sujet
Publié le 03/02/2013
Extrait du document
«
à (heurter à) certains démentis apparent.
D’abord, chacune de nos journées n’est pas à l’évidence sous
le patronage permanent de décisions murement réfléchies mais se montre au contraire dominé par des
automatismes.
Se lever, prendre un repas, écrire, avoir une conversation sont autant d’activités que
nous ne pourront même pas accomplir correctement sans y être gouverné majoritairement par des
réflexes.
Si on applique une régression à l’infini au cas de nos décisions réfléchies, c’est-à-dire si l’on
demande pourquoi on a pris telle ou telle décision alors même qu’elle est modifié par des arguments,
on s’aperçoit qu’il est bien difficile de savoir exactement pourquoi on accompli chacun de nos actes et
pourquoi on se détermine en faveur de telle option.
On finit par en être réduit, à force d’interrogations,
à répondre « parce que je l’ai voulu ».
À partir du moment où l’on se voit incapable en dernier ressort
de justifier nos décisions, on peut douter de les avoirs prises nous-mêmes.
Si l’on ne sait pas ce qui
nous pousse à penser et à agir, on peut douter de la prétention à être souverain de son existence.
En somme, le problème est le suivant : l’idée de sujet est pour nous naturelle et évidente parce que
nous en avons besoin aussi bien individuellement que collectivement mais cette idée résiste mal à sa
confrontation à la réalité concrète de nos vies et de nos prises de décisions.
Question : Sommes-nous donc vraiment les sujets que nous prétendons être ? Sommes-nous les seuls
et uniques auteurs de nos pensées, de nos décisions et de nos actions comme nous semblons l’être
quand nous parlons à la première personne ? Ou sommes-nous en réalité des objets, c’est-à-dire des
êtres manipulés par des forces qu’ils ignorent et qui les réduisent à n’être que les exécutants
d’injonction extérieure à leur volonté ? En somme, l’idée de sujet n’est-elle pas qu’une illusion
flatteuse dont nous nous berçons en prétendant commander à ceux qui en faite ne dépendrait pas de
nous ? Quand je pense décider, qui décide réellement ? Qui suis-je ?
I.
L’homme comme sujet, c’est-à-dire comme conscience lucide et souveraine
Cette position philosophique a été défendue par ce que l’on appelle les « philosophes du sujet ».
On
appelle de ce nom les doctrines qui conçoivent l’Homme comme un être exceptionnel dans la nature,
en ce sens qu’il serait seul à disposer d’une conscience de soi et d’une pleine liberté.
On considère
généralement que le fondateur des philosophes du sujet est Descartes avec son œuvre « méditations
métaphysiques » (1641).
Paragraphe :
1.
Les méditations s’ouvrent par le récit d’une expérience qui est celle de la déception de celui qui se
rend compte de la fragilité des croyances qui ont toujours été les siennes.
C’est une désillusion.
Cette
attitude de naïveté et de passivité est traduite par le terme « reçu ».
Le deuxième élément important est
la présentation de l’emprise cartésienne par sa finalité et par sa démarche.
La finalité c’est la
découverte d’une certitude absolue qui servirait de fondement à tout l’édifice du savoir, mais du savoir
scientifique d’abord.
Le moyen qui va servir à la recherche de la certitude est le doute, qui consiste à
mettre en question tout ce qui a été, jusqu’à présent, retenue comme vrai.
2.
Le paragraphe 2 précise la nature du doute qui va, ici, être mis en œuvre.
Il s’agit d’un doute radical
qui consistera, non pas à douter de ce qui est douteux, mais à le détruire et à le répudier comme
absolument faux.
On ne se doutera pas, ici, de chaque opinion particulière mais des fondements qui
conditionnent toutes ces opinions.
Le but est, ici, de trouver une croyance qui puisse résister à la mise
en œuvre d’une prise de doute redoutable.
C’est alors seulement que le sujet pensant tiendra ce
fondement totalement fiable sur lequel on peut légitimement construire tout l’édifice du savoir.
3.
Le premier fondement qui soutient nos certitudes est localisable dans les impressions que nous
donnent les sens.
Ce que nous croyons d’abord et le plus facilement, c’est ce que nous disent nos sens.
Face à la certitude qu’ils prétendent nous fournir, Descartes mobilise un argument à savoir que les sens
peuvent être trompeurs et qu’on ne peut, par définition, se fiait pleinement à ce qui nous a déjà trompé.
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