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Sur quoi est fondée la morale ?

Publié le 27/02/2005

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morale
    II. La morale est fondée sur la partie rationnelle de l'âme humaine (Aristote / Thomas d'Aquin).   La morale, dans sa dimension de contrainte et donc de distance par rapport aux simples instincts et pulsions naturels, constitue une spécificité propre à l'homme. Il y a donc fort à gager qu'elle doit être fondée sur une faculté qui détermine l'homme spécifiquement. Or, ce qui détermine l'homme spécifiquement, c'est la partie rationnelle de l'âme, qui se distingue des parties végétative et désirante de l'âme, également présentes chez les plantes et les autres animaux. A partir de ce principe rationnel, il est possible de distinguer entre deux types de vertus, les vertus morales et les vertus intellectuelles. Les vertus constituent le comportement de l'homme, lorsqu'il agit en conformité avec le principe rationnel en lui : c'est alors seulement qu'il peut réaliser son essence d'homme.     III. La morale doit être certes fondée sur la raison, mais seulement dans son usage pratique (Kant).   La moralité ne saurait être fondée sur la rationalité en général, ou plutôt sur l'usage théorique de cette rationalité : en effet, le domaine propre de ce dernier, c'est celui de l'entendement, c'est-à-dire celui du déterminisme universel.

- La morale c'est, étymologiquement, la recollection des moeurs d'une société donnée. Ainsi, est morale une attitude déterminée où l'on peut reconnaître les traits caractéristiques d'une société donnée. - Mais la morale ne consiste pas seulement en cette "recollection" : son essence est de constituer une exigence, en tant qu'elle contraint l'agent à agir d'une façon souvent contraire à ses propres penchants ; d'où la dimension d'effort, et donc de contrainte sous-jacente à la morale. - La morale, puisqu'elle constitue une exigence, repose donc sur un fondement qui doit assurer le rôle de critère absolu, à l'aune duquel pourra être jugé le degré de moralité d'une action humaine donnée. - Ainsi, sur quoi faut-il fonder la morale ? Puisque la morale est spécifiquement humaine, faut-il la fonder sur une faculté elle-même spécifiquement humaine ? Ou bien faut-il la fonder sur quelque chose qui déborde la condition humaine elle-même, vers sa condition plus spécifiquement animale ?

morale

« III.

La morale doit être certes fondée sur la raison, mais seulementdans son usage pratique (Kant).

La moralité ne saurait être fondée sur la rationalité en général, ou plutôt surl'usage théorique de cette rationalité : en effet, le domaine propre de cedernier, c'est celui de l'entendement, c'est-à-dire celui du déterminismeuniversel.

Or, la moralité se caractérise essentiellement par sa liberté, grâce àlaquelle la faculté désirante de l'homme peut se déprendre de toutedétermination extérieure et sensible.

Ainsi, c'est la raison pratique qui doitfonder la morale, mais seulement en tant qu'il s'agit d'une forme pureinformant la volonté bonne : une action libre et morale sera une action dontla maxime sera conforme à sa possible universalisation rationnelle.

La raisonne constitue donc qu'une forme pure a priori à partir de laquelle pourra être édifiée toute action humaine particulière.

Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de sedéterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à sondevoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient leforcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vientle contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." Le concept de devoir moral La formule du devoir s'exprime de manière très simple : "Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peuxvouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle." Toutes les maximes pratiques qui ont en vue l'utilité oul'intérêt personnel ne peuvent en effet tenir lieu de lois universelles, car si elles sont valables pour moi, elles nepeuvent, sans se contredire, être applicables à tous.

Dans les Fondements de la métaphysique des moeurs, Kantprend pour exemple le mensonge : si je m'autorise un mensonge en vue de mon bien-être futur, il est impossible defaire de lui une loi morale universelle, sous peine de rendre impossible la promesse, ou tout simplement d'enlevertoute crédibilité à mes paroles.

Si nombre de nos actions visent l'intérêt égoïste, les actions morales sont uneexigence de raison.

Par là, l'homme démontre sa personnalité, c'est-à-dire sa supériorité à l'égard de la nature, s'ilse rend capable d'agir indépendamment de ses propres intérêts.

Une maxime n'a de valeur morale, si et seulement sielle est "pure".

Le devoir se pose à l'encontre de l'agrément, ne répond à aucun intérêt matériel ou personneld'aucune sorte (ni pour son bien, ni pour le bien d'autrui : Kant reconnaît qu'il ne faut jamais mentir, pas même à unassassin qui poursuit notre ami qui a trouvé refuge dans une maison voisine) ; il exige l'inconditionnelle soumission àla raison, mais ne nous menace en rien de sanctions si nous désobéissons.

Le devoir est l'obéissance à une loi quenous trouvons en nous-mêmes, et qui résiste à tous nos penchants.

Elle exprime la supériorité et l'indépendance del'homme à l'égard de la nature, à savoir la liberté qui lui permet d'agir sans être déterminé de manière sensible etempirique.

Le devoir marque l'appartenance de l'homme au domaine de l'esprit.

Cette spiritualité morale peut sedéfinir comme personnalité, soit comme "pouvoir d'un être soumis aux lois pures pratiques données par sa pureraison".

Si nous appartenons au monde sensible par notre caractère empirique, nous appartenons par notre proprepersonnalité au monde intelligible.

Relevant de deux mondes, l'homme ne peut qu'admirer son être intelligible, etvénérer avec le plus grand respect les lois rationnelles qu'il découvre en lui. Conclusion.

-Pour fonder la morale, il faut trouver un critère à l'aune duquel trouver ce fondement : puisque la morale concernel'homme, il est possible de la fonder sur l'appartenance de celui-ci au monde naturel.-Or, cette naturalité ne constituant pas la spécificité propre de l'homme, elle ne saurait être retenue ; ce qui doitfonder la morale, c'est la raison, en ce que la moralité d'une action doit se mesurer à son degré de conformité auprincipe rationnel.-Néanmoins, cette fondation sur la raison doit être précisée : c'est la raison dans son usage théorique qu'il faut iciconsidérer, si l'on veut rendre compte d'un autre fait spécifiquement humain, à savoir la liberté.

En définitive, lamorale repose donc moins sur la raison elle-même que sur la liberté qui la rend possible : être moral, c'est éprouversa propre liberté en même temps que sa rationalité constitutive.. »

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