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Saint Thomas d’Aquin - LE JUGEMENT, L’IDÉE

Publié le 21/01/2020

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saint thomas

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

L’homme est libre ; sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient vains. Pour mettre en évidence cette liberté, on doit remarquer que certains êtres agissent sans discernement, comme la pierre qui tombe, et il en est ainsi de tous les êtres privés du pouvoir de connaître. D’autres, comme les animaux, agissent par un discernement, mais qui n’est pas libre. En voyant le loup, la brebis juge bon de fuir, mais par un discernement naturel et non libre, car ce discernement est l’expression d’un instinct naturel [...]. Il en va de même pour tout discernement chez les animaux.

Mais l’homme agit par jugement, car c’est par le pouvoir de connaître qu’il estime devoir fuir ou poursuivre une chose. Et comme un tel jugement n’est pas l’effet d’un instinct naturel, mais un acte qui procède de la raison, l’homme agit par un jugement libre qui le rend capable de diversifier son action.

Saint Thomas d’Aquin

réflexion ni décision authentique : de ce point de vue, elle ne choisit pas de fuir (cette réaction provient davantage de son espèce que d’elle-même), elle s’y trouve obligée, au point que l’on imagine mal qu’une brebis, au lieu de fuir devant le loup, se mette à l’attaquer pour que ce soit lui qui fuie.

Au sommet de la hiérarchie s’affirme la conduite humaine, qui est fondée de tout autre manière.

saint thomas

« CORRIGÉ 17 un paragraphe sur les différentes conceptions du concept en question : ce genre d'échantillonnage ne mène jamais nulle part.

Ne pas oublier qu'ici le point de vue est avant tout moral : inutile de prétendre raffiner dans l'analyse psychologique.

CORRIGÉ [Introduction] Juger n'est pas une activité qui relève uniquement de la logique, et le jugement a aussi une portée normative ou morale.

Mais qu'implique Je fait de «bien » ou «mal » jÙger, ou de juger de la qualité morale d'une conduite? Pour saint Thomas, cette capacité, d'ailleurs strictement humaine, doit être mise en relation avec la présence, en nous, de la raison, et elle nous fournit directement un indice concernant notre liberté.

[I.

Modalités différentes du comportement] La proposition initiale du texte : «l'homme est libre» n'est pas un simple constat.

Il s'agit en conséquence d'en opérer une démonstration, et c'est dans ce but que saint Thomas propose une hiérarchie des comporte­ ments que l'on peut observer dans les différentes catégories d'êtres.

Au plus bas, on commence par rencontrer « certains êtres » ; il semble en fait s'agir uniquement d'êtres appartenant au minéral ou au végétal dont on peut considérer qu'ils «agissent sans discernement», c'est-à-dire sous le seul effet des lois de la nature et du déterminisme strict.

Ainsi en va-t-il, par exemple, de la pierre qui tombe dont, contrairement à ce que considérait Aristote, saint Thomas ne semble pas prêt à admettre qu'elle chercherait à rejoindre, dès qu'on J'en écarte de force, le «lieu>> qui lui appartient en propre.

De tels êtres sont évidemment privés de tout pouvoir de connaître, et c'est donc «aveuglément» qu'ils se trouvent soumis à des mouvements qui ne dépendent pas d'eux.

En second lieu, se trouvent les animaux.

Ce qui les distingue des pre­ miers êtres (outre la capacité de se mouvoir qu'Aristote leur attribuait, et sur laquelle saint Thomas ne s'appesantit pas ici), c'est qu'il y a en eux du discernement, c'est-à-dire de la capacité à réagir selon ce qui leur convient (ils discernent donc ce qui est positif pour eux de ce qui serait négatif).

Mais ce discernement est « naturel » et non « libre » : il ne dépend que d'un instinct, qui contraint l'animal à telle réaction, sans lui laisser la possibilité de la modifier, ou d'en choisir une autre.

La brebis fuit devant le loup par une sorte d'automatisme, qui ne suppose ni 89. »

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