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Qu'est-ce qu'être curieux ? Qu'est-ce que la curiosité intellectuelle ?

Publié le 14/03/2004

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Par ailleurs, nous avons éprouvé également que la connaissance nous permet de mieux voir, de jouir davantage du spectacle qui s'offre à nos yeux. Ainsi par exemple, devant une oeuvre d'art, un monument architectural, la connaissance des lois de l'architecture, des procédés de construction, de la raison d'être de certains motifs qui restent lettre morte pour le profane, décuplent notre admiration, et favorisent l'éclosion de l'émerveillement, jouissance profonde de notre être. Savoir, c'est exister davantage, c'est parfois jouir davantage de la réalité qui s'offre à nous.Ces deux sentiments sont des moteurs de la curiosité, qui nous font passer de l'étonnement à un désir de pénétrer le secret, le mystère.Ainsi donc, la curiosité exige une expérience du savoir, et aussi une certaine accumulation de connaissances. Les ignorants passent à côté de tout, sans jamais s'y intéresser, disent volontiers que n'importe quoi ressemble à n'importe quoi : il n'y a jamais pour eux du nouveau. Inversement, qui prétendrait connaître ne s'intéresserait pas non plus, et ne se sentirait pas attiré vers l'objet. La curiosité se situe donc à mi-chemin entre savoir et ignorance, ou plus exactement dans une sore d'ignorance voulue de ce qu'on sait, et, pour tout dire, représente une sorte de naïveté, que les esprits forts - et non curieux - n'ont pas manqué de révéler comme un ridicule.Si l'ignorance voulue incline à regarder autour de soi avec des yeux neufs, c'est qu'une certaine dissonance s'est produite entre le savoir acquis et l'objet nouveau. Au niveau de la perception, ou de la réflexion - un obstacle a surgi, une difficulté, peut-être une contradiction flagrante - et qu'il faut résoudre.

« n'importe quoi : il n'y a jamais pour eux du nouveau.

Inversement, qui prétendrait connaître ne s'intéresserait pasnon plus, et ne se sentirait pas attiré vers l'objet.

La curiosité se situe donc à mi-chemin entre savoir et ignorance,ou plus exactement dans une sore d'ignorance voulue de ce qu'on sait, et, pour tout dire, représente une sorte denaïveté, que les esprits forts — et non curieux — n'ont pas manqué de révéler comme un ridicule.Si l'ignorance voulue incline à regarder autour de soi avec des yeux neufs, c'est qu'une certaine dissonance s'estproduite entre le savoir acquis et l'objet nouveau.

Au niveau de la perception, ou de la réflexion — un obstacle asurgi, une difficulté, peut-être une contradiction flagrante — et qu'il faut résoudre.Chercher — tout curieux est un chercheur — c'est revenir à une observation sérieuse, c'est s'approcher pour y voirde plus près, c'est revenir au concret pour y surprendre la « curiosité », les aspects qui d'abord avaient étonné.Ainsi donc, apparaît le rôle de la curiosité dans notre vie psychologique.

Elle est un intermédiaire entre l'étonnementet l'examen, une phase psychologique où l'esprit se déprend de lui-même, à la fois pour savoir et pour se procurerles sentiments de puissance et de jouissance qui accompagnent la recherche.

La science, a dit Platon, est fille de l'étonnement ; disons, de cet étonnement qui incline à la curiosité.

Celle-ci est unfacteur de progrès de la connaissance, car elle s'appuie aussi bien sur des exigencespratiques que sur des exigences intellectuelles.La condition est qu'elle ne soit point un divertissement gratuit destiné à combler lavacuité de notre esprit.

Les véritables curieux sont des êtres dont l'esprit n'est pasvide, mais qui, au contraire, vivent sur le mode du projet, qui, dans le même temps qu'ilsréalisent une entreprise ou une oeuvre, sont déjà en train d'élaborer leur action future,et qui insèrent, dans la trame confuse du réel, leurs soucis encore futurs.Aussi la curiosité peut-elle prendre des formes particulières selon l'activité des hommes.Elle peut s'étrécir en fonction de préoccupations spécialisées, et agiter sans cesse lecollectionneur, ou l'érudit, l'historien, Ie savant, par le souci du nouveau, du non perçuencore, du non encore pensé.

Tout se passe comme si la curiosité avait pour Jonctionde chercher la pâture, la nourriture intellectuelle ou les aliments de l'action.

En effet, lacuriosité fait partie du fonctionnement général de l'intelligence, en ce qu'elle la pousse àne jamais se satisfaire des résultats acquis, par la mise en contact avec la réalitéconcrète.

La curiosité conduit à un renouvellement constant des idées.

Elle est la manifestation et le stimulant de l'intelligence.Nous avons dit que la curiosité pouvait être spécialisée, ce qui entraîne une incuriosité pour un domaine beaucoupplus vaste.

Nous comprenons qu'il y ait une liaison entre le travail réel d'un homme et sa curiosité.

Il est intéressantà cet égard de remarquer par quels objets, par quels spectacles la curiosité des êtres est « piquée ».

Pour unhomme dont le travail est absorbant, la disponibilité n'a lieu qu'en période de détente ou de repos, et la curiosité estalors soumise à l'affectivité, ce qui ne va pas parfois sans bizarreries, mais qui peut être un indice sur le caractèreet la personnalité d'un homme, que l'on ne connaissait pas sous ce jour.

Nous sommes facilement curieux, dans lesens de nos passions ou de nos tendances.Il pouvait être intéressant, de marquer la liaison entre la curiosité et la personnalité ; cependant, il nous faut, pourconclure, souligner que la curiosité n'a pas de signification en elle-même, qu'elle se rattache aux grandes directionsde notre vie, et qu'elle n'acquiert sa pleine efficacité que soumise à une discipline.

La curiosité scientifique,contrôlée par une méthode de recherche, montre bien à quelles conditions, elle est utile.

La curiosité conduit — etdoit conduire l'attention.. »

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