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Qu'est-ce qui fait que les hommes s'opposent ?

Publié le 30/10/2009

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L’homme est un être qui vit en société tant bien que mal avec autrui. Pourtant, malgré un certain intérêt à vivre ensemble il n’en demeure pas moins qu’il existe entre lui et autrui un ensemble d’opposition. L’opposition est à la fois un conflit entre deux partis pour une même chose, mais aussi une divergence sur un sujet qui n’entraîne pas nécessairement une concurrence directe. Dans ce cas, comprendre l’origine et la source de ces oppositions peut nous permettre de solutionner nombre de problèmes politiques, en tant que relevant de la vie de la « polis « ou cité. C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre et de défaire le nœud gordien de ces oppositions. Or la première opposition semble venir inévitablement de l’altérité (1ère partie) ce qui renforce le jeu des passions et du désir qui déchire les hommes (2nd partie) ce qui pourrait faire dans ce cas de la liberté la source profonde de cette opposition (3ème partie).

« en même temps indépendante pour lui, il ne peut donc par son acte de nier venir à bout de la chose et l'anéantir ;l'esclave la transforme donc seulement par son travail.

» Transition : Ainsi c'est d'abord par l'altérité que les hommes s'opposent sans nécessairement que cela débouche sur un conflit ouplus exactement que cela fonctionne comme un conflit réel et non de pur prestige.

Néanmoins, ce opposition peutêtre plus franche et plus conflictuelle dans le jeu des passions.

II – Passions et désirs a) Cette opposition peut se comprendre dans le rôle des passions en tant justement que l'homme est un être dedésir.

Or comme le note Schopenhauer dans le Monde comme volonté et représentation La nature même du désir est de se reproduire indéfiniment : à peine satisfait, un désir est remplacé par un autre, qui demande à son tour àêtre satisfait.

L'homme ne sera donc pas de s'opposer à son voisin.

Seuls peuvent échapper à ce cycle désespérantles êtres d'exception dont l'intelligence pure l'emporte sur la volonté : « Tout vouloir procède d'un besoin, c'est-à-dire d'une privation, c'est-à-dire d'une souffrance.

La satisfaction y met fin ; mais pour un désir qui est satisfait, dixau moins sont contrariés.

» Ces exigences tendent à l'infini.

Le désir satisfait fait place à un nouveau désir et c'esten ce sens qu'il utilise l'image de l'aumône au mendiant : elle le sauve pour aujourd'hui mais sa misère est toujours làet l'attendra jusqu'à demain.b) Il n'en reste pas moins que ces passions et ces oppositions peuvent être comprises comme les moteurs del'histoire comme le fait Hegel dans la Raison dans l'histoire ou encore Kant.

Il faut donc bien voir le rôle positif decette opposition.

Or c'est bien ce que met en exergue Kant dans la Quatrième proposition de l' Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique : « Le moyen dont se sert la nature pour mener à bien le développement de toutes ses dispositions est leur « antagonisme » dans la Société, pour autant que celui-ci serévèle être cependant en fin de compte la cause d'un ordre légal de celle-ci.

J'entends ici par antagonismel'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur tendance à entrer en société, tendance cependant liée à uneconstante résistance à le faire qui menace sans cesse de scinder cette société.

Cette disposition résidemanifestement dans la nature humaine.

L'homme possède une inclination à s'associer, car dans un tel état il se sentplus homme, c'est-à-dire ressent le développement de ses dispositions naturelles.

Mais il a aussi une forte tendanceà se singulariser (s'isoler), car il rencontre en même temps en lui-même ce caractère insociable qu'il a de vouloir toutdiriger seulement selon son point de vue ; par suite, il s'attend à des résistances de toute part, de même qu'il sesait lui-même enclin de son côté à résister aux autres ».c) C'est cette résistance comme le dit Kant dans la Quatrième proposition de l' Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique « qui éveille toutes les forces de l'homme, qui le conduit à surmonter sa tendance à la paresse et, sous l'impulsion de l'ambition, de la soif de domination ou de la cupidité, à se tailler un rang parmi sescompagnons qu'il supporte peu volontiers, mais dont il ne peut pourtant pas non plus se passer.

Or c'estprécisément là que s'effectuent véritablement les premiers pas qui mènent de l'état brut à la culture, laquelle résideau fond dans la valeur sociale de l'homme.

[...] Sans ces qualités, certes en elles-mêmes peu sympathiques,d'insociabilité, d'où provient la résistance que chacun doit nécessairement rencontrer dans ses prétentions égoïstes,tous les talents resteraient à jamais enfouis dans leurs germes au milieu d'une existence de bergers d'Arcadie, dansun amour mutuel, une frugalité et une concorde parfaites : les hommes, doux comme les agneaux qu'ils font paître,n'accorderaient guère plus de valeur à leur existence que n'en a leur bétail.

[...] Que la nature soit donc remerciéepour ce caractère peu accommodant, pour cette vanité qui rivalise jalousement, pour ce désir insatiable deposséder ou même de dominer » [1].

L'antagonisme vient de la liberté naturelle de l'homme, c'est-à-dire d'une certaine manière de son égoïsme, de son penchant à vouloir tout pour lui, c'est-à-dire à promouvoir sonindividualité.

La ruse de la nature se comprend donc comme une double tendance, c'est-à-dire un double principeinhérente à la nature propre de l'homme à savoir cette tendance à l'associer mais aussi à se singulariser.

Dès lors onpeut remarquer l'émergence du double statut de l'homme : l'individu et le membre de la société, c'est-à-dire de lacommunauté et ici plus exactement de l'espèce.

Transition : Ainsi on peut dire que les passions et le jeu qu'elles entraînent sont les véritables sources d'oppositions entre leshommes même s'il faut leur reconnaître un rôle positif dans l'émulation entre les individus.

C'est dire alors quel'opposition relève de l'intérêt et de l'usage de la liberté.

III – Liberté, individualisme et égoïsme a) Dans ce cas, on peut dire que l'opposition entre les hommes vient du fait qu'ils recherchent tous leurs intérêtspropres ce qui empiètent le plus souvent sur les intérêts des autres d'où une concurrence et une émulation voireune compétition entre ces derniers.

Or c'est bien cette logique de l'intérêt qu'explique Adam Smith dans De la richesse des nations .

En effet, l'opposition des hommes est au cœur même de leurs échanges et ce n'est pas par pure bienveillance qu'ils cohabitent mais bien parce qu'ils y trouvent leurs propres intérêts : « l'homme a presquecontinuellement besoin du secours de ses semblables, et c'est en vain qu'il l'attendrait de leur seule bienveillance.

Ilsera bien plus sûr de réussir, s'il s'adresse à leur intérêt personnel et s'il leur persuade que leur propre avantage leurcommande de faire ce qu'il souhaite d'eux.

C'est ce que fait celui qui propose à un autre un marché quelconque; lesens de sa proposition est ceci : Donnez-moi ce dont j'ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même; et la plus grande partie de ces bons offices qui nous sont si nécessaires, s'obtient de cette façon.

Ce. »

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