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Sait-on toujours ce que l'on dit ?

Publié le 27/07/2005

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Ce genre d'explication peurt manquer son but.   4- Si le lien entre les mots et les choses est arbitraire, sait-on toujours ce que l'on dit ? Selon Emile Benveniste, dans Problèmes de linguistique générale (1966)  La pluralité des langues indique le caractère arbitraire de toute désignation: rien n'oblige à désigner un cheval plutôt par le mot « cheval« que par le mot « horse «. Comme le montrait dejà Platon dans le Cratyle, il n'a pas de res­semblance naturelle entre les mots et les choses. Le caractère arbitraire réside, selon Benveniste, précisément dans la désignation, dans le « lien « qui unit un mot à l'objet désigné Par cette affirmation,  il s'oppose à  E de Saussure pour qui l'arbitraire, l'un des caractères du signe porte sur le lien qui unit, à l'inté­rieur du signe, signifiant et signfié. Le problème métaphysique de l'accord entre l'esprit et le monde, problème que le linguiste sera peut-être un jour en mesure d'abor­der avec fruit, mais qu'il fera mieux pour l'instant de délaisser. Certes, pour le sujet parlant, il y a entre la langue et la réalité adéquation complète: le signe recouvre et commande la réalité; mieux, il est cette réalité (nomen omen, tabous de parole, pouvoir magique du verbe,. Mais il n'en demeure pas moins qu'à vrai dire, le point de vue du sujet et celui du linguiste sont si différents à cet égard que l'affirmation du linguiste quant à l'arbi­traire des désignations ne réfute pas le sentiment contraire du sujet par­lant. Nous retrouvons  donc  la définition et les caractères valables pour tout signe. L'arbitraire n'existe ici aussi que par rapport au phénomène ou à l'objet matériel et n'intervient pas dans la constitution propre du signe.

Qui parle en nous, est-ce nous même ou la société qui véhicule ses valeurs. Et si ce n’était pas nous... mais les autres, ne serions-nous point destitués de notre pensée, comme d’autres sont destitués de leur valeur fondamentale ? D’où la question suivante sait-on toujours ce que l’on dit ? le  « toujours « indique ici le caractère absolu, sait-on absolument ce que l’on dit, le savoir que nous détenons, nous autorise-t-il à affirmer présomptueusement que nous savons tout ce que nous disons ?

Nous verrons dans un premier temps que nous avons de bonne raison de croire que nous savons ce que nous disons et cela de manière absolue, dans un deuxième temps nous verrons qu’il y a aussi de fortes raisons différentes d’en douter et enfin faudra-t-il le reconnaître, il existe des limites fondamentales inhérentes au langage à exprimer ce que l’on prétend savoir, mais les limites du langage ne sont-elles pas en elle-même les limites propres de notre connaissance ?

 

« -1 Le caractère de convention du langage fait que lorsque nous parlons, ce n'est pas nous qui parlons maisla société qui parle en nou s, pensez à l'opinion commune le « on » de Heidegger , les préjugès , l'héritage social qui parlent en nous.

Toutes ces formes de déterminismes sont des obstacles à la véritable prise de conscience, de savoir de ce que nous disons.

Mais pensez à l'hypocrisie des relation sociales, notamment à ladescription du théatre de Molière qui est une critique de la société bourgeoisie et ridicule, pense aussi au Fable de la Fontaine, critique acerbe de la mystification des grands par rapport au petit, et surtout la description de Pascal des passions sociales, de l'hypocrisie de la relation amoureuse .

D'ailleurs , les habitudes sont un frein à une véritable prise de conscience de nos paroles, la plupart des mots sont prononcés habituellement, sans véritableportée consciente, ou réflexive, ils sont plus du coté du réflexe que de la pensée consciente. Russel dans sa théorie des descriptions montre que la dénomination d'un nom propre est l'objet qu'il nomme.

Pourtant la plupart du temps nous employons des descriptions sans les avoir préalablement pensé, elles sont données par notre culture,notre société, bref elles sont devenues des opinions.Notre langue est remplies de ces expressions descriptives, ellesne sont certes que des symboles incomplets mais montre bien que la plupart du temps, nous connaissancebeaucoup d'objets, non par connaissance directe, par savoir, mais par description comme par exemple le centre degravité du soleil.

-2 Une part non négligeable d'insconscience fait que la plupart des mots que nous prononçons sont le résultat de structure inconsciente, qui nous échappe de sorte que l'on ne sait pas toujours ce que l'on dit.

Pensez au lapsus : Analyse du lapsus chez Freud. -3 Nous ne désignons pas la même réalité. On ne sait pas toujours ce que l'on dit, le savoir est certes du coté de la pensée , le dire du coté du langage, le problème c'est que l'on ne sait pas toujours ce que l'on désigne , et si ce que l'on désigne est la même réalité que celle de notre ami.

Le problème est plus fondamental car c'est unproblème de sens. On peut toujours se mettre d'accord sur l'utilisation de la grammaire, mais la réalité , notre interprétation de la réalité peut différer entre deux personnes.

C'est de ce constat que part Wittgenstein pour montrer dans ses Investigations philosophiques que l'analyse est insatisfaisante à décrire toute la réalité , de sorte que par exemple, pour un échiquier, une personne peut considérer que l'échiquier est divisé en 32 blanches etautant de noires, et l'autre peut très bien considérer que l'échiquier est divisé en blanc et noir plus une grille.

Si le« on » désigne toute la collectivité, il est évident qu'il existe de nombreuses interprétations différentes de cetteréalité, que le « on » est indéterminé.

Wittgenstein en conclut que l'idéal d'exactitude entre la pensée et lelangage , entre le signifiant et le signifié doit être relativisé.

Lorsque je dis à quelqu'un : « attendez-moi à peu prèsici », cette explication peut ne pas fonctionner parfaitement.

Ce genre d'explication peurt manquer son but.

4- Si le lien entre les mots et les choses est arbitraire, sait-on toujours ce que l'on dit ? Selon Emile Benveniste, dans Problèmes de linguistique générale (1966) La pluralité des langues indique le caractère arbitraire de toute désignation: rien n'oblige à désigner un cheval plutôt par le mot « cheval» que par le mot « horse».

Comme le montrait dejà Platon dans le Cratyle , il n'a pas de ressemblance naturelle entre les mots et les choses.

Le caractère arbitraire réside, selon Benveniste , précisément dans la désignation, dans le « lien » qui unit un mot à l'objet désigné Par cette affirmation, il s'oppose à E de Saussure pour qui l'arbitraire, l'un des caractèresdu signe porte sur le lien qui unit, à l'intérieur du signe, signifiant et signfié.

Le problème métaphysique de l'accord entre l'esprit et le monde , problème que le linguiste sera peut-être un jour en mesure d'aborder avec fruit, mais qu'il fera mieux pour l'instant de délaisser.

Certes, pour le sujet parlant, il y a entre la langue et la réalitéadéquation complète: le signe recouvre et commande la réalité; mieux, il est cette réalité (nomen omen, tabous de parole, pouvoir magique du verbe,.

Mais il n'en demeure pas moins qu'à vrai dire, le point de vue du sujet et celui dulinguiste sont si différents à cet égard que l'affirmation du linguiste quant à l'arbitraire des désignations ne réfutepas le sentiment contraire du sujet parlant.

Nous retrouvons donc la définition et les caractères valables pour toutsigne.

L'arbitraire n'existe ici aussi que par rapport au phénomène ou à l'objet matériel et n'intervient pas dans la constitution propre du signe.

5 comme la connaissance n'est pas certaine, comment la parole pourrait-elle être certaine. Si ce que l'on dit,c'est que l'on connaît ou sait, il est clair que la plupart de nos connaissances sont relatives et donc qu'on nepeut fonder sur la sincérité de nos connaissances, puisque celles-ci sont relatives, la validité de notre parole.

1 On ne sait que ce que est prouvé : les limites du langage à exprimer la connaissance 1- Le langage peut exprimer ce qui n'existe pas. Les mots ne touchent pas la vérité des choses Friedrich Nietzsche, montre dans La philosophie à l'époque tragique des Grecs que Les mots ne touchent pas à la vérité des choses.

Les mots ne sauraient nous donner une quelconque vérité des choses qui n'a jamais existé, parce que les mots ne sont que relations, désignations non des choses mais des relations de ces chosesaux hommes, de certaines de ces relations qui ont été transposées et figées dans des mots. Je peux dire d'un arbre aussi bien qu'« il est» grand quand je le compare à toutes les autres choses, qu'« il devient» quand je lecompare à lui-même, à un autre moment du temps, et enfin aussi qu'« il n'est pas », par exemple qu'« il n'est pas encore un arbre », si je m'en tiens seulement à l'arbrisseau.Les mots ne sont que des symboles des relations que les choses entretiennent les unes avec les autres, et avec nous; nulle part ils n'atteignent la vérité absolue:et même le mot «être» ne désigne que la relation la plus générale qui relie toutes choses, tout comme le mot«non-être ».

Mais s'il est impossible de démontrer l'existence même des choses, la relation des choses entre elles, ce qu'on appelle l'« être» et le «non-être », ne nous fera pas elle non plus avancer d'un pas vers le. »

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