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Suffit-il de ne pas enfreindre la loi pour agir justement ?

Publié le 27/02/2008

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Suffit-il de ne pas enfreindre la loi pour agir justement ?

La loi a avant tout une prétention à l’universalité, elle est également porteuse d’un certain sens de la justice. C’est en effet ce que rappelle l’étymologie du mot droit : jus qui a donné justice, vertu qui exige donc en retour le respect du droit. Si bien que l’on peut définir le droit comme ce qui est juste ou ce qui est conforme à la loi, qui a rapport à la loi. Ou encore, ce qu’il est légitime d’exiger, en vertu des lois en vigueur ou du droit naturel. Le droit désigne plus encore la conduite de l’homme en société et les rapports interhumains, qui servent à établir où à distinguer ce qui est juste de ce qui est injuste. Et que pour reprendre le mot de P ascal on peut affirmer : « Plaisante justice qu’une rivière borne « ?

La justice serait relative à une société. Pourtant ne nous arrive-t-il pas de contester une loi que nous considérons arbitraire? Ne nous ne le faisons pas au nom d'une certaine justice, qui ne saurait être toute contenue dans le droit d'un État?

 

  • La justice c'est la loi

  • La justice est donc relative et infondée

  • Le droit de désobéir à la loi au nom de la justice

 

 

 

« Mais pouvons-nous nous résoudre à réduire la justice à n'être qu'une usurpation? Ne fondant la justice sur riencomment éviter l'écueil de l'arbitraire dans le domaine des lois? Pascal n'élude-t-il pas le fait que nous obéissions auxlois parce que nous les trouvons justes, et cette dimension ne se révèle-t-elle pas de façon marquante quand aucontraire nous refusons d'obéir à un loi parce que nous l'estimons injuste. Le droit de désobéir à la loi au nom de la justice Il faut donc distinguer deux dimension du droit, l'une qui est positive et qui renvoie aux lois telles quelles sonteffectivement appliquées, et l'autre naturelle qui renvoie à un certain sens inné de la justice.

Dés lors Bodin n'a-t-ilpas raison de dire que : « Le droit est un rayon de la bonté et de la prudence divine donnée aux hommes pourl'utilité de la société humaine.

On le divise en deux espèces, le droit naturel et le droit humain.

Le droit naturel, ainsiappelé parce que chacun de nous le possède à l'état inné et depuis l'origine de l'espèce, et pour cette raisontoujours équitable et bon (…) Le droit humain est celui que les hommes ont institué conformément à la nature et envue de leur utilité ».

Il y a donc un droit de désobéir à une loi parce que nous la jugeons injuste. Pour Locke lorsque le législatif n'agit plus en conformité avec la mission que lui a confiée le peuple, celui-ci est déliéde son devoir de d'obéissance, les gouvernants redeviennent des personnes privées et il est légitime de leurrésister, y compris par la violence.

Deux motifs autorisent le résistance : l'usurpation et la tyrannie.

En effetquiconque recourt à la violence contre le peuple sans y être autorisé est en contradiction avec la mission qui lui aété confiée risquent le plus de devenir rebelles ( il s'agit pour Locke d'établir que ce ne sont pas les sujets se levantpour la défense de leurs droits qui sont rebelles, mais le prince qui tend à priver les sujets de leurs droits) se metpar la même dans un état de guerre avec le peuple, qui peut dés lors « rétablir son législatif dans l'exercice de sonpouvoir.

Dans toutes les républiques et dans toutes les conditions le véritable remède contre une force dénuéed'autorité, c'est d'y opposer la force », Second traité du gouvernement civil .

Locke définit ainsi la tyrannie comme l'exercice du pouvoir au-delà du droit, ou encore l'usage du pouvoir non pour le bien de ceux qui y sont assujettismais pour son intérêt privé.

Le risque de tyrannie n'est donc pas propre aux monarchies.

Cet abus de pouvoir créeinstantanément un droit de résistance.

De surcroît les hommes n'ont pas seulement le droit de s'affranchir de latyrannie, mais aussi celui de l'empêcher d'advenir. Il y a donc un droit de s'opposer à certaines lois au nom justement d'une certaine justice. Conclusion -La justice s'exprime avant tout dans la loi, et celui qui enfreint la loi commet, par définition, une injustice. -Mais alors, il faut conclure que les lois n'expriment pas réellement la justice, mais sont les l'expression d'uneconvention. -Comme nous l'avons, en troisième lieu, se résigner à faire de la justice une convention, c'est faire de la loi uneusurpation mais aussi dénier aux individus la possibilité de s'opposer à une loi en raison de caractère arbitraire.

Or, ledroit de résistance est ce qui atteste que nous obéissons aux lois non uniquement parce qu'elles sont lois maisparce qu'elles sont justes.. »

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