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René Laennec

Publié le 22/02/2012

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A l'hôpital Necker, où il entre en 1806, Laennec enseigne l'anatomie pathologique. En 1819, son Traité de l'auscultation médiate renouvelle les connaissances sur les affections pulmonaires, à propos desquelles il a mis au point le stéthoscope. Il étudie encore une cirrhose atrophique du foie d'origine alcoolique, à laquelle il a donné son nom. En 1822, il entre au Collège de France. René-Théophile-Hyacinthe Laennec naquit à Quimper le 17 février 1781 et mourut au manoir de Kerlouarnec près de Douarnenez le 13 août 1826, âgé de 45 ans. Tout entière inscrite en une période tourmentée de convulsions révolutionnaires et de tumulte guerrier, cette vie si brève, aux prises avec une santé chétive, lui a suffi pour accomplir des découvertes fondamentales et d'une immense portée. En les faisant connaître et ­ non sans peine ­ accepter des meilleurs de ses contemporains par la seule vertu de son clair, probe et sobre génie, il a délivré la médecine des systèmes chimériques qui, depuis l'antiquité, la maintenaient dans l'enfance. La nourrissant de faits concrets patiemment observés dans leur enchaînement naturel, il l'a rendue adulte. Pour la première fois dans l'histoire il l'a dotée d'une méthode faisant d'elle une science au sens moderne de ce mot. Tout le prodigieux développement qu'elle a pris, d'un mouvement accéléré, au cours du XIXe siècle et que nous voyons se poursuivre de nos jours, a dans l'Oeuvre de Laennec la source de son élan.

« Le Viennois Auenbrügger était, seul de son temps, entré dans cette voie, en inventant la percussion du thorax,technique fort simple, fournissant des signes certains et permettant de diagnostiquer pendant la vie, ce qu'onn'avait jamais fait jusque-là, une pleurésie, une induration pulmonaire ou une hypertrophie du cOeur.

On peuts'étonner qu'une pratique aussi élémentaire ne fût jamais venue à l'idée de personne avant lui.

Mais on s'étonneradavantage que l'invention d'Auenbrügger, publiée en 1761, n'ait eu qu'un succès tout à fait éphémère et qu'aprèsavoir été appliquée par quelques médecins allemands, elle ait été au bout de peu d'années négligée, abandonnée,puis oubliée.

Seul Stoll, professeur à Vienne, s'intéressa aux recherches d'Auenbrügger et les cita avec éloges dansun de ses ouvrages.

Mais Stoll étant mort en 1787, personne ne parla plus de la percussion. La balance est presque vieille comme le monde.

Le thermomètre et le microscope avaient été inventés au XVIIIesiècle.

Qu'on se figure une médecine qui ne les utilisait pas, qui ne pesait, ne comptait ni ne mesurait rien, mêmepas le pouls et les respirations, une médecine dépourvue de tout moyen d'exploration et de toute technique.

Entrel'étude, encore rudimentaire d'ailleurs, des lésions organiques découvertes à l'autopsie, et celles des symptômesobservés pendant la vie, aucun lien solide n'avait été noué.

Aussi les ensembles de symptômes que l'on décrivaitcomme des maladies ne répondaient-ils pour la plupart à rien de réel.

Par contre cette médecine ignoraitcomplètement et confondait entre elles la plupart des maladies que nous distinguons aujourd'hui les unes des autrespar leurs causes, leurs lésions, leurs signes et leurs symptômes.

Ce n'est pas qu'on les connût sous d'autres noms.Simplement, on n'en avait aucune notion. Quand Laennec arriva à Paris, toute la faveur des médecins et des étudiants allait au professeur Pinel qui, à laSalpêtrière, exposait avec faconde la "nosographie philosophique", classification artificielle et puérile des maladiesassimilées aux symptômes.

Classer d'abord et remettre l'étude à plus tard, c'était bien dans l'esprit du rationalismedes Encyclopédistes.

Pourtant Corvisart, professeur morose, scrupuleux, pénétré du sentiment que la médecineresterait impuissante si elle ne prenait pas contact avec la réalité matérielle, s'appliquait avec persévérance àtrouver aux autopsies l'explication des symptômes.

La lecture de l'ouvrage de Stoll où la percussion étaitmentionnée avait éveillé sa curiosité.

S'étant procuré le livre oublié d'Auenbrügger, il l'admira, prit l'habitude depercuter et enseigna la percussion aux élèves de son service à la Charité. Entre Pinel et Corvisart, Laennec n'hésita pas.

C'est à l'école de Corvisart qu'il se mit.

Il y rencontra GaspardLaurent Bayle, de sept ans son aîné, esprit grave et réfléchi, parent du sien, et en fit son meilleur ami.

A eux deux,ils travaillèrent sans répit, sous la férule du maître exigeant qui payait de sa personne et prêchait d'exemple,rédigeant avec exactitude les observations des malades et les protocoles d'autopsie.

Dans ce domaine encore si peuexploré de l'anatomie pathologique, Laennec acquit, à force de labeur, une expérience consommée.

Son génie intuitifl'orienta dans ce labyrinthe, pour distinguer l'essentiel du contingent, établir des catégories naturelles parmi tant delésions disparates et leur rapporter des tableaux cliniques réels que ses prédécesseurs n'avaient point discernés,aveuglés qu'ils étaient par leurs théories aprioristiques.

Dès 1802, il se fit connaître par plusieurs découvertesimportantes.

On ne distinguait pas avant lui les lésions de la séreuse péritonéale de celles des organes qu'elle revêt.On connaissait bien la "fièvre de lait" des accouchées.

Mais on tenait pour du petit lait l'exsudat liquide trouvé dansle ventre à l'autopsie et pour du lait caillé les flocons de fibrine qui y flottaient.

Laennec démontra qu'il s'agissaitd'une inflammation du péritoine, et décrivit le premier le tableau clinique de la péritonite.

En 1803, il découvrait lacapsule fibreuse du foie et les prolongements qu'elle envoie à l'intérieur de l'organe autour des vaisseaux sanguins etdes conduits biliaires.

En 1804, il démontrait que les kystes hydatiques sont des parasites vivants et les rattachait àla classe des vers.

La même année, il soutenait sa thèse sur la doctrine d'Hippocrate.

Il acquit aussitôt unerenommée extraordinaire.

Déjà il avait ouvert un cours libre sur l'anatomie pathologique, qui le révéla comme unmaître de la parole simple, claire, châtiée et nuancée.

Tout le monde médical avait les yeux sur lui.

Nul ne doutaitqu'il ne dût bientôt être médecin d'hôpital et professeur à la Faculté. Mais incapable de briguer et plus encore d'intriguer, se tenant à l'écart des cabales politiques, menant la vie la plussimple, la plus austère, profondément religieux sans ostentation, il se recueillait pour écrire l'ouvrage qui lui tenait àcOeur, un Traité d'anatomie pathologique qu'il n'acheva jamais.

On l'oubliait.

Il était pauvre, et miséricordieux auxpauvres.

Pendant longtemps, la seule fonction publique qu'il obtint fut celle, toute gratuite, de médecin de laSociété philanthropique.

En 1805, il s'installa comme praticien.

Il eut vite une clientèle nombreuse et choisie,qu'attiraient la dignité et le sérieux de son maintien, ses manières distinguées et son extrême dévouement.

Onpouvait le croire perdu pour la recherche scientifique. Son heure vint pourtant.

En 1816, il fut nommé médecin de l'Hôpital Necker.

Il était à présumer que le champd'observation qui s'ouvrait à lui ne resterait pas stérile. Une circonstance fortuite lui ayant fait constater que les battements du cOeur s'entendent très distinctementlorsque le médecin interpose entre son oreille et la paroi de la poitrine de son patient un cylindre de bois, perforéselon son axe, il se mit à étudier au moyen de ce simple instrument, le stéthoscope, les bruits produits par lescontractions cardiaques et les mouvements respiratoires chez l'homme sain et malade.

Il avait découvert uneméthode d'exploration des organes intrathoraciques, à laquelle il donna le nom d'auscultation médiate.

Associée à lapercussion, qu'il connaissait à merveille et qu'il a d'ailleurs beaucoup perfectionnée, elle fournit au médecin un grandnombre de signes précis qui l'instruisent sur le siège et sur la nature physique des altérations du poumon et de laplèvre, du cOeur et du péricarde, et qui lui permettent de faire un diagnostic. On ne saurait admirer assez la clairvoyance avec laquelle Laennec a débrouillé et interprété l'ensemble des. »

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