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Tout savoir sur Baruch SPINOZA…

Publié le 08/07/2009

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Baruch Spinoza naît le 24 novembre 1632, à Amsterdam, capitale des Provinces-Unies, dans une famille de commerçants juifs portugais, importateurs aisés. En 1647, Uriel Da Costa, qui met en question la signification de l'Écriture, est condamné par la communauté juive à la flagellation et se suicide après la cérémonie. Spinoza suit, en hébreu et en espagnol, l'enseignement de l'école rabbinique où il a pour professeur Menasseh Ben Israël, mais il apprend le latin avec un ancien Jésuite, médecin et lecteur de Descartes, Van den Ende. Par là, il accède à la philosophie et à la science modernes. Il étudie la géométrie et la physique. A la mort de son père, il devient l'associé de son beau-frère dans les affaires et se lie avec des catholiques et des protestants libéraux. Il apprend le hollandais et le français.  En 1656, un fanatique poignarde Spinoza, suspect dans la communauté ; Spinoza gardera son manteau percé toute sa vie. Il est maudit et excommunié, pour hérésie, par le Conseil des rabbins.  Spinoza apprend la taille des verres afin de vérifier les expériences optiques de Descartes et de Huyghens ; il en fera son métier, où il excellera, refusant tout don de ses amis. En 1660, près de Leyde, il présente à un cercle de familiers, le Court-Traité. En 1661, il rédige le Traité de la réforme de l'entendement, qu'il n'achève pas. Pour son unique élève, Casearius, il rédige «dans l'ordre géométrique« un exposé des Principes de la philosophie de Descartes, publié en 1663.  En 1670, il fait paraître, anonyme, le Traité des autorités théologiques et politiques, où il s'efforce d'interpréter la Bible selon les lumières de la raison ; démasqué, il doit se réfugier à La Haye. Grâce à la protection du Grand-Pensionnaire Jean de Witt, républicain libéral, l'ouvrage n'est pas interdit par les autorités civiles. Spinoza loue une chambre chez le peintre Van der Spick ; il vit pauvrement, en solitaire, rédigeant l'Éthique.  Le 20 août 1672, les partisans de Guillaume d'Orange font massacrer par la foule les frères de Witt. Spinoza dénonce la barbarie de cet assassinat, mais son logeur le retient d'aller placarder le texte.  En 1673, soucieux de son indépendance, Spinoza refuse une chaire de philosophie à l'Académie de Heidelberg. Il renonce à publier l'Éthique, achevée vers 1675 et travaille au Traité politique, que va interrompre son épuisement. Malade depuis longtemps sans se plaindre jamais, il meurt de la tuberculose, le 21 février 1677. Un don permet d'éditer, sans nom d'auteur, les manuscrits renfermés dans son pupitre.

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« 3.

le raisonnement par lequel je conclus d'une connaissance à une autre, comme lorsque, sachant qu'un objet paraîtplus petit à grande distance, je conclus que le Soleil est plus grand qu'il ne m'apparaît ; 4.

enfin la connaissance qui saisit la chose elle-même, ainsi, je sais que deux lignes parallèles à une troisième sontparallèles entre elles.

La méthode parfaite est celle qui s'installe dans ce quatrième mode. Aussi l'ordre géométrique, par lequel l'esprit ne présuppose rien qu'il ne comprenne, progressant à partir de sa proprelumière sans rien devoir ni aux témoignages ni aux récits, est-il à la fois l'ordre de la découverte et l'ordre del'exposition.

L'ouvrage où s'accomplit la joie de comprendre, l'Éthique, se démontre selon l'ordre géométrique,commençant par ce qui est réellement premier, la source de toute connaissance, et en déduisant les conséquencesqui sont les conditions de notre vie : nos sentiments, notre servitude, notre existence.

Cette démarche nettoie leréel des représentations imaginaires que l'homme s'en est forgé. 3.

PERFECTION ET RÉALITÉ Or la condition de la connaissance parfaite est la source même de tout être : seul un Être qui subsiste par lui-mêmeest intelligible par lui-même, et cause de l'intelligibilité de tout ; il est éternel, simple, indivisible, sans limites.

CetÊtre unique auquel appartient nécessairement l'existence, nous pouvons, selon l'aspect que nous en considérons, lenommer «cause de soi» (il est incréé, son «essence» enveloppe son «existence»), «substance», ou encore Dieu(Éthique, le Partie, Définitions I, III, VI).

Ce réel total, les hommes, dans la confusion de leurs idées, l'ont affublé deleurs propres sentiments, s'imaginant que, comme un homme il se réjouit ou s'afflige, vise des fins ; ces manières dedire méconnaissent l'essence de Dieu, telle que l'intelligence épurée la conçoit.

Il faut donc penser les véritablesattributs de Dieu et les distinguer de ce que nous lui «attribuons» à tort par imagination.

Un attribut est«ce que l'entendement perçoit d'une substance comme constituant son essence» (Éthique, Partie, Définition IV).

Lasubstance est «constituée d'une infinité d'attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie» (déf.

VI).Parmi ces attributs de Dieu, deux nous sont connus, la pensée et l'étendue.

Mais notre intelligence finie ne saisit laproduction qu'à condition d'isoler le produit comme un «objet» existant fini ; sous l'attribut étendue, nous pensonstel ou tel corps existant (un arbre, un livre), sous l'attribut pensée, le désir, l'intelligence etc.- Les choses singulières ne sont donc que des «affections» des attributs de Dieu, des modes de la substance divine.Unique substance, cause immanente universelle, Dieu est à la fois liberté et nécessité.

Il existe nécessairement enraison de son essence (ce qui est la liberté : n'être déterminé à agir que par soi), tandis qu'en une infinité de modess'ensuit, de la nécessité divine, une infinité de choses.

Cet être pleinement actif, nous pouvons encore l'appelerNature, non certes cette nature dont nous connaissons les modes comme des choses spatiales extérieures les unesaux autres, mais «nature naturante», cause intelligible et productrice qui ne subit aucune contrainte et en dehorsde quoi rien ne peut être ni être conçu.Il est alors évident qu'un tel être, perfection incréée, ne crée rien à partir de rien, ni en vue d'une fin, ainsi que l'ontimaginé les hommes en proie à leurs passions.

Aux représentations humaines, l'ordre mathématique substitue la vraiepensée qui identifie réalité et perfection.

Par là, nous serons délivrés des représentations amères ou craintives de cequi «aurait pu» être, ce qui « pourrait » être, «devrait» être.

Les préjugés de la «finalité» et du «possible» ontpartie liée : les hommes imaginent un dieu «tout puissant» qui, comme un artisan aurait fait le monde en choisissantparmi plusieurs plans possibles ; cet artiste, ils le redoublent d'un tyran dont ils redoutent les châtiments ets'efforcent de mériter les faveurs.

Les diverses religions s'appuient sur cette représentation anthropomorphique.L'ignorance du vrai Dieu exerce sa tutelle impie sur les hommes-enfants. 4.

LES PASSIONS L'esprit est donc un mode de l'attribut divin de la Pensée et une partie de l'intellect infini de Dieu, tandis que lecorps est un mode de l'attribut divin de l'Étendue.

Le corps humain est composé d'une multiplicité de partiesd'étendue, l'esprit est composé d'une multiplicité d'idées représentatives de ces parties.

Ces idées ne représententque la disposition du corps en fonction de sa relation avec tous les autres corps.

L'âme ou esprit (mens) est l'idéedu corps, ne représentant le corps que par les idées qu'elle a des affections du corps, et les choses extérieures quepar les affections du corps dont elle est l'idée.

A toute perception de l'âme correspond un changement du corps ;par conséquent, est inadéquate l'idée qu'un individu se forme de lui-même et de ses actions tant qu'il s'isole dureste de l'univers et imagine être la cause de ses pensées et de ses actes.

Si être libre, c'est agir par la seulenécessité de sa nature, les hommes se trompent en se croyant libres : conscients de leurs actions, ils ignorent lescauses qui les déterminent, tels l'enfant qui désire du lait ou l'ivrogne qui croit parler librement.

Et les moralistes quiont traité des passions se figurent que les hommes constituent un empire dans l'empire de la Nature.«Ils cherchent donc la cause de l'impuissance et de l'inconstance humaines, non dans la puissance commune de laNature, mais dans je ne sais quel vice de la nature humaine et, pour cette raison, pleurent à son sujet, la raillent, laméprisent ou le plus souvent la détestent» (Éthique, IIIe Partie, Préface).Or, étant une partie de la Nature, l'homme suit l'ordre commun de la nature, il est nécessairement soumis auxpassions.

En tant qu'elle a des idées inadéquates, l'âme pâtit ; chaque chose se caractérisant par l'effort pourpersévérer dans son être, qui n'est rien d'autre que la puissance de Dieu se manifestant en un mode, le désir est laconscience que l'âme prend de cet effort.

Il constitue l'essence de l'homme.

En subissant ce qui augmente oudiminue la perfection du corps, l'âme éprouve joie et tristesse.

De ces deux passions fondamentales dérivent amouret haine, puis toutes les autres passions.

Les passions tristes ne peuvent jamais être bonnes, comme le montrel'examen de l'envie, de la moquerie, du désir de vengeance.

La servitude humaine est donc «L'impuissance del'homme à gouverner et à contenir ses sentiments» (Éthique, IVe Partie, Préface).. »

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