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SPINOZA OU UNE PHILOSOPHIE POLITIQUE GALILÉENNE

Publié le 03/10/2013

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spinoza

Dans toute l'Europe les institutions étaient en crise, des conflits violents voire des insurrections éclataient. Or, les Provinces-Unies, après plus d'un demi-siècle de luttes, avaient conquis sur la plus considérable puissance européenne - l'Espagne - un Etat indépendant, une dimension politique nouvelle; et ils s'enorgueillissaient d'une croissance économique sans précédent : Amsterdam s'était hissée au premier rang des places financières du monde, le commerce néerlandais ayant acquis une puissance de portée internationale. Pour certains, les Pays-Bas étaient l'incarnation de la modernité, car ce peuple donnait l'exemple d'une possible et réelle liberté, « uμ exemple mémorable à tous les peuples de ce qu'ils peuvent contre leurs souverains... (Le roi d'Espagne) voulant traiter ses subjets en hestes les a contraints de se souvenir qu'ils étaient hommes et, ayant rompu le droit des gens, ... il les a obligés de recourir au droit de nature pour l'acquisition de leur liberté ... Il les reconnut pour souverains ne pouvant les faire esclaves. «

spinoza

« le public français les polémiques religieuses fort vivaces aux Pays-Bas, représente Spinoza comme un critique sans concession de toutes les religions; « illustre et savant », le philosophe est suivi par « un grand nombre de sectateurs », «il n'a point abjuré la religion des Juifs ni embrassé la reli­ gion chrétienne, aussi il est très méchant juif et n'est pas meilleur chrétien 1 »; son Tractatus Theologico-politicus entend miner toutes les confessions et «introduire l'athéisme, le libertinage et la liberté de toutes les religions », car de son point de vue les religions sont inventées pour « l'utilité que le public en reçoit, afin que les citoyens s'adonnent à la vertu et non à l'espérance d'une récompense après la mort»; Dieu n'est rien d'autre alors que cette vertu de la Nature, répandue parmi toutes les créatures; il est vrai que le com­ portement politique~ des Hollandais est au demeurant fort peu chrétien : leur Etat, qui admet toutes les religions n'en a en réalité aucune si ce n'est, dans la pratique, « celle de Mammon », sacrifiant « de façon sacrilège » la religion au commerce; les Hollandais sont somme toute du sentiment de Spinoza « pour qui baptême, eucharistie, fêtes, prières n'ont été ordonnés que comme signes extérieurs de l'Église et ne font rien pour la Béatitude» et qui« allègue d'ailleurs l'exemple des Hollandais au Japon 2 ».

première moitié du XVII• siècle), les libertins français sur le déclin après la défaite de la Fronde et l'établissement de la monarchie absolue, auraient vu en Spinoza un chef de file éventuel.

1.

Spinoza (1632-1677) avait fait des études bibliques et théologiques avec les plus éminents rabbins de la communauté juive d'Amsterdam : Saül Morteira et Menasseh Ben Israel (ce deruier fut ultérieurement chargé de négocier avec Cromwell la réinstallation des Juifs en Angle· terre); en 1632 il entre dans le collège de Van den Enden (jésuite belge déiste ou libertin, qui fut ultérieurement décapité en France pour avoir conspiré avec Rohan contre la monarchie), où il apprend le latin et enseigne l'hébreu; il se lie avec les esprits libéraux et anticléricaux juifs et chrétiens, la synagogue le poursuit pour hérésie, un inconnu tente de l'assassiner en 1656, la même année il est excommunié.

2.

Stoppa fait allusion au fait bien connu à l'époque que les Hollandais pour obtenir l'autorisation de commercer au Japon, avaient déclaré : « Nous sommes hollandais, nous ne sommes pas chrétiens », et s'étaient ngagés à s'abstenir de toute pratique religieuse.

Le passage du Tractatus •heologico-politicus, que Stoppa évoque, dit notamment : « Quant aux céré­ monies du culte chrétien telles que le Baptême, la Communion du Seigneur,. »

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