Qui était SCHELER (Max) ?
Publié le 17/08/2009
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Né à Munich en 1874, mort à Francfort-sur-le-Main en 1928. Juif sans éducation religieuse, il choisit à 14 ans le baptême catholique. Ti étudie la philosophie à Berlin, Heidelberg, Iéna. Professeur à Munich, puis à Cologne, il est tenu avant la Première Guerre mondiale pour le grand philosophe catholique allemand. Son mariage hors l'Eglise et l'évolution de sa pensée l'éloignent ensuite de ce rôle. Ecrivant beaucoup, sur tous les domaines de la réflexion et même de l'actualité — plusieurs livres sur la guerre, dont «Sur les causes de la haine contre les Allemands« (1917) —, il est toujours important dans la philosophie actuelle. Sa formulation de plusieurs problèmes clés est la base d'options ou de recherches en cours.
«
MAX SCHELER
1814-1928
LoRSQU'EN 1928 Max Scheler mourut subitement, à peine âgé de cinquante-quatre ans,
son
ami Ortega y Gasset lui rendit un magnifique hommage.
Il était l'Adam de ce nouveau
paradis de l'intuition eidétique auquel la phénoménologie de Husserl avait donné accès, le
premier
auquel toutes choses, même celles qui nous sont les plus familières, révélaient leur signi
fication
et leur essence.
Elles lui apparaissaient dans une lumière nouvelle, avec des contours sans
équivoque, comme, à
l'aube, le profil des montagnes.
Il était submergé par la richesse de ses
découvertes.
Et il avait à proclamer tant de pensées lumineuses qu'il trébucha, étourdi par la
connaissance, enivré de clarté et de vérité.
Il était, comme dirait Platon, un philosophe en état
d' « enthousiasme ».
Mais il vécut dans un tourbillon continuel de pensées, et c'est pourquoi ses
écrits sont à la fois clairs et désordonnés; sans forme ni structure, ils sont remplis de contradictions
et ce sera la tâche des générations à venir de leur donner l'architecture et l'ordre qui leur font
défaut.
Nicolaï
Hartmann nous donne de Scheler une image semblable.
La vie n'était pas le thème
de sa philosophie mais sa philosophie émanait de la plénitude de sa vie.
Il ne cherchait pas à voir
la vie dans la perspective artificiellement unifiée, d'un système philosophique construit.
Il reprenait
chacun des problèmes qu'il rencontrait, l'analysant selon sa logique particulière et son dynamisme
propre,
mettant au clair ses implications et en poursuivant les particularités jusqu'à leur origine,
sans laisser
entraver sa recherche par le postulat utopique de l'unité et du système.
Il acceptait le
monde tel qu'ille trouvait, riche des contradictions qui lui sont inhérentes, les laissant apparaître
en leur rendant pleine justice.
Scheler comme homme, autant que comme penseur, était toujours
prêt à recommencer, et apprendre à neuf.
Cette appréciation de l'œuvre de Scheler par deux contemporains éminents est justifiée
par la richesse des sujets que cet esprit fertile a traités.
L'édition de l'ensemble de son œuvre ne
comportera pas moins de treize gros volumes dont quatre consacrés à son œuvre posthume.
L'ampleur du champ de ses intérêts est unique de nos jours.
Ils vont de la biologie théorique à la
psychologie et la physique.
Au cours de ses meilleures années, la théorie de la connaissance, la
philosophie morale, la philosophie de la religion et la phénoménologie de la vie émotive, l'occu
pèrent surtout.
Plus tard, il se plongea de plus en plus dans les problèmes qui concernent l'onto
logie de
la société, et de la réalité.
Il établit les fondements d'une nouvelle sociologie de la connais
aance,
d'une étude de la relation entre la connaissance et les facteurs qui gouvernent la vie maté
rielle et spirituelle de l'homme.
A la fin de sa carrière, Scheler voulait résumer sa pensée dans
deux ouvrages : une métaphysique et une anthropologie philosophique.
Seule, l'introduction
au second traitant de la situation de l'homme dans l'univers, a été publiée de son vivant.
La plupart de ses commentateurs distinguent plusieurs stades dans le développement de
sa pensée.
Il débuta comme élève personnel de Rudolf Eucken, le philosophe de la vie de l'esprit,
qui infusa à son disciple son admiration pour saint Augustin et Pascal.
Nietzsche, Dilthey, Bergson,
et surtout Husserl l'influencèrent profondément.
La théorie de l'intuition catégoriale de ce dernier,
sa méthode eidétique ainsi que sa doctrine des objets idéaux, quoique interprétées d'une façon
peu orthodoxe devinrent, entre les mains de Scheler, d'excellents outils d'exploration des domaines
de la valeur et du sentiment.
Converti au catholicisme, Scheler devint comme chrétien convaincu,.
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