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Qui nous dirige ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Nous avons souligné le rôle de la raison dans la direction de nous-même, ainsi que la nécessité de dompter ses passions et désirs. Néanmoins, il nous faut souligner le rôle de ce qui, en nous, nous dirige, c'est-à-dire de cette part d'inconscient qui peut intervenir dans ce que nous pensons être une décision ou une pensée pleinement réfléchie. Au je pense donc je suis doit être ajouté : quelque chose pense en moi. Cela est particulièrement visible lorsque nous sommes victimes de lapsus, d'actes manqués ou de manifestations qui semblent nous échapper. Certes, comme le souligne Freud, le Surmoi tend à censurer les manifestations du Ca, mais ce réservoir de pulsions le plus souvent refoulées parvient parfois à passer le filtre. Dès lors, nous ne pouvons prétendre posséder un plein contrôle sur la direction de nos actes ou paroles. Si le Surmoi peut-être considéré comme une nécessaire censure du Ca, il est majoritairement constitué des interdits sociaux légués par la morale. Or, la perspective kantienne de volonté bonne, qui doit diriger notre conduite, est précisément fondée sur le développement d'une morale, elle-même se nourrissant d'impératifs catégoriques à portée universelle (Cf. Métaphysique des Moeurs). Ainsi, il n'est pas question d'être dirigé par des scrupules à quelque portée qu'il soit dans le domaine pratique, mais bien de se référer à des règles de conduite fixes.

La tâche de la philosophie occidentale depuis Platon repose sur une volonté de placer le sujet, comme raison autonome, au centre de toutes ses actions. Spontanément, il apparaît que la réponse à la question « qui nous dirige ? « serait : « nous-même «. Néanmoins, en tant qu’animal politique, il est impossible d’envisager ses actes et pensées dans un environnement dénué de l’altérité et de son influence. L’interrogation « qui nous dirige ? « se doit d’être repensé dans une perspective passive : « par qui est-on dirigé ? «. Il s’agit donc de mettre à jour les jeux de forces en présence, soulevant des enjeux aussi bien anthropologiques qu’éthiques ou politiques.

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