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Qu'est-ce que le Psittacisme. ?

Publié le 10/06/2009

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Ce mot employé par Leibniz signifie proprement : langage de perroquet. Au sens littéral, il désigne donc le fait d'un langage imité, qui répète les sons et ne s'accompagne d'aucune pensée réelle. Mais l'être humain ne s'en tient à peu près jamais à celte répétition pure et simple. Le mot désigne donc aussi la répétition de formules comprises, mais sans qu'il s'y attache de croyance, ou sans qu'on en saisisse la portée. Il peut enfin se rapporter au fait d'un langage, même d'allure brillante, qui donne l'apparence d'une invention, alors qu'il n'est qu'une habileté de parole, sans pensée ou sans portée réelles. Il s'agit de classer ces aspects, de rattacher les premiers aux formes ou fonctions psychologiques connues auxquelles ils se réduisent. Le dernier aspect pose un problème intéressant, parce qu'il faut expliquer comment un langage est susceptible de devenir l'équivalent d'une pensée : par où l'on retrouve le problème général de la signification. Plan. — L'homme articule des mots, normalement, pour traduire des pensées, mais par instants on demande si vraiment le langage ne se réduit' pas à un pur jeu d'articulations : psittacisme. Sous quelles formes ? et comment ce jeu de paroles donne-t-il le sentiment ou l'illusion d'une signification réelle ? I. — Il est d'abord possible qu'un langage se réduise à une imitation des articulations d'autrui (le perroquet, les jeunes enfants) : simple jeu mémoriel, déclenché par des analogies sonores, ou des contiguïtés. Plus fréquemment un langage n'est que la répétition de formules, dont on sait l'enchaînement ou même la loi de construction, sans signification concrète (enfant qui répète la série arithmétique des nombres), ou bien, chez l'enfant comme chez l'adulte, répétition de mots qui se succèdent par habitude, dont on fait une application habituelle, sans en penser le sens (formules répétées de politesse, formules de prières, réponses automatiques pendant que l'on poursuit une autre idée, etc.). Là encore, automatisme mémoriel, dont l'à-propos s'explique par des déclenchements associatifs, à mettre sur le même plan que tout automatisme.