Devoir de Philosophie

Spinoza et liberté étatique

Publié le 30/09/2013

Extrait du document

spinoza

La fonction de l'État : assurer la liberté

Ce n'est pas pour tenir l'homme par la crainte et faire qu'il appartienne à un autre, que l'État est institué ; au contraire, c'est pour libérer l'individu de la crainte, pour qu'il vive autant que possible en sécurité, c'est-à-dire conserve aussi bien qu'il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit naturel d'exister et d'agir. Non, je le répète, la fin de l'État n'est pas de faire passer les hommes de la condition d'êtres raisonnables à celle de bêtes brutes ou d'automates, mais au contraire il est institué pour que leur âme et leur corps s'acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu'eux-mêmes usent d'une raison libre, pour qu'ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu'ils se supportent sans malveillance

les uns les autres. La fin de l'État est donc en réalité la liberté.

SPINOZA

Spinoza souligne que seule la démocratie convient aux hommes : ce n'est pas un régime politique parmi d'autres, c'est l'essence de tout régime raisonnable. La démocratie est la vraie nature de la société comme la raison est la vraie nature de l'individu. La démocratie concilie pouvoir de l'État et liberté individuelle. Avant Rousseau et Montesquieu, Spinoza définit l'État comme source et gardien des libertés individuelles. « Pour jouir de la liberté il faut que chacun puisse dire ce qu'il pense [ ... ] et pour la conserver, il faut encore que chacun puisse dire ce qu'il pense«, écrit Montesquieu dans L'Esprit des lois.

QUESTIONS

1. Quelle est l'idée principale du texte ?

2. Expliquez :

a. «Ce n'est pas pour tenir l'homme par la crainte [ ... ] que l'État est institué«.

b. «son droit naturel d'exister et d'agir«.

c. «la fin de l'État«.

3. Peut-on concilier le pouvoir de l'État et la liberté individuelle ?

spinoza

« -le gouvernement : un ensemble de personnes auxquelles la société civile a délégué directement ou indirectement le pouvoir de diriger l'État.

• état de nature : situation fictive ou hypothétique de l'homme avant toute organisation sociale.

• droit naturel : ensemble de règles qui résultent de la nature de l'homme, de son essence, indépendamment de tout droit positif.

• droit positif : ensemble des règles écrites, promulguées et garanties, qu'on appelle le« corps des lois».

C'est l'ensemble des conventions qui fondent l'État et qui définissent le permis, le défendu, l'exigible.

• sûreté : sécurité.

• liberté : terme polysémique : - philosophiquement, la liberté est la faculté liée à la raison (cf le stoïcisme, Kant), le pouvoir de dire« oui» ou« non» (cf Sartre) ; - politiquement, la liberté est l'état d'un groupe humain qui se gou­ verne en toute souveraineté (cf Rousseau, Hegel).

C'est aussi le pouvoir d'agir sous la protection des lois, de faire ce que les lois permettent (cf Rousseau, Montesquieu); - moralement, la liberté s'identifie à la volonté d'obéir à la loi qu'on s'est prescrite (cf Rousseau, Kant).

• Idée directrice La dernière phrase du texte énonce la thèse de Spinoza : « La fin de l'État est donc en réalité la liberté ».

• Structure du texte • «Ce n'est pas pour tenir l'homme [ ...

] et d'agir» : l'État est constitué pour assurer la sécurité des hommes et non pour les aliéner.

• «Non, je le répète [ ...

] liberté» : en plus de la sécurité, l'État a pour but essentiel la liberté de chaque individu.

CORRIGÉ QUESTION 1 Spinoza exprime une idée essentielle : le fondement de l'État comme sa finalité reposent sur les exigences de la communauté elle-même, que sont la sécurité et la liberté.

Spinoza concilie la souveraineté de l'État et la liberté individuelle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles