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THOMAS HOBBES

Publié le 14/06/2011

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THOMAS HOBBES (1588-1679). — L'oeuvre du philosophe Hobbes intéresse l'histoire des idées plutôt que l'histoire littéraire. Mais un de ses ouvrages au moins, LEVIATHAN (1651), eut un certain retentissement dans le grand public. Il inquiéta les royalistes, qui lui reprochèrent d'encourager la dictature, par sa conception pessimiste d'une humanité naturellement méchante ou médiocre, qui doit être soumise à une autorité vigoureuse. Et les puritains lui reprochèrent de leur côté de vouloir soumettre même les sectes religieuses à la toute-puissance de l'État. Le style de Hobbes est formé sur celui de Bacon, mais il est plus dépouillé et atteint parfois une très nette et puissante sobriété.

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« 46 1 • DE LA PHYSIQUE À LA POLITIQUE Si chaque philosophe ordonne sa recherche à partir d'une préoccupation et d'une épreuve fondamentales, le fait de la guerre civile est certainement le point central autour duquel s'élabore la philosophie de Hobbes: il s'agit à la fois d'expliquer l'horreur de tels désordres et d'en éviter la répétition.

Afin de guider la pratique, la philosophie ne s'appuie que sur l'expérience et le rai­ sonnement.

Or le temps est venu, pour la philosophie politique.

d'accéder au statut d'une science politique fondée sur la connaissance de faits et non sur la spéculation relative au régime idéal.

La physique galiléenne ne vient-elle pas d'accomplir une rupture décisive avec l'ancienne représentation d'une nature ordonnée selon des fins ? Désormais la est science de la nature dans la mesure où elle exprime en rapports quantitatifs les lois des phénomènes ; le monde matériel se laisse réduire à un pur mécanisme (mou­ vement traité comme une grandeur mathématique).

Pour faire de la politique l'objet d'une science, analogue aux sciences de la nature, Hobbes accomplit la naturalisation de l'homme et de la politique elle-même.

Se méfiant des constructions idéales.

il refuse de considérer l'homme comme un être voué par nature à la vie en société.

Rupture décisive avec les penseurs de 1' Antiquité : Aristote commence sa Politique en caractérisant l'homme comme un «Vivant de cité>>.

La nouvelle science prend pour objet de son étude un homme par nature asocial et apolitique.

Aux lois de la méca­ nique, il revient d'expliquer l'ordre social et politique.

Le point de départ de cette étude est l'individu humain dont toutes les pensées dérivent de sensations.

Les corps extérieurs exercent sur les organes des sens une pression qui, propagée jusqu'au cerveau et au cœur par les nerfs, cause à son tour une «contre-pression, un effort du cœur pour se délivrer>> ; étant dirigé vers 1' extérieur, cet effort semble situé au-dehors.

«C'est ce semblant, ce phantasme, qu'on appelle sensation>> (Léviathan, Première Partie, De l'Homme, Ch.

1).

Il en va des «phénomènes mentaux>> comme des phénomènes physiques : de même que le principe d'inertie explique qu'un corps n'a pas en soi-même le pouvoir de se mettre en mouvement ou de s'arrêter, de même les sensations ne cessent pas, une fois l'objet ôté ou les yeux fermés ; l'imagination n'est rien d'autre qu'«une sensation en voie de dégradation>> (lb., Ch.

Il).

Les images s'enchaînent en un «train d'idées>> (train of thougthts), démarche d'étape en étape, constituant le «discours mental>>, distinct du discours oral (langage extérieur).

Nous adoptons, en effet, des noms généraux comme marques distinctives de nos idées (à notre usage) et comme signes (extérieurs).. »

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