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Qu'est-ce qui fait la valeur d'une théorie ?

Publié le 27/02/2005

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A quoi bon faire des théories pour si elle est sans finalité autre que sa logique interne ? Nous demandons donc à une théorie qu'elle déchiffre la réalité et donne ainsi accès à une vérité synonyme d'adéquation à la réalité. On peut voir dans cette valeur la démarche d'Aristote pour qui la science est explicative en nous donnant à voir la nature de l'objet et ses causes.   Transition : Mais ce programme, cette finalité de la théorie la rend métaphysique ; une explication des causes remonte à l'infini (en cherchant la cause de la cause et ainsi de suite) et la nature des objets revient à se pencher sur la première des questions métaphysique, à savoir qu'est-ce que l'être en tant qu'être (question de la Métaphysique d'Aristote).   3) Afin de sensibiliser, ou de matérialiser un concept (celui de théorie) qui tend à y échapper toujours, on attend également d'une théorie qu'elle ait une application pratique. Cette valeur semble essentielle de nos jours. Et c'est le propre de la science moderne que de lier entre elles théorie et technique, savoir abstrait et application concrète. La théorie doit être efficace. Le fameux passage de Descartes dans le Discours de la méthode parle de lui-même : « Connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux [...] nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.

Il faut finalement à la fois montrer le côté scientifique d'une théorie et ce que l'on entend par caractère scientifique. Qu'est-ce qui distingue une « bonne « théorie d'une spéculation fumeuse ? Qu'est-ce qui fait que la loi de la gravitation de Newton est une théorie digne de ce nom et pas les explications astrologiques de Mme Irma ?  

Et dans le prolongement, qu'est-ce que le commun des mortels comme l'homme de science peuvent espérer à propos d'une théorie ? Quelles en sont les critères recevables et valables scientifiquement ?

 

« yeux du grand public.

A quoi bon faire des théories pour si elle est sans finalité autre que sa logique interne ? Nousdemandons donc à une théorie qu'elle déchiffre la réalité et donne ainsi accès à une vérité synonyme d'adéquation àla réalité.

On peut voir dans cette valeur la démarche d'Aristote pour qui la science est explicative en nous donnantà voir la nature de l'objet et ses causes. Transition : Mais ce programme, cette finalité de la théorie la rend métaphysique ; une explication des causes remonte à l'infini (en cherchant la cause de la cause et ainsi de suite) et la nature des objets revient à se penchersur la première des questions métaphysique, à savoir qu'est-ce que l'être en tant qu'être (question de laMétaphysique d'Aristote). 3) Afin de sensibiliser, ou de matérialiser un concept (celui de théorie) qui tend à y échapper toujours, on attend également d'une théorie qu'elle ait une application pratique.

Cette valeur semble essentielle de nos jours.

Et c'est lepropre de la science moderne que de lier entre elles théorie et technique, savoir abstrait et application concrète.

Lathéorie doit être efficace.

Le fameux passage de Descartes dans le Discours de la méthode parle de lui-même :« Connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux [...] nous les pourrions employeren même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de lanature.» La théorie doit donner lieu à la technique sinon elle a peu de valeur. Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de lascience, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir surl'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçuecomme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrises'introduit au cœur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes lescommodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, unsavoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui luiappartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de natureentre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à des. »

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