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RÉFLEXION ET CONNAISSANCE POSITIVE

Publié le 20/03/2011

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   On peut réfléchir philosophiquement sur n'importe quoi; mais on ne peut être au courant de tout : le problème de la rhétorique est ici posé1. Le rhéteur est celui qui cherche à persuader; serait-ce aussi la seule compétence qui resterait au philosophe? lui suffirait-il d'un peu de logique et de psychologie et de bien présenter la question? Ce serait « l'homo loquax « de Bergson. En réalité pour réfléchir, le philosophe doit posséder une expérience propre de l'objet de sa réflexion; celle-ci ne doit pas être une méditation qui tourne à vide, mais une méditation informée.    A) Les connaissances positives du philosophe    Il y a un certain nombre de connaissances positives qui sont indispensables au philosophe; elles sont de deux ordres.    1° Connaissances de type scientifique.    Tout au long de l'histoire de la philosophie, on voit les grands philosophes avoir un contact étroit avec la science de leur temps. Au fronton de l'Académie, Platon avait fait graver : « Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre. « Est-ce parce que les mathématiques donnent un esprit de rigueur? Telle ne semble pas avoir été l'intention de Platon : les mathématiques nous habituent à vivre avec des vérités nécessaires (par opposition à contingentes), éternelles, immuables, parce que purement intellectuelles, et non sensibles. La philosophie se greffe sur cette première compétence.

« discute pour savoir quel est l'élément de base qui compose le monde : eau, terre, air, feu.

Socrate déclarera,s'opposant à ses prédécesseurs, les cpixnxoi, que toutes les questions concernant la nature ne sont pas de lacompétence des philosophes.

C'est pourquoi Cicéron affirme : « Socrate a fait descendre la philosophie du ciel sur laterre.

» Pythagore n'était pas seulement mathématicien; les pythagoriciens, célèbres par leurs inventions, avaient la volontétrès nette de s'emparer du pouvoir; en tant que savants et philosophes ils rêvaient d'une sorte de technocratie.Ainsi ne livraient-ils certaines parties de leur enseignement qu'à ceux qu'ils estimaient dignes de gouverner.

Levulgaire n'avait pas à connaître les interprétations de cet enseignement.

Ce sont eux qui ont découvertl'incommensurabilité de l'hypoténuse d'un triangle rectangle et de ses côtés.

Ils en furent tellement stupéfaits qu'ilsinterdirent la divulgation de cette découverte.

Ils attachaient un sens mystique aux mathématiques; on peut voir àquel point des notions extérieures au sujet pouvaient intervenir. C'est avec Socrate que la philosophie cesse d'être une prétention au savoir universel : pensant que la plupart desproblèmes scientifiques ne pouvaient être résolus, il jugeait plus intéressant de se tourner vers l'homme, objetpropre de la philosophie.

Depuis Socrate, la philosophie devenue humaniste s'occupe des problèmes de l'homme,intellectuels, moraux, sociaux.

Socrate a donc rétréci l'objet de la philosophie pour lui donner un centre fixe,l'homme. Platon a considéré l'homme social : il est d'abord un penseur politique, qui recherche l'établissement d'une bonneconstitution pour une cité.

Disciple de Socrate, Platon cependant n'accepte pas tout à fait l'humanisme socratique.Mais s'il se sert sciemment des mythes pour apaiser la curiosité, c'est sans ambition scientifique. Après Socrate et Platon, Aristote est tenté à nouveau parla philosophie-encyclopédie. Ainsi le philosophe ne sait s'il doit s'occuper de la nature ou de l'homme; il est difficile de séparer l'homme de lanature, d'où une oscillation qui commandera une bonne part de l'histoire de la philosophie. 2° Le mouvement encyclopédiste renaît au XVIIIe siècle. Entre-temps, les sciences s'étaient peu à peu dégagées de la tutelle initiale de la philosophie.

Tout d'abord lesmathématiques : Pythagore était un mathématicien philosophe, Euclide était déjà un mathématicien pur.

Puis auXVIIe siècle (avec Descartes et Pascal), la physique.

Les physiciens d'alors pensaient que Dieu, créateur du monde,était un ouvrier très habile obtenant le maximum d'effet avec le minimum de moyens; c'est pourquoi la nature devaitavoir des lois simples malgré sa complexité apparente.

Ce sont donc encore des savants inspirés par des idéesphilosophiques qui, grâce à cette idée surprenante, feront nombre de grandes découvertes en optique et enastronomie. Toutes les recherches aboutissent à une spécialisation, et à la dispersion du savoir.

Ainsi au XVIIIe siècle a lieu uneffort de regroupement, de récapitulation du savoir humain.

Alors qu'avant Socrate la philosophie contenait toutesles sciences, au XVIIe siècle, elle cherche à rétablir les liens entre les sciences.

C'est à la fois un effort identique detendance encyclopédiste, mais c'est aussi le contraire : au lieu de gouverner les sciences la philosophie devient leuragent de liaison.

Platon disait déjà : le philosophe est un « synopticien » : c'est donner à la philosophie une missionunifiante; le philosophe est l'homme des vues synoptiques : il cherchera à rassembler les connaissances dispersées.On peut penser qu'il y a bien une mission d'unité de la philosophie, mais cette interprétation a des limites. 3° Le positivisme d'A.

Comte était par excellence une philosophie qui se voulait encyclopédique.

Mais il fit plus queles philosophes du XVIIIe siècle, il justifia sa conception. Comme Platon, Comte a été surtout préoccupé par l'organisation de la vie sociale et de la politique : toute saphilosophie est bâtie sur elles.

Il est disciple de Saint-Simon.

Il pense que la Révolution n'a pas remplacé ce qu'elleavait détruit, d'où le chaos social qui lui a succédé.

Pour rétablir l'équilibre, il faut réorganiser la société sur unmodèle scientifique.

Tout doit être suspendu à la science.

Pourtant le savoir scientifique est trop dispersé, de sorteque la science n'est que virtuellement capable de rendre des services ; elle ne pourra présider au destin de la citéqu'après avoir retrouvé son unité.

Pour lui donner un rôle politique, dit Comte, il faut l'unifier, et c'est la fonction dela philosophie qui, elle, n'a pas de domaine propre mais doit rassembler les sciences.

A.

Comte aime l'équivoque, ilappelle sa philosophie « positive » parce qu'elle repose sur des connaissances positives (Toute proposition qui n'estfinalement pas réductible à la simple énonciation d'un fait, ou particulier, ou général, ne saurait offrir aucun sens réelet intelligible) mais aussi parce qu'il oppose positif et négatif, c'est-à-dire constructeur à destructeur; lesdestructeurs, ce sont pour lui les philosophes du XVIIIe siècle qui ont abusé de la critique.

Comte ne veut pascomme eux se borner à démolir, il veut construire une nouvelle société; le positivisme est un refus de l'espritdestructeur des Révolutionnaires.

A.

Comte est un conservateur. Il est aussi antichrétien qu'antirévolutionnaire, mais il admire l'organisation sociale du Moyen Age.

Il veut organiser lasociété, rendue chaotique par la Révolution, aussi solidement que celle du Moyen Age ou de Louis XIV.

Tenantcompte de la future prépondérance industrielle qu'il devine, il veut organiser une société moderne et solide.

Selonlui, l'humanité a traversé trois phases : l'état théologique, l'état métaphysique, l'état positif (état = mentalité). « Dans l'état théologique, l'esprit humain, dirigeant essentiellement ses recherches sur la nature intime des êtres, les. »

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