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Qu'est ce qu'un sujet ?

Publié le 27/02/2005

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SUJET (lat. subjectum; de subjicere, jeter en dessous)

Log. Opposé à attribut ou prédicat. Le sujet est ce dont tout le reste s'affirme. Ex. : Socrate (sujet) est mortel (prédicat). Méta. Pour Aristote, seule la substance est sujet. Phi. Opp. à objet : être qui connaît les objets ou qui agit sur eux. On appelle encore sujet épistémologique, ou sujet universel, le sujet qui connaît, c.-à-d. non pas tel sujet particulier empirique (l'individu qu'on rencontre dans l'Expérience ) mais le sujet rationnel, autrement dit le sujet en tant qu'il possède la faculté universelle de penser, identique en tout homme. Crit. Kant appelle sujet transcendantal le Je pense et l'ensemble des lois et principes universels a priori de la pensée. Le sujet transcendantal se définit par son activité législatrice dans l'acte de connaître. Au contraire, la sensibilité, ou « capacité de recevoir des représentations des objets par la manière dont ils nous affectent », se définit par sa passivité et caractérise plutôt l'individu en tant qu'il a un corps. Dr. Le sujet de droit ou sujet du droit est le sujet considéré en tant qu'il possède un droit» comme tout autre et non comme individu particulier, ou sujet empirique. personne. Pol. Le sujet politique est le citoyen soumis aux lois de l'État.

« quelqu'un [3]. Notons que cette question « où es-tu ? » n'est pas sans rappeler la question de la pro-venance : « d'où venons-nous ? » Elle n'est donc pas sans rappeler la question de l'origine.

N'est-ce pas notre défaut d'origine quipeut faire que je ne donne pas ma parole à quelqu'un parce que je ne le reconnais pas comme un semblable ? Eneffet, comment reconnaître l'humanité d'autrui si les qualités constitutives de l'humanité ne sont pas données àl'origine ? Du coup, un maître est-il tenu à donner sa parole à son esclave de telle manière qu'il aurait à rendrecompte de ses actes devant l'esclave ? Mais ne pas reconnaître la dignité de l'esclave, ne pas reconnaître sonhumanité, n'est-ce pas manquer à la vérité de la parole s'il est vrai que la parole participe de l'être de l'humanité ?Que pouvait bien signifier à un nazi donner sa parole à un juif -et à quiconque- quand la parole dont il usait étaitperverse ? Déplaçons un peu la question.

Quel peut bien être cet invariant relationnel dans la relation à un nouveau- né ? Quel peut bien être cet invariant relationnel dans la relation à un psychotique ou un autiste qui semble emmurédans sa pathologie et être radicalement indifférent à ma présence ? Quel peut être cet invariant relationnel dans larelation à l'étranger qui ne parle pas ma langue et dont les références culturelles qui donnent sens à son monde sontétrangères aux miennes ? Que peut signifier donner sa parole à un bébé ? Que peut signifier donner sa parole à un enfant psychotique ou autiste ? Que peut signifier donner sa parole à un étranger ? Nous sommes donc invités à approfondir ce que parler veut dire .

Jean-Luc Nancy écrit : « Que le langage en première et dernière instance s'adresse et nous adresse à cet hétérogène, à ce dehors. Il n'est là que pour ça, il ne fait que ça : il adresse, il appelle, il interpelle l'innommable, le strict revers de toute la nomination possible.

» Cet hétérogène, ce dehors, cet innommable, nous l'avons déjà rencontré : c'est notre « être » en tant qu'il nous fait défaut originairement, qu'il est à venir, que nous avons à l'être.

Cet hétérogène m'arrive par lesévénements qui appellent à en répondre.

Et le sens de mon être, le sens de qui je suis en tant qu'homme, estengagé dans cette responsabilité, dans le chemin que fraye cette responsabilité, dans le passage qu' ouvre cette responsabilité.

L'ouverture sur le dehors s'actualise dans l'ouverture d'une voie où est à l’œuvre le « rien », notredéfaut d'être, dont nous procédons.

En répondant de ce qui nous arrive nous engageons le sens de l'humanité, lanôtre et celle de tous puisque nous engageons la question de l'être que nous partageons avec tous et qui nous partage.

Pendant la seconde guerre mondiale des hommes et des femmes ont répondu des événements qui leurarrivaient en faisant le choix de la résistance, d'autres de la collaboration.

De tels choix mettent en jeu le sens del'humanité. Ce que Jean-Luc Nancy nous apporte ici de précieux c'est le concept d'adresse.

La parole s'adresse et nous adresse à ce qui nous donne d'exister, à ce qui nous donne de parler, de répondre de qui nous sommes,d’œuvrerpour donner forme à l'être -et donc donner l'être puisque qu'il n'y a pas d'être sans forme.

L'absence de forme estchaos. Cette adresse ne se recueille-t-elle pas dans ce que nous nommons écoute ? Sans l'écoute l'espace de la parole est fermé, sans l'écoute aucun événement ne peut arriver car l'écoute s'adresse et nous adresse à l'hétérogène , au dehors absolu de l'être en tant qu'il nous fait originairement défaut.

Et, encore une fois, cet hétérogène qui nous fait sortir du cercle de nos habitudes qui est celui du même, nous arrive par les événements sinous nous ouvrons à ce que d'autre ( hétéro ) il nous apporte. L'écoute n'est-elle pas la condition de tout soin ? Que ce soit celui de la mère à l'endroit de son enfant, celui du thérapeute à l'endroit de l'enfant psychotique, celui de l'infirmière envers la personne en fin de vie.

L'écouten'est-elle pas l'éveil de l'être comme ouverture à tout ce qui peut arriver, à tout événement ? Et cela par-delà toutsavoir et tout pouvoir.

Freud n'enjoignait-il pas les futurs analystes à oublier tout ce qu'ils savaient pour se mettre àl'écoute de leurs analysants ? Cet oubli n'est pas négation du savoir mais l'ouverture du savoir à ce qui l'excède,appel du savoir à s'excéder dans le risque d'une invention, d'une création qui peut prendre la forme d'uneinterprétation. Le silence de l'écoute ne s'oppose pas à la parole, il en est une dimension essentielle.

C'est pourquoi le silence de l'écoute doit se surpasser dans la parole qui ouvre une voie où se donne l'être par-delà tout savoir etpouvoir du Moi. Et c'est pour cela que Freud peut dire : « le Moi n'est pas maître dans sa maison .»L'écoute vient rompre la clôture du Moi refermé sur ses savoirs et ses pouvoirs, elle l'ouvre à ce qui lui arrive en débordant ses pouvoirs d'identification et de maîtrise. Le même Freud donnait comme prescription : « Wo Es war soll Ich werden », que l'on peut traduire par « là où ça était je dois devenir » parlant, car il s'agit bien de répondre de « ça » qui m'arrive par mon symptôme hystérique, par mes rêves, mes lapsus etc...

« Çà », dans la langue de Freud, désignel'inconscient. L'écoute offre la possibilité de répondre de « ça » et par là donne la possibilité de devenir qui je suis.

« Je » ne suis qu'à répondre de « ça ».

Et « je » se sépare de « ça » par la parole.

En se séparant de « ça » il vient à la. »

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