Sophie Kovalewsky

Il est peu de femmes mathématiciennes, au cours des âges. Toutefois, le mérite de Sophie Kovalewsky réside dans ses dons et la célébrité qu'elle sut s'acquérir de son vivant même que dans une double originalité : mathématicienne, elle ne fut point "enfant prodige" et n'accéda que d'une manière relativement tardive à la science d'Uranie ; femme, elle mourut d'un grand amour platonique et malheureux. C'est une bizarre époque que celle où vivait notre héroïne. La coupure entre les générations n'avait jamais été si aiguë. Une maladie bizarre semblait frapper surtout les jeunes filles : la désertion du foyer paternel. Elles n'en pouvaient sortir que par le mariage. Sophie épousera donc, après s'être fait enlever par lui, Voldemar Kovalewsky, jeune géologue et paléontologue. Les parents pardonnent, et les époux partent pour l'Allemagne, où Sophie ira étudier les mathématiques à Heidelberg, tandis que Voldemar compte se rendre à Vienne pour six mois. Sophie va devenir, première femme, l'élève de Weierstrass, sera docteur de Gottingen ­ puis, après un essai de vie commune avec son mari, retourne à l'étranger. Pendant son absence, son mari se suicide, ruiné.