Qui sont les autres ?
Publié le 27/02/2008
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Exemple de rédaction d'un développement
Remarque préalable : ne pas douter de l'existence des autres
Remarquons d'abord que pour se demander " Qui sont les autres? " il faut ne pas douter de leur existence.
Cettequestion ne peut
surgir que pour une conscience pour laquelle il y a des autres, une conscience prise dans un réseaud'intersubjectivités même si les autres sont d'emblée frappés d'indétermination.
Si le bon sens a toujours refusé la mise en doute systématique de l'existence des autres (et donc l'hypothèse dusolipsisme mise en place par Descartes au début des Méditations métaphysiques), la sagesse des nations comme laréflexion philosophique et psychologique, s'accorde à souligner les mystères que réserve l'altérité.
La pensée, lessentiments, l'intériorité des autres nous échappent.
Nous sommes chacun un mystère pour les autres et nous nepouvons que l'être.
En effet si autrui m'était donné tel qu'il est présent à lui-même, il y aurait fusion de son ego et du mien ; saconscience et la mienne ne feraient plus qu'une ; l'altérité disparaîtrait.
Je ne peux, par principe, accéder, del'intérieur, à une autre conscience sinon elle ne ferait qu'une avec ma propre conscience.
Connaître/comprendre : la critique des tendances réductrices de la connaissance
Est-ce à dire que les autres échappent irrémédiablement à toute connaissance ? Pour Lévinas, oui ! Et il faut seméfier de la connaissance.
Elle procède toujours par réduction de la différence, par assimilation de l'inconnu auconnu." L'instinct de connaissance procède de l'instinct d'appropriation et de conquête " disait Nietzsche.
Laconnaissance ne peut que louper l'autre en tant qu'il est à jamais Autre, absolument autre,(ce que nous enseignel'expérience du visage dans son dénuement ; voir à ce propos notre analyse de Ethique et infini).
La connaissance ne nous fournit que des caricatures grossières, des simplifications.
Elle nous met face à des cas,des types sociologiques ou pathologiques:
l'étudiant, le syndicaliste, le délinquant, le terroriste, le névrosé etc.
Mais dire que l'autre n'est pas connaissable comme une chose peut être définissable ( et qu'il faut donc se méfierdes procédures d'examen qui le réduisent au statut de cobaye) ce n'est pas dire qu'il est inaccessible et que nousne pouvons rien comprendre de lui.
La compréhension par analogie (Husserl, / Malebranche)
L'autre est compris par analogie, à partir de moi-même et de ma façon de vivre, de me comporter ; c'est la thèse deHusserl, qui reprend globalement celle par laquelle Descartes sortait du solipsisme, même si pour Husserl lacompréhension de l'autre ne passe pas, contrairement à ce que pense Descartes, par un raisonnement .
Pour Husserl, je perçois autrui par son corps (c'est ainsi qu'il m'apparaît).
Lecorps d'autrui est aussitôt compris selon l'expérience que j'ai de mon proprecorps, selon le sens que prennent mes propres comportements.
Le corps del'autre paraît habité par une conscience parce que, le percevant, l'egotranspose son existence d'ego incarné dans l'autre.
Ainsi, pour reprendre unexemple de Merleau-Ponty le geste de celui qui se protége du soleil estd'emblée vécu au niveau de mon corps comme une réponse à unéblouissement.
Pour le cartésien Malebranche, cette inférence passe par une comparaison quiest un véritable travail intellectuel : la connaissance d'autrui est un produitdu jugement.
Pour Husserl, l'appréhension de l'autre est immédiate : l'analogieest spontanée et ne suppose pas la médiation d'un raisonnement abstrait.
Il ya ce qu'il appelle un accouplement originaire, une formation en paire, ( ce quise manifeste par le fait que l'enfant, très jeune, comprend les expressionshumaines).
Les autres se manifestent et se définissent par leurscomportements et leurs actes.
La vérité d'autrui est dans ses actes
La phénoménologie se distingue de la psychologie classique en ce qu'elleconteste qu'il faille chercher derrière les actes et les comportements " une âme ", un for intérieur ", une psychologie cachée.
L'autre n'est que ce qu'il manifeste au monde.
Le reste n'est rien.
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