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TOUTE VIE EST-ELLE RESPECTABLE ?

Publié le 08/10/2011

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L’approche écologique, dite « environnementaliste «, plaide en faveur non pas du respect de la vie mais de la protection et des égards dus à tout ce qui permet une vie de qualité sur terre, aujourd’hui et demain. Ainsi, nul ne doit endommager l’environnement ni les êtres vivants qui en font partie. De plus, on peut apporter une nuance au fait que seuls les êtres humains méritent le respect, nuance que Kant précisa lui-même. Tout ce qui appartient à la nature est, d’une part, œuvre de Dieu, et d’autre part présente une parenté avec l’homme, surtout dans le règne animal : « on ne doit pas faire souffrir les animaux «. Tout ce qui existe de manière singulière, et dont la disparition serait irrémédiable, a de la valeur et mérite une sorte sinon de respect, du moins de considération.

« Pourquoi ce décalage ?Néanmoins, la notion de respect suppose celle de devoir et il est clair que les animaux n’ont pas de devoirs et n’agissent pasconformément à une quelconque loi morale.

Ils ne disposent ni de liberté ni d’obligations. La vie est, comme nous l’avons vu, une notion difficile à définir, à délimiter et reste floue.Animaux, végétaux et autres organismes vivants sont bels et bien « en vie » mais ne sont pas tous animés.

Si l’on s’accordesouvent pour dire que les animaux ont une âme, la question est plus controversée en ce qui concerne les champignons ou les viruspar exemple.Cependant, si nous nous cantonnons à la vie humaine, le respect qui lui est dû paraît indubitable et moralement accepté.

En effet,la notion de « crime contre l’humanité a été instaurée et montre bien qu’il est immoral de faire subir de telles choses à des êtrehumains.

De ce fait, les être humains ont des droits et des devoirs, aussi bien envers eux-mêmes et leur propre vie qu’enversautrui. Ainsi, le sujet humain, du fait de caractéristiques, n’est-il pas à respecter absolument ? Une vie respectée –et respectueuse–n’est-elle pas une vie « meilleure » et le respect des vies en général ne nous permet-il pas de vivre ensemble, en société ?Nous allons d’abord nous demander pourquoi nous devons respecter la vie des humains puis nous verrons que notre « vieensemble », permise par le respect mutuel est ce qui nous fonde en tant qu’êtres sociaux. Pourquoi les êtres humains sont des êtres respectés, cette notion de respect étant admise, peu remise en question et revendiquéepar tous ? Tout d’abord, les valeurs de la vie dans la tradition chrétienne nous imposent de la respecter.La conception religieuse de la vie se trouve d’abord dans l’arbre d’Eden, appelé aussi « l’arbre de vie » (Genèse).

Pour lechristianisme, la vie est une chose précieuse car elle est un don exceptionnel de Dieu dont l’action ne dépend pas d’autrui mais delui-même, « il est sa propre vie » (Saint Thomas D’Aquin dans Somme contre les gentils).

Dieu est donc la source de la vie, et quirespecte Dieu doit respecter la vie.

Ainsi, la vie étant sacrée, toute atteinte à la vie est considérée par les chrétiens comme unsacrilège.La vie est unique, irremplaçable et fragile, elle ne tient qu’à un fil.

Chez l’homme, c’est la respiration qui détermine sa vie, « lesouffle de la vie », s’il s’arrête de respirer, il meurt.

Néanmoins, ces attributs de la vie posent plusieurs problèmes, celui desinterdits –insufflés par la religion – et celui des débats actuels dus aux progrès de la médecine comme l’euthanasie,l’avortement… Peut-on considérer par exemple qu’une personne maintenue sous assistance respiratoire est en vie ? A partir dequel moment un fœtus est-il une personne à part entière ? Ensuite, le caractère unique de la vie implique de ne pas la supprimer.Respecter la vie c’est aussi respecter SA propre vie, c’est pourquoi le suicide est, selon la religion chrétienne, interdit.

En effet,cette doctrine considère que se suicider est comme trahir l’amour de Dieu, c’est donc un crime.

Il ne faut pas supprimer une vie,celle d’autrui ou la sienne.

Plusieurs philosophes ont défendu le suicide, autrefois considéré comme noble, mais ce n’est pas lepropos de Kant pour qui « conserver sa vie est un devoir », un devoir de la raison : on ne peut détruire sa nature, pour quelqueraison que ce soit.Cependant, respecter la vie n’est-ce pas aussi lui conférer une certaine liberté ? Le sujet humain est une personne libre, digne derespect, ne peut-il pas, donc, agir comme bon lui semble même s’il désire supprimer sa vie ? Cette question épineuse en soulèveune autre : l’homme ne doit pas tuer un autre homme ou lui porter atteinte, c’est cela le respecter.

Ainsi, que penser de la peinede mort ? N’est-ce pas tuer un homme à cause de ses actes sans prendre en compte le fait qu’il est un être vivant, humain desurcroît ? « C’est pour n’être pas la victime d’un assassin que l’on consent à mourir si on le devient », écrivait Rousseau dans LeContrat Social.

En effet, cette acception résulte du pacte social qu’ont passé les individus au sein de la société Pour vivreensemble, ils s’en sont remis à l’Etat pour recevoir en échange des droits civils.

Cet irrespect de la vie humaine est-il alorsjustifié ? Cette « vie ensemble » permise par le respect mutuel de la vie, la mienne et celle d’autrui, est ce qui nous fonde en tant qu’êtresociaux. Cependant, les progrès de la science soulèvent la question du respect de la vie, de ses limites, et nécessitent une définition plusprécise.La personne est le contraire d’une chose : on ne peut la réduire à un instrument au service de la science.

Ainsi, « on doit traiterl’humanité en ma personne, comme en celle d’autrui, toujours en même temps comme une fin, et jamais seulement comme un. »

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