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Rousseau et le premier de tous les biens

Publié le 14/10/2013

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rousseau

Rousseau

«Le seul qui fait sa volonté est celui qui n'a pas besoin pour la faire de mettre les bras d'un autre au bout des siens1: d'où il suit que le premier de tous les biens n'est pas l'autorité mais la liberté. L'homme vraiment libre ne veut que ce qu'il peut et fait ce qu'il lui plaît. ( ... )  La société a fait l'homme plus faible, non seulement en lui ôtant le droit qu'il avait sur ses propres forces, mais surtout en les lui rendant insuffisantes. Voilà pourquoi ses désirs se multiplient avec sa faiblesse, et voilà ce qui fait celle de l'enfance comparée à l'âge d'homme. Si l'homme est un être fort et si l'enfant est un être faible, ce n'est pas parce que le premier a plus de force absolue que le second, mais c'est parce que le premier peut naturellement se suffire à lui-même et que l'autre ne le peut. «

Questions

1. Dégagez l'idée générale du texte et les étapes de son argumentation.

2. Expliquez:

a. «le premier de tous les biens n'est pas l'autorité mais la liberté«;

b. «Lhomme vraiment libre ne veut que ce qu'il peut et fait ce qu'il

lui plaît«;

c. «la société a fait l'homme plus faible«.

3. Être libre, est-ce ne dépendre que de soi?

rousseau

« ....

1:1 "' "' 0 u 1 C 0 R R G É • Les clés du sujet PRÉSENTATION DU TEXTE ET ANALYSE DE SES ENJEUX Il> Dans ce texte, Rousseau (1712-1778) aborde la question de la liberté, et plus exactement celle du statut de la liberté en société.

Si, pour l'auteur, la vie sociale est incompatible avec l'existence libre, ce n'est pas seulement parce qu'elle est source d'interdits et de limitations juri­ diques ou morales.

C'est surtout qu'elle développe un tel lien à l'autre que chacun ne sait plus rien faire seul : l'homme socialisé doit toujours compter sur et avec les autres pour vivre.

On peut penser ici, pour appro­ fondir la perspective esquissée par Rousseau, à la division du travail qui impose à chacun de se spécialiser et d'échanger les biens qu'il produit au-delà de ses propres besoins contre ceux dont il ne peut se passer.

Le cordonnier ne saurait, à lui seul, se nourrir de ses semelles; il lui faut donc échanger avec d'autres.

Il> La notion de liberté peut s'entendre selon diverses significations.

Elle est à prendre, dans ce texte, au sens courant de l'aptitude à faire ce que l'on veut.

C'est en s'appuyant sur cette conception que Rousseau peut affirmer que plus l'homme dépend des autres, moins il est libre.

On n'est vraiment libre qu'en ne dépendant que de soi.

Il faut sans doute pour cela un peu de sagesse: celle de ne vouloir que ce qui est en notre pouvoir.

•Corrigé (commentaire de texte) Question 1 Le texte est très dense.

Il progresse en trois temps.

Tout d'abord, dans le premier paragraphe, Rousseau établit que la liberté «est le premier de tous les biens"· Le raisonnement est très serré et assez elliptique.

C'est là la thèse de l'auteur.

On peut restituer la progression ainsi: être libre, c'est pouvoir vivre sans avoir besoin des autres; par conséquent, celui qui a de l'autorité sur les autres et sait se faire obéir exerce sans doute une certaine puissance mais il n'est pas libre: le maître a besoin de ses esclaves.

L'homme vraiment libre doit donc être rigoureusement 100 LA LIBERTÉ. »

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