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toute démonstration requiert-elle de l'éloquence ?

Publié le 11/05/2022

Extrait du document

« Question de réflexion philosophique Les origines de l’éloquence remontent à la Grèce antique.

La parole est à l’époque l’essence même de l’homme, et sa capacité à faire preuve d’éloquence détermine son importance/rôle dans la société.

L’éloquence était alors principalement employée dans un contexte judiciaire, lors de procès ; lors de joutes verbales (débats), ou encore pour faire vivre la démocratie qui se mettait à l’époque en place -des cours de rhétorique étaient d’ailleurs mis en place. L’éloquence, c’est l’art de rendre un discours ou un orateur persuasif.

Cet art est considéré différemment par les orateurs de l’antiquité : selon Quintilien, il s’agit du résultat de l’application de règles formelles ; tandis que selon Cicéron, il s’agit d’un don naturel.

L’éloquence a pour but d’instruire, toucher et plaire. Ainsi, nous nous demanderons si toute démonstration requiert de l’éloquence. Selon moi, toute démonstration requiert bel et bien l’emploi de l’éloquence.

En effet, la capacité de rendre son discours intéressant et persuadant est essentielle, afin de captiver son auditoire.

Le fait d’attirer son attention constitue une part importante de la réussite d’un discours, puisque un public absorbé prêtera plus attention au contenu du discours. De plus, l’art de bien parler permet d’asseoir sa légitimité : un bon orateur est plus susceptible de faire un bon discours, et le public est plus susceptible de l’écouter.

Cela renforce la crédibilité de la personne qui prend la parole, puisque l’on associe inconsciemment l’éloquence au savoir.

Le fait d’énoncer ses arguments avec clarté et justesse permet de justifier le bien-fondé de la prise de parole par rapport à sa position. S'il veut être efficace, l'orateur classique doit en effet appuyer les effets de son discours par des mimiques ou des gestes, ainsi que par une prononciation soigneusement étudiée.

Cela permet à l’orateur de mieux transmettre le message du discours, tout comme un acteur transmet les émotions de son personnage par la façon dont il déclame. L’éloquence, c’est aussi bien organiser son discours.

Cela est essentiel lors d’une démonstration, car énoncer des idées dans le désordre, sans raisonnement logique, ne sert pas les intérêts de la personne qui prend la parole. Mais pour autant, l’éloquence ne suffit pas.

Même si c’est essentiel pour faire un bon discours, l’éloquence ne peut remplacer le contenu, qui en constitue l’élément primordial.

Ainsi, si on prend l’exemple d’un discours de campagne présidentielle, même si le candidat doit user de l’éloquence pour rendre son discours touchant ou plaisant, si les idées avancées ne sont pas bonnes, le discours n’aura pas d’effet. On peut aussi reprocher à l’éloquence de viser à manipuler l’auditoire, et non le convaincre, ce que Socrate évoque notamment dans le Gorgias.

Les personnes utilisant l’éloquence sans pour autant savoir de quoi elles parlent étaient appelées « sophistes ».

L’usage de l’éloquence lors d’une démonstration viserait donc à séduire ; mais le risque est alors de passer pour un beau-parleur, et de se décrédibiliser. Ainsi, l’éloquence est essentielle à toute démonstration dans une certaine mesure : pour rendre celle-ci convaincante, donner de la légitimité à l’orateur, et faciliter la compréhension de son auditoire, tout en attirant son attention.

Mais toute démonstration ne requiert pas seulement de l’éloquence : cet art ne suffit pas à faire un bon discours, et le contenu de celui-ci reste l’élément principal.

Favoriser l’emploi de l’éloquence aux idées évoquées constitue un risque, celui de passer pour un bonimenteur.. »

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