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Sommes nous maitres de nos affections ?

Publié le 29/12/2009

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Epicure ne nie pas la nature sensible de l?homme. Pour être heureux, l?homme doit en effet satisfaire ses plaisirs, dont ceux de l?intelligence. Cette morale est donc hédoniste (du grec hêdonê, « plaisir «) mais elle prône aussi et surtout la mesure : la vie du sage est contemplative et vertueuse, elle s?accomplit dans la maîtrise de soi. Cependant, sommes-nous réellement maître de nos affection ?   2-Le sujet est double :   « Je est un autre « (Rimbaud). En effet, la coïncidence avec soi-même n?est jamais acquise et la condition de l?homme est ambiguë et soumise à des contradictions. Tout d?abord, il faut noter la dualité du corps et de l?esprit. L?homme croit qu?il peut agir sur ses affections mais c?est un leurre. Spinoza nie cette liberté qui rendrait la maîtrise des affections possibles. Pour lui, l?illusion de la liberté provient de l?ignorance des vraies causes qui la déterminent à son insu : « les hommes se croient libres pour cette seule cause qu?ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés « (Ethique, II, 2, Scolie) Ainsi, l?homme a seulement conscience des fins de son action.

« liberté provient de l'ignorance des vraies causes qui la déterminent à son insu : « les hommes se croient librespour cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sontdéterminés » ( Ethique , II, 2, Scolie) Ainsi, l'homme a seulement conscience des fins de son action.

Or, c'est un préjugé finaliste car il est déterminéà agir comme toutes les choses de l'univers.

Cette thèse nous présente donc comme impuissants face à nosaffections, car ignorants des véritables causes et motivations.De plus, Freud fait l'hypothèse de l'inconscient en déclarant que « le moi n'est pas maître en sa demeure ».

Laconscience qui permet la possible maîtrise des affections ne constitue qu'une toute petite partie de la viepsychique.

Prenons l'exemple de la somatisation.

Le mal organique signifie, exprime un mal psychique.

Lesaffects ont été refoulés, c'est-à-dire que l'accès à la conscience leur est refusé.

Cependant il continuentd'avoir une charge psychique et émotionnelle qui provoque une souffrance psychique.

Ainsi, au début,l'inconscient c'est le refoulé.De ce fait, il y a un décalage entre les mobiles et les raisons conscientes de mon comportement.

Puisque lesvéritables raisons sont inconscientes et que je suis dans l'ignorance, il m'est difficile de maîtriser mesaffections.Cependant, la découverte de l'inconscient et de la duplicité de ma conscience me prive-t-elle totalement de lapossibilité de maîtriser mes affections ? 3-Apprendre à se connaître pour mieux se maîtriser et obtenir sa liberté : On peut avec Sartre considérer que le fait de ce cacher derrière le déterminisme (cf.

Spinoza) est le signe dela mauvaise foi de l'homme.

C'est une manière de ne pas assumer sa liberté : « Ce déterminisme, défenseréflexive contre l'angoisse, ne se donne pas comme une intuition réflexive.

Il ne peut rien contre l'évidence dela liberté, aussi se donne t-il comme croyance de refuge, comme le terme idéal vers lequel nous pouvons fuirl'angoisse » ( L'Etre et le Néant ). Ainsi, penser que mon corps est soumis au déterminisme naturel et que de ce fait je ne suis pas libre serait unesolution de facilité afin de diminuer ma responsabilité face aux choix que je suis amené à faire.

Penser que jene peux agir sur mes affections par exemple me soulage de la difficulté de cette tâche.Hegel réfute aussi la thèse déterministe.

Cette dernière dit que mon comportement est passif, que mon corpsest soumis à des lois et des affections que je ne contrôle pas.

Or, les faits montrent que le sujet est actif.

Parexemple, je me suis laissé entraîner par la colère.

C'est le sujet actif qui transforme les circonstances en mobiles ou en causes.

Car les faits en eux-mêmes n'ont pas de sens, le sujet seul peut les transformer enmobile et ce qui sera un mobile pour moi ne le sera pas forcément pour quelqu'un d'autre.En rétablissant l'activité et la responsabilité du sujet, c'est la maîtrise de ses affections qui est renduepossible.De plus, la vision déterministe n'est pas forcément une volonté de rejeter le poids de sa liberté.

C'est aussi etsurtout un moyen de mieux se connaître en cherchant les causes, les raisons.

Je prends conscience desmécanismes qui m'animent et c'est cette connaissance qui va apporter la maîtrise puis la liberté.

Je peuxchercher à me réapproprier mon corps et mon histoire.Ainsi, la liberté s'acquiert quand je connais et dépasse les déterminismes par la connaissance.Enfin, Dans le Phédon , Platon montre que pour maîtriser ses affections, l'homme doit « pacifier l'attelage » à l'aide de sa raison.

Il s'agit de canaliser l'énergie du corps afin d'en rester maître.

Ex : Métaphore de l'attelage.L'âme humaine est tripartite, il y a trois instances symbolisées par un cocher et deux chevaux.

Le premiercheval représente la force impétueuse des désirs et des pulsions, le second, l'énergie vitale et le vouloir-vivreet le cocher incarne la partie rationnelle, l'esprit : il réfléchit et décide.

Son rôle est de est de canaliserl'impétuosité des chevaux. Conclusion : Ainsi, si nous ne somme pas maître de nos affections, nous avons cependant les moyens de le devenir.

Malgrél'inconscient qui constitue la majeure part de notre vie psychique et les déterminismes que l'on ignorent mais quisont la véritable cause de nombres de nos comportements et affections, nous sommes en mesure de reprendre lesrênes et d'acquérir la maîtrise et la liberté.

En assumant l'ambiguïté de notre condition et en dépassant notre dualitéintérieure, il nous est possible de nous réapproprier nos affections par le biais de la connaissance et de la raison.. »

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