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Qu'est-ce qu'une preuve scientifique ? Quels autres genres de preuves peut-il exister ?

Publié le 30/08/2014

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Si toute vérité ne devait être admise qu'à la condition d'être conforme aux exigences d'une preuve scientifique, la pensée se trouverait considé­rablement appauvrie. Un tel souhait ne fait que refléter une illusion prove­nant d'un côté d'une survalorisation de la science, qui reste une démarche récente dans l'histoire de l'humanité, même si ses résultats sont éblouis‑

sants, et de l'autre d'une incompréhension du mode d'évolution des véri­tés scientifiques elles-mêmes.

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« une variante du vieux principe d'autorité: il arrive fréquemment, dans une discussion, que celui dont l'opinion semble correspondre à une preuve scientifique, soit reconnu comme disant la vérité.

La preuve scientifique est ainsi devenue un critère de vérité incontestable.

Avant de se demander si cette preuve scientifique peut intervenir dans tous les domaines, il importe d'en préciser les caractères, ce qui permet également de mieux cerner les caractères de la vérité scientifique elle­ même.

Sont reconnus comme preuves, d'un point de vue scientifiques, les résultats de deux démarches assez différentes : - dans les sciences formelles (logique et mathématiques), la preuve équivaut au résultat d'une démonstration, c'est-à-dire d'une pensée pure­ ment déductive, capable d'enchaîner des propositions sans contenu empi­ rique en obéissant aux lois logiques admises dans un système ; - dans les sciences de la nature, la preuve renvoie à un processus d'ex­ périmentation : une loi est ainsi prouvée lorsque la relation qu'elle affirme est vérifiée par une expérience significative.

Si l'on sort des sciences « exactes » pour s'intéresser à ce qui tient lieu de preuve dans les sciences «humaines », on constate une situation immédiatement différente : dans la mesure où l'expérimentation y est rare, on admet comme preuve un rassemblement de faits observables, ou, en histoire, de témoignages concordants.

Il est compréhensible que, dans de telles conditions, la preuve fournie soit toujours fragile, et sujette à dis­ cussion.

[Il- D'autres formes de vérité] On constate sans difficulté que les différents types de discours pos­ sibles ne peuvent tous se ramener à des formulations comparables au dis­ cours scientifique.

Au Moyen Âge, on admettait ainsi l'existence, au-delà des vérités rationnelles (encore ces dernières n'étaient-elles guère scientifiques), de vérités «révélées », s'imposant sans autre «preuve » que le contenu dog­ matique des textes religieux.

Sans doute cette notion de « vérité révélée » a-t-elle, depuis, perdu de son importance, mais il n'en reste pas moins que, parallèlement à la science et à ce qu'elle prouve, on doit faire place à d'autres vérités : religieuse, métaphysique, philosophique, poétique ...

Complémentairement, on peut faire valoir qu'une preuve scientifique, bien qu'acceptée à un moment de la science, n'est jamais définitive (pas plus que la vérité qu'elle fonde).

Il n'y a que les démonstrations stricte­ ment formelles qui puissent être reconnues comme valides sans limite à partir du moment où elles sont mises au point -mais précisément, elles ne nous. »

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