Quentin Metsys
Publié le 26/02/2010
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Peintre, né à Louvain en 1466, décédé à Anvers en 1530. Fils de forgeron, il se forme au contact de Dirk Bouts et développe, dans ses débuts, le style des primitifs flamands, portant à l'extrême la pureté de la ligne et la transparence des couleurs. En 1491, il quitte Louvain pour Anvers et entre dans la Guilde des Peintres. Restant étranger au romanisme de ses contemporains, Metsys abandonne pour ses retables, le modèle de Van der Weyden et lui préfère un espace fluide comme dans Lamentation sur le Christ mort (Paris, Louvre). Par la suite, ses oeuvres révèlent la recherche d'une vérité plus proche de la nature et d'une puissance d'expression psychologique qui l'amènent à des résultats contradictoires voire caricaturaux. Erasme de Rotterdam (Rome, Gall Corsini) et le Prêteur et sa femme (1514, Louvre) sont issus de cette démarche. Initiateur de l'École d'Anvers, son oeuvre est essentielle pour la première génération de peintres maniéristes flamands. Ses retables, par contre, influenceront de manière déterminante les peintures espagnole et portugaise.
Dans l'école des Pays-Bas, Quentin Metsys, le beau peintre d'Anvers, termine le XVe siècle et inaugure le XVIe. Cette formule, toute simpliste qu'elle soit, correspond cependant avec une approximation suffisante à l'activité du maître, telle que nous pouvons actuellement l'entrevoir.
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frappante ce côté caractéristique dans la vibrante sensibilité de Metsys ?
En dehors de ces quelques lueurs données par l'examen des oeuvres, que savons-nous de Quentin Metsys ? Lessources d'archives nous fournissent des dates : il naît à Louvain entre 1465 et 1466 ; son père était ferronnier ethorloger.
Quentin est franc maître en 1491 dans la Gilde d'Anvers, et c'est dans cette ville qu'il semble avoir résidéjusqu'à sa mort survenue en 1530.
Il se maria deux fois et eut de très nombreux enfants parmi lesquels deux furentdes peintres de valeur, Corneille et Jean.
Metsys qui, chose curieuse, n'accepta aucune fonction honorifique dans laGilde, ne reçut pas de commande officielle, ni de la municipalité, ni du pouvoir.
Cependant, il fut apprécié de sonvivant ; les travaux qui lui furent confiés, l'influence qu'il exerça nous le prouvent.
Au XVIIe siècle encore, au tempsde Rubens, des érudits comme Fickaert et van Fornenberg lui consacrent une étude et un poème.
Un voyage enItalie paraît probable, mais jusqu'ici, aucun texte écrit n'est venu confirmer l'hypothèse.
Metsys paraît avoir eu unevie aisée : en 1519, il achète à Anvers une maison qu'il décore de fresques ; Durer la visita en 1520.
Cas très rare pour un artiste du XVe siècle, nous possédons un portrait authentique de Quentin Metsys à trente ans: la belle médaille qu'il grava sans doute lui-même et qui porte la date de 1495.
En plus de ce précieux témoignage, ilfaut aussi citer la gravure de Wierix qui, dans le livre de Lampsonius publié en 1570, c'est-à-dire du vivant mêmedes deux fils de l'artiste, reproduit un portrait peint par Metsys lui-même, nous dit la notice.
Dans les deuxdocuments, nous retrouvons la même figure fine, ouverte, intelligente : visage d'intellectuel sensible et émotif, quicorrespond bien à ce que nous attendions de l'ami d'Erasme, d'Algidius et de Thomas Morus.
Ainsi, peu à peu, de toutes ces indications diverses s'est précisée l'attachante personnalité de Quentin Metsys :grand peintre heureusement doué, évocateur à la fois réaliste et poétique d'un moment qui marquera dans lacivilisation des Pays-Bas.
Le premier il sut, sans rien perdre des riches qualités qu'il devait à son pays et à sonmilieu, faire de larges emprunts au puissant art méridional.
Grâce à sa vibrante intuition, il réalisa ainsi une heureuseunité, il ouvrit ainsi un chemin que Rubens, un siècle plus tard, devait suivre on sait avec quel génie et quellefougue.
L'oeuvre de Metsys
Une cinquantaine d'oeuvres.
Chronologie assez bien établie.
Nous donnons l'essentiel.
1508 PORTRAIT D'HOMME (Collection Reinhardt, Winterthur).1509 RETABLE DE LA LIGNÉE DE SAINTE ANNE (Musée de Bruxelles).TRIPTYQUE (Pinacothèque, Munich).1511 TRIPTYQUE DE L'ENSEVELISSEMENT DU CHRIST (Musée d'Anvers).POLYPTYQUE DES SEPT DOULEURS DE LA VIERGE (disperse entre les Musées de Lisbonne et de Worcester, et descollections particulières de Londres et Berlin).ÉRASME (Galerie Corsini, Rome).PORTRAIT D'HOMME (Collection Semmel, Berlin).PORTRAIT D'HOMME (Collection Spencer Churchill, Northwick Park).PORTRAIT D'HOMME (Institut Städel, Francfort).L'HOMME A L'OEILLET (Art Institute, Chicago).PORTRAIT DE FEMME (Collection Friedsam, New York).1513 PORTRAIT DE VIEILLARD (Musée Jacquemart André, Paris).1514 LE CHANGEUR ET SA FEMME (Louvre, Paris).1526 ADORATION DES MAGES (Metropolitan Museum, New York).CRUCIFIXION (Galerie Lichtenstein, Vienne).PIETA (Louvre, Paris).SAINTE MARIE MADELEINE (Musée d'Anvers).MADONE TRONANT (Musée de Berlin).MARIE ET L'ENFANT (Musée de Posen), d'après Léonard.MARIE ET L'ENFANT (Musée de Bruxelles).1529 MARIE ET L'ENFANT (Louvre, Paris).LE MARIAGE MYSTIQUE DE SAINTE CATHERINE (National Gallery, Londres).SAINT CHRISTOPHE (Musée d'Anvers)..
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