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Suffit-il d'être certain pour être dans le vrai ?

Publié le 08/01/2005

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La réponse la plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son évidence. C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique «, II, 43). « La vérité est à elle son propre signe « (« verum index sui «). « Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut douter... Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idée vraie ? De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur. «  Pour Descartes, comme pour Spinoza, une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et il n'y a point à chercher au-delà. « Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses « dit Spinoza. Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie.... Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine, car puisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensais que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.

  • Bien lire le sujet: la formulation du sujet («suffit-il«) invite à déterminer quelles sont les conditions supplémentaires que doit remplir la certitude pour s'accorder au vrai. Il faut donc prendre d'abord conscience de l'insuffisance de la certitude.
  • Un point de départ à discuter: le sujet invite à critiquer l'assurance naïve du sens commun qui ne met pas en doute ses propres «évidences«. Le point de départ naturel de la réflexion sera alors les différentes expériences (erreur, illusion, préjugé...) qui montrent l'insuffisance de la certitude. Il s'agira de s'interroger sur l'origine de ces situations ainsi que sur la possibilité de les surmonter.
  • Recherche du problème: la problématique de ce sujet n'est pas très difficile à voir. D'une part, la certitude est la marque subjective qui nous révèle la présence du vrai. D'autre part, elle peut se produire, dans l'erreur, à l'occasion du faux. C'est donc autour de cette ambiguïté fondamentale de la certitude que pourra s'organiser le devoir: qu'est-ce qui me prouve, lorsque je suis sûr d'être dans le vrai, que je ne suis pas dans le faux si, même dans l'erreur, je suis certain d'être dans le vrai?

« Lire le sujet La question peut sembler étrange dans la mesure où il est manifeste qu'il ne suffit pas que quelqu'un soit psychologiquement certain pour que ce dont il est certain soit vrai.

Il faut donc chercher s'il existe un typeparticulier de certitude qui pourrait se donner comme critère du vrai, et de rechercher si un tel critère est ou nonvalide.

) Introduction Lorsque l'esprit se fixe dans un jugement, ou bien, tout en croyant que sa pensée est vraie, il conçoit qu'ellepourrait être fausse, il associe à son affirmation l'idée d'une erreur possible, et c'est [opinion ; ou bien il croitabsolument à la vérité de ce qu'il pense, il exclut l'idée même de la possibilité d'une erreur, et c'est la certitude.

«Lacertitude, explique Jules Lagneau, est l'état de l'esprit qui adhère fermement à ce qu'il juge être vrai.» (Célèbresleçons et fragments, 2e éd., 1964, p.

161).

Mais dès que l'esprit est certain de quelque chose, il peut poser cette chose comme certaine : dire "je suis certainde" est posé comme synonyme de "il est certain que".

La certitude est prise dans un sens objectif : le mot désigneainsi, observe E.

Boirac, «non plus un état de l'esprit, mais un caractère des choses ou des vérités ; en ce sens,certitude est synonyme d'évidence (en comprenant sous ce dernier mot l'évidence médiate, ou la preuve, aussi bienque l'évidence immédiate)».

L'évidence se donne en effet comme « le caractère (ou signe ou critérium) d'une véritéclairement et distinctement conçue qui s'impose à l'esprit» (J.

Lagneau, ici.).

Dans ces conditions, ce n'est pas la certitude qui se donne comme critère de vérité, mais l'évidence qu'elleenferme et sur laquelle elle se fonde.

En d'autre termes, ce n'est pas parce que je suis certain que je suis dans levrai, mais parce que le vrai m'apparaît avec évidence que je suis certain d'être dans le vrai.

Reste à savoir sil'évidence qui anime la certitude est bien un critère de vérité. 1.

Distinguer évidence première et évidence rationnelle «Une proposition est évidente si tout homme qui en a la signification présente à l'esprit, et qui se poseexpressément la question de savoir si elle est vraie ou fausse, ne peut aucunement douter de sa vérité»(Dictionnaire Lalande).

L'évidence serait le signe indubitable de vérité.

Pourtant l'évidence est parfois remise en question : il fut, par exemple, longtemps tenu pour évident que le Soleiltournait autour de la Terre.

L'évidence ne risque-t-elle donc pas de nous faire prendre des erreurs pour des vérités? Car ce qui est souvent évident au premier abord ne se révèle-t-il pas faux à l'analyse et à la réflexion ? Oncomprend ainsi que G.

Bachelard puisse écrire : «Toute vérité nouvelle naît malgré l'évidence» (Le Nouvel Espritscientifique, P.U.F., p.

7).

Mais Bachelard oppose ailleurs cette «évidence première» qui consiste dans «l'adhésionimmédiate à un objet concret», attitude pré-scientifique, à l'«évidence rationnelle» (La Formation de l'espritscientifique, Vrin, p.

240).

Il y a donc évidence et évidence.

Il faut approfondir l'analyse.

Descartes l'a tenté. 2.

L'évidence, critère du vrai a) Précipitation et prévention Elles constituent, selon Descartes, les deux sources principales de nos erreurs.

Il y a précipitation lorsque l'esprittient une idée pour vraie avant l'examen qui permettrait de fonder cette décision : il se laisse emporter par ce qu'onpourrait nommer des évidences immédiates non critiquées.

La prévention est, plus directement encore, le préjugé :l'esprit se pose comme vraie une opinion qu'il a simplement reçue de son éducation, de la coutume ou de sespassions.

La véritable évidence est tout autre. b) L'évidence philosophique Descartes propose une règle permettant d'éviter le préjugé et par conséquent d'atteindre le vrai : «Ne recevoirjamais aucune chose vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire d'éviter soigneusement laprécipitation et la prévention et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait siclairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de la mettre en doute» (Discours de laMéthode, II).

Cette règle, dite «de l'évidence», ne signifie pas du tout que toute évidence est vraie, mais que le vrai s'impose àla conscience sous la forme d'une certaine évidence.

Pour Descartes, savoir, c'est voir (évidence vient du latinvidere, voir) ; l'esprit, en présence de l'objet, est passif en dernière analyse, et comme illuminé par celui-ci.

Lavision ou intuition intellectuelle, toutefois, n'a ce caractère d'évidence qu'à la condition que l'esprit soit attentif à. »

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