'entend désigner sous ce vocable ; b) l'intériorisation est un processus
inintelligible : en réalité les domaines respectifs, perception d'un côté,
souvenir et affectivité de l'autre se délimitent progressivement : leur limite
est le corps qui appartient à la fois à l'ordre physique (par les lois qu'il
subit) et psychologique (par la coenesthésie ou expérience interne du
fonctionnement organique.)
II - LES « GRADES »
A) - Il entre dans le sentiment du moi a) des références physiologiques,
sociologiques, psychologiques et morales b) cet ordre ne semble pas arbitraire.
B) - Le moi a) physiologique ou sentiment du corps se distingue progressivement
de la connaissance externe (par les sens proprement dits) du même corps ; les
facteurs qui composent ce sentiment sont la coenesthésie, le double toucher
(deux sensations quand une partie du corps en touche un autre) et
l'inséparabilité (je m'éloigne de ma table de travail, mais non de mon propre
corps). Ce « grade » est le premier et celui qui résiste le mieux à l'attaque ;
« mon corps est moi-même », dit Chrysale, incarnation du gros bon sens
rudimentaire ; b) social ou sentiment du signalement personnel dans le groupe
(numéro personnel, matricule, nom et prénom, réputation), point de vue encore
rudimentaire qui a pour symbole l'acte peu relevé d'écrire son nom sur les murs
ou d'arborer la « cocarde » du groupe ; c) psychologique ou sentiment de
l'expérience irrécusable (souvenir et affectivité) auquel on peut joindre
l'image virtuelle du « moi idéal » en expérience anticipée de ce que je voudrais
être ; d) moral, ou sentiment de la partie qu'on fait dans un orchestre
universel, c'est à dire du rôle qu'il convient de jouer pour qu'aucun membre de
la cité libre ne soit dupé. Seuls les esprits d'élite comme Kant parviennent à
ce grade. D'aucuns (Barrés) le tiennent pour verbal.
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