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Toute communication est-elle indirecte

Publié le 25/03/2015

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Commentaire

Copie bien conçue dans l'ensemble, développant une analyse intéressante et originale, plus spécifiquement axée ici sur les problèmes de philosophie du langage que sur les études linguistiques proprement dites de la fonction de communication.

Sur le fond, on aurait pu souhaiter un meilleur équilibre entre l'approche philosophique de la question (très bien mise en oeuvre) et le traitement linguistique (développé de manière plus succincte et parfois trop allusive).

On retiendra surtout de ce travail de franches qualités, parmi lesquelles une problématique d'ensemble bien cons¬truite, une introduction astucieuse, des développements approfondis et bien menés.

On pourra exprimer une réserve sur une expression quel¬quefois redondante et inutilement chargée, une utilisation contestable de l'allusion (celle-ci ne peut en aucun cas tenir lieu de démonstration).

Revenons sur quelques aspects particulièrement intéres¬sants, et méthodologiquement instructifs, de la copie :

· L'introduction est très bien conçue. Elle remplit effective-ment ici la fonction qui doit être la sienne (présenter, situer, justifier le problème).

« moment solipsiste de l'histoire de la philosophie de la conscience qui complaisamment ne s'interroge que sur sa propre image et ainsi clôture l'enceinte d'une 10 subjectivité indépassable car la philosophie aujour­ d'hui doit prendre en compte, questionner et éclairer ce qu'il en est du rapport à l'autre, de )'intersubjectivité où le sujet est confronté à autrui à la fois comme à un « alter ego », à un autre moi, mon semblable mais aussi 1 5 où le sujet est toujours surpris et étonné par cet étranger, autrui, tellement différent, presque indéfini, qui le déborde de toute part.

Husserl peut-être le pre­ mier a été attentif à l'altérité comme constituant de l'existence.

Mais s'interrogeant alors sur le rapport, la 20 relation qui peut exister entre deux êtres humains, entre les personnes, on en vient souvent à constater l'échec, la faillite de la communication, l'impossibilité de communiquer vraiment.

Les existentialistes dont Sartre principalement ont souligné et ont mis en évi- 25 dence la mauvaise foi, la difficulté d'être sincère, authentique, honnête dans nos rapports à autrui.

Car autrui est à la fois ce qu'il est de plus proche mais aussi de plus dangereux, de plus mortel pour ma conscience; déjà Hegel dans sa dialectique du Maître 30 et de l'Esclave rappelait que toute conscience vise la mort de l'autre (la conscience est alors le ,Moi para­ noïde, fonction de défense et de méconnaissance dont parle Jacques Lacan dans ses E:.crits).

Souvent les phi­ losophes ont beaucoup plus insisté sur la rupture, la 3 5 discontinuité entre les êtres, la division, la séparation initiale que rien ne vient à combler ou à suturer, car autrui est radicalement autre, que sur la possibilité et l'espoir toujours renouvelés, toujours recommencés d'approcher l'autre, mon prochain, etde communiquer 40 avec lui.

L'autre apparaît comme une blessure, la plaie vive de la conscience qui n'est plus ce lien fort du même et de l'identité, qui n'est plus l'unique, mais qui doit « s'arranger » avec l'altérité, la différence, « l'hé­ térogène ».

Cette difficulté de communiquer avec 45 autrui, d'où vient-elle? S'il est vrai que toute commu­ nication est indirecte, sommes-nous alors condamnés à n'avoir de rapports à autrui que toujours faussés, - 44 -. »

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