Suis-je moi même avec les autres ou contre les autres ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Les autres, qui sont au pluriel en tant que communauté humaine à laquelle le moi
appartient, sont réduits à n'avoir pour fonction que la pure altérité du moi,
autrement dit de n'être plus que l'autre en opposition duquel le moi s'érige
dans son identité différentielle.
Dans le procès de cette constitution du moi comme
identité par opposition à la masse des autres, le moi s'extrait comme individu.
L'extraction dans l'opposition implique que le moi du moi-même, pour se saisir
dans sa constitution réflexive, doit être contre les autres. Etre contre les
autres est, pour le moi qui se veut le même de lui-même, la condition de son
identité et de l'évitement du fusionnement avec l'anonymat de la masse.
II. Ambiguïté
De l'extraction que suppose
la constitution du moi comme identité en opposition peut naître le désir de la
solitude et du retrait [le Zarathoustra du prologue]. Mais solitude et retrait
sont également les lieux de la décomposition de la subjectivité dans son
identité en tant qu'en eux, comme absolus, se risque le drame de la folie.
La limite de la solitude questionne ainsi le
statut du contre à partir duquel le moi se constitue comme même. L'opposition,
pour être différentielle, ne peut être absolue. Le pluriel des autres déjà
signale leur irréductibilité à l'altérité radicale et de principe [Levinas].