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Qu'est ce que les Lumiéres ?

Publié le 16/08/2009

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"La liberté est un bien précieux qui devrait être recherché par tous les hommes. Mais dans le texte qui nous est ici proposé, E. Kant souhaite évoquer le phénomène paradoxal de la servitude volontaire : en effet, plutôt que de vouloir être libres, certains hommes, par facilité et par paresse, préfèrent rester soumis et dépendants des autres et, au lieu de rechercher leur autonomie, choisissent l'obéissance, ce qui fait qu'ils sont semblables à des " mineurs " qui ne font pas l'effort nécessaire pour sortir de cette dépendance. L'auteur déplore cet état de fait avec ironie pour bien souligner qu'il est possible d'y remédier : l'homme peut toujours s'il le souhaite se délivrer et devenir un être " majeur ", responsable. L'objectif de ce texte est alors d'essayer de comprendre les raisons pour lesquelles certains hommes préfèrent se soumettre plutôt que d'être libres, de dénoncer, selon les principes de la philosophie des Lumières, les situations (politiques par exemple), par lesquelles l'homme renonce à sa liberté, et de voir par quels moyens ils pourraient malgré tout y accéder. Ce texte de Kant semble souligner en effet que la liberté, qu'elle soit intellectuelle ou politique, est toujours une conquête, un effort et qu'elle suppose toujours une éducation. En quel sens la liberté peut-elle s'apprendre ? Nous pourrons nous interroger enfin sur le fait de savoir si toute les formes d'obéissance à une autorité correspond forcément à une soumission contraire à la liberté.  Le texte de Kant commence par une interrogation : " Qu'est-ce que les Lumières ? ", sous entendu, qu'est-ce que la philosophie des Lumières, mouvement intellectuel du 18ème siècle ? Kant ne se lance par dans un exposé historique de ce courant auquel il appartient : il cherche seulement à en donner le principe essentiel, principe de liberté qui invite les hommes à se servir de leur jugement critique.   

« LE SIÈCLE DES LUMIÈRES SIÈCLE des Lumières, Age of Enlightenment, Aufkliirungzeit ...

, est-ce un hasard si ce beau nom se répercute comme un écho à travers l'Europe pensante? On l'a raillé parfois, bien à tort, car il recouvre une réalité, il explique une époque et son rayonnement.

Dès le xvme siècle, il est un vivant symbole : « A quoi nous servent nos lumières, si nous conservons toujours nos abus? » demande Voltaire, qui déclare : « Je vois avec plaisir qu'il se forme dans l'Europe une république immense d'esprits cultivés; la lumière se communique de tous côtés.

» Michelet lui fait écho : «Les couches supérieures, au xvme siècle, sont civilisées, éclairées, inondées de lumière.

» Le despotisme même d'un Frédéric II, d'un Joseph II, d'une Marie- Thérèse, d'une Catherine de Russie est éclairé.

Eclairés, les savants et les philosophes du « Grand Siècle » le sont; et comme tous prétendent également à la philosophie et à la science, tous le sont également.

Lumière, « mot­ clef», dit V.-L.

Saulnier, puisque « le xvme siècle oppose sa lumière au dogmatisme classique ».

Les récents travaux de D.

Mornet, de P.

Hazard, entre tant d'autres, le corifirment avec éclat.

Mais le mot ne s'applique ni au domaine littéraire ni au domaine artistique.

Sans doute le xvme siècle prétend rénover le roman, le théâtre et la critique, sinon la poésie, et il apporte en pein­ ture, en sculpture, en architecture et en musique des conceptions neuves.

Toutefois, il ne parle pas des lumières d'un Richardson ou d'un Goldoni, d'un Lesage ou d'un Prévost, non plus que des lumières d'un Marivaux ou d'un Beaumarchais, moins encore d'un Watteau ou d'un Couperin.

Tel chef-d'œuvre, Manon Lescaut, le Neveu de Rameau, le Jeu de 1 'Amour et du Hasard, ne pose que des problèmes d'esthétique.

Sans doute tel autre, Candide, le Mariage de Figaro ...

est une arme.

La littérature, agressive, tantôt se livre à un travail de taupe, tantôt tire ses griffes.

Mais le pouvoir central la surveille, la contrôle, la réprime, sans lui faire trop de mal, gentiment parfois.

Lutte ouverte ou sournoise, à qui perd gagne.

L'édifice social, vermoulu, résiste.

Ce ne sont pas les écrivains, même quand Jean-Jacques s'en mêle, qui le jettent bas.

Lesfoyers lumineux et brûlants sont ailleurs.

Des Lettres Philosophiques à l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, en passant par l'Encyclopédie et le Contrat Social, ils s'échelonnent comme les feux des bergers au sommet des collines.

Car ce qu'on appelle le Siècle des Lumières, c'est d'abord, et presque exclusivement, celui de la philosophie et de la science.

Siècle des Lumières, Siècle des Philosophes, c'est tout un; les deux expressions se confondent au point de rendre le même son.

Et comme la science a partie liée avec la philosophie, la lumière s'irradie de l'une à l'autre discipline.

A cet égard Voltaire ouvre la marche en 1734, et Condorcet la ferme en I 794· Limites incertaines, car, en réalité, le xvme siècle mord sur les vingt dernières années du xvne siècle, et il ne trouve son terme que dans les premières années du xrxe siècle.

« Crise de la conscience européenne », dit P.

Hazard, parlant de ses débuts.

Crise est impropre,. »

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