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Suffit-il de s'appliquer pour être génial ?

Publié le 27/02/2008

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Pour apprendre à jouer il faut s'entraîner, répéter, de même pour faire une bonne dissertation il faut en pratiquer. Si le génie consiste dans une innovation totale, ou du moins dans une certaine liberté à l'égard des règles, on ne voit pas comment cela serait  possible sans leur connaissance préalable. Si Einstein ne connaissait pas la théorie de Newton, il n'aurait sans doute pas été ce génie dans la science.   2) L'application n'est pas suffisante.   a) Le génie est, nous l'avons dit, considéré comme quelque chose d'extraordinaire, d'inexplicable voire de divin. Comment l'analyser sans céder soit à un ton élogieux à l'égard des génies de l'art, soit à un rejet catégorique du génie? Ni l'éloge, ni le rejet viscéral ne conviennent pour une réflexion philosophique. Il est clair que si le génie se contentait d'appliquer des règles, il ne serait qu'un automate. Alors, qu'est-ce qui nous empêcherait de qualifier un robot de génie? Dans tout art, et non pas seulement dans les beaux arts, il est nécessaire que l'homme adapte les règles aux circonstances, aux matériaux et à son idée.

« indétermination dans les règles (les règles de production sont plus ou moins tyranniques), et que laconnaissance des règles et le savoir faire sont indispensables.

Pour être un génie dans un domaine, carnous ne pouvons être génial sans domaine d'application, il faut connaître les règles mais aussi bien lesmaîtriser.

Je peux connaître les gammes d'un piano, et ne pas savoir en jouer.

Pour apprendre à jouer ilfaut s'entraîner, répéter, de même pour faire une bonne dissertation il faut en pratiquer.

Si le génieconsiste dans une innovation totale, ou du moins dans une certaine liberté à l'égard des règles, on nevoit pas comment cela serait possible sans leur connaissance préalable.

Si Einstein ne connaissait pas lathéorie de Newton, il n'aurait sans doute pas été ce génie dans la science.

2) L'application n'est pas suffisante.

a) Le génie est, nous l'avons dit, considéré comme quelque chose d'extraordinaire, d'inexplicable voirede divin.

Comment l'analyser sans céder soit à un ton élogieux à l'égard des génies de l'art, soit à unrejet catégorique du génie? Ni l'éloge, ni le rejet viscéral ne conviennent pour une réflexionphilosophique.

Il est clair que si le génie se contentait d'appliquer des règles, il ne serait qu'unautomate.

Alors, qu'est-ce qui nous empêcherait de qualifier un robot de génie? Dans tout art, et nonpas seulement dans les beaux arts, il est nécessaire que l'homme adapte les règles aux circonstances,aux matériaux et à son idée.

Le travail à la chaîne est bien sûr une exception car s'il peut demanderde l'adresse, il ne s'agit jamais que de répéter inlassablement le même geste, il n'y a là aucune placepour être génial.

Tout emploi n'est pas égal dans la liberté qu'il donne au travailleur.

L'inventeur, parexemple, ne passe pas son temps à répéter le même travail, il lui faut une intuition qui règle sonproblème, une solution qui apparaisse à un moment donné.

Or, l'invention n'est jamais plus géniale quequand elle est imprévue.

Le chercheur ou l'inventeur se rendent compte s'ils se sont trompés dedirection.

C'est pourquoi il faut, là encore, différencier les grandes inventions, des percéestechniques, toute innovation n'en vaut pas une autre.b) Une constante du génie, c'est bien cette inspiration.

Celle-ci ne peut venir que de la pensée,elle n'est pas prévisible.

C'est ce qui explique que le génie a pu être considéré soit comme uneinspiration de Dieu soit comme une supériorité innée.

Pour l'exprimer on peut employer l'expression« ce je ne sais quoi » utilisée pour qualifier la grâce (la beauté de l'âme) par rapport à une beauté desproportions.

Le génie semble ne pouvoir être acquis à partir du moment où l'apprentissage des règlesne fait pas le génie.

L'homme génial dans un domaine doit bien posséder quelque chose de plus queles autres, une aptitude, une qualité qui le fait dépasser tous les autres qui évoluent dans le mêmedomaine.c) En outre, comme nous l'avons suggéré, si l'application est nécessaire, le moment del'inspiration succède ou précède celui de l'application.

D'une part, si nous avons une intuition géniale,il va falloir dans un second temps la faire ressortir dans une forme et s'y appliquer.

On sépare ainsi lemoment de l'intuition et celui de la production.

D'autre part, pour que nous ayons une intuitionmathématique par exemple, encore faut-il qu'auparavant nous ayons appris des formules, pourapprendre comment se fait une démonstration mathématique. Conclusion: Le génie doit être défini comme un certain usage des règles.

Il est d'abord celui qui sait utiliser les règles,mais surtout celui qui parvient à les déplacer, à s'y installer et à jouer librement avec elles.

Dans tout domaine, ungénie est certainement quelqu'un qui innove, mais qui innove d'une certaine manière, de sorte que son oeuvreexprime quelque chose à la fois de nouveau et de communicable.

Sans doute, pour qu'une oeuvre nouvelle dans saforme reformule les critères de la beauté ou du savoir, il faut que les anciens critères soient en crise, que lamutation de la société ait rendu l'oeuvre possible et que les règles n'aient pas enfermé tout-à-fait le beau et lesavoir dans des carcans rigides.

C'est pourquoi le génie n'est pas un simple passage, à la fois il exprime un futurproche et le provoque.

Il est à ce titre l'expression la plus convaincante de la liberté humaine.. »

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