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Qu'est-ce que bien parler ?

Publié le 03/10/2012

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            Il est facile d'observer que le langage, alors qu'il est l'apanage de tous, n'est pas usité pareillement par l'ensemble d'une communauté utilisant une même langue. Il est commun de penser que certaines personnes maîtrisent mieux le langage que d'autres, qu'elles « parlent bien «. Comment cela se peut-il sachant que les mots, qui sont les mêmes pour tous, expriment parfois des réalités bien différentes. Une même scène peut être décrite d'autant de façons qu'il existe d'êtres humains, et à l'inverse plusieurs expressions peuvent désigner une même réalité. De quelle manière la façon de parler peut-elle plus ou moins influer sur la part d'exactitude, d'efficience, ou encore de beauté d'un discours ? Ainsi, il semble évident que pour bien parler, il faut tout d'abord avoir une expression correcte pour construire sa pensée logiquement et pouvoir construire un raisonnement. La maîtrise de la parole doit ensuite être abordée dans une optique de communication, qui se doit d'être percutante, convaincante, pouvant exercer alors une véritable influence sur le monde extérieur. Enfin, il est essentiel de souligner que le langage dépasse son utilité primordiale, et qu'il acquiert, avec une attention aiguë portée au sens des mots, une portée symbolique. Celui qui parle bien sait jouer avec les mots et parvient à façonner son expression pour faire de la langue autant une fin qu'un moyen.

« primordial qui nous lit aux autres, ce qui établit un passage pour rendre la communication possible.

On peut mettre en parallèle qu'elle est aussi la liaison indispensable entre penser et parler, deux capacités distinctes chez l'homme.

Parler c'est donc aussi arriver à combiner les idées, entrevoir les prémisses d'un raisonnement.

Comme le pensait Socrate, penser est donc un dialogue intérieur.

Rien ne « parle » dans une tête si son possesseur ne sait pas parler.

À l'inverse, quelqu'un ne pense pas ou qui ne sait pas penser, parle pour ne rien dire.

Bien parler introduit donc la nécessité de bien penser, de manière structurée.

Une pensée logique permet de ce fait d'élaborer un discours construit.

L'acte de penser et l'acte de parler se font indissociablement et simultanément.

L'enfant ne commence à amasser des souvenirs qu'à partir du moment où il apprend à parler, à nommer ce qui l'entoure, pour accéder à la f orme première de l'intelligence : il peut alors se libérer des frontières de l'es pace proche et du présent (c'est à dire les limites de son champ perceptif en ayant pour la première fois accès à des notions abstraites).

Plus encore, grâce au langage, les objets et les événements ne sont plus seulement atteints dans leur immédiateté perceptive, mais insérés dans un cadre conceptuel et rationnel, lui même nécessaire à une expression structurée ! Les idées ne peuvent être profondes si l'expression n'est pas au service d'un développement logique, et l'expression ne peut acquérir de l'ampleu r si la réflexion derrière est pauvre.

Descartes fait d'ailleurs dans la cinquième partie du Discours de la Méthode de la parole le propre de l'homme et le révélateur de pensée en lui.

C'est la parole selon lui, qui sert de critère discriminant pour distinguer un homme d'un automate.

Aussi, ce qui caractérise la parole, et par - là même l'homme, c'est la quasi impossibilité d'en expliquer les arrangements divers et quasi infinis.

La présence de la parole en l'homme est la preuve de sa capacité à raisonner sans limites, elle est inimitable par un animal ou par un automate.

Parler de manière bonne ou correcte est, dans cette optique, la capacité de maîtriser cette maille d'infinies relations, ce réseau complexe de signifiants et de signifiés.

Cependant, on ne peut se borner à dire que « bien parler » c'est parler correctement.

De plus, si la parole est le propre de l'homme, on distingue autant de différentes formes de paroles qu'il existe d'êtres humains, certaines façon de s'exprimer étant jugées meilleures qu e d'autres.

Aussi, si une pensée peut -être intéressante, exploitable pour la réflexion, elle peut être formulée diversement de façon plus ou moins compréhensible et claire : on peut donc établir comme une norme qui délimiterait un « bien parler » d'un « mal parler ».

Quels critères pourrait- on par conséquent ériger pour définir ce « bien parler » ? Descartes, dans le même passage du Discours de la méthode élargit le champ du langage : parler n'est pas seulement prononcer des mots, mais aussi utiliser un l angage gestuel ou. »

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