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Travailler, pour perdre ou pour gagner sa vie ?

Publié le 27/02/2008

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Le travail est une activité humaine qui se distingue du jeu ou des loisirs, il correspond à une transformation de la nature ayant pour finalité la satisfaction de nos besoins. L’expression « gagner sa vie « signifie couramment subvenir à ses besoins, avoir un métier rémunéré capable de répondre aux premières nécessités de notre existence.

Il serait difficile, de prime abord, d’associer l’expression « perdre sa vie « à la notion de travail. Pour autant si le travail doit bien être distingué du jeu c’est qu’il peut être vécu comme une contrainte et à l’extrême comme une torture. On peut, à ce titre, rappeler son origine étymologique qui s’avère éclairante. Il vient du terme latin tripalium qui désignait l’instrument qui, en maintenant le bétail, permettait de le soigner ou de le ferrer. Perdre sa vie consisterait à gaspiller son temps, à l’utiliser dans une activité qui nous priverait de quelque chose. Mais de quoi le travail peut-il nous priver ? Si le travail est une nécessité pour vivre il peut être assimilé à une restriction de notre liberté.

 

Afin de répondre à la contradiction qui habite la notion de travail nous allons procéder en trois étapes. La première défend l’hypothèse selon laquelle le travail est un obstacle à la liberté. La deuxième étape souligne à quel point l’intégration sociale dépend de la possession d’un travail. La dernière étape explique qu’au-delà de notre identité sociale il est question, dans le travail, de notre propre réalisation.

 

« le travail n'est-il qu'un facteur d'intégration sociale ? Qu'apporte le travail à l'individu hormis la satisfaction de sesbesoins matériels ? Troisième partie : travail comme réalisation de soi.

Le fordisme et le taylorisme ont permis une division du travail, une rationalisation des tâches affectées aux ouvriers.

Cependant en fractionnant l'activité ouvrière, en la rendant répétitive, on demande à l'homme d'exécuterdes tâches qu'une machine pourrait tout aussi bien accomplir.

N'y a-t-il pas en plus d'un asservissement de l'homme,un appauvrissement de ses qualités ? « Il serait enfantin ou odieux de raconter à une piqueuse de bottines ou à l'ouvrière qui pose les aiguilles sur le cadran de vitesse des automobiles Ford qu'elles conservent, au sein de l'action où elles sont engagées, la libertéintérieure de penser.

Mais dans le même temps, le travail offre une amorce de libération concrète, même dans cescas extrêmes, parce qu'il est d'abord négation de l'ordre contingent et capricieux qui est l'ordre du maître […] Maisentre ces deux limites, il lui confère la maîtrise sur les choses ; le travailleur se saisit comme possibilité de fairevarier à l'infini la forme d'un objet matériel en agissant sur lui selon certaines règles universelles.

En d'autres termes,c'est le déterminisme de la matière qui lui offre la première image de sa liberté.

» Sartre, « matérialisme etrévolution » in Situations III . Dans cet extrait Sartre remet en cause l'assimilation du travail à une privation de notre liberté.

En maîtrisant la nature par son travail l'homme développe ses facultés. Ce qui permet de différencier l'homme des autres animaux est la raison.

Or cette raison s'exprime dans le travail.

« La caractérisation de l'homme en tant qu'animal raisonnable réside déjà dans la configuration etl'organisation de sa main, de ses doigts et de leurs extrémités, pour une part dans leur structure, pour une autre,dans leur sensibilité fine : par ce moyen, la nature n'a pas rendu l'homme habile à une seule sorte de manipulationdes choses, mais indistinctement à toutes, et donc à l'usage de la raison, et ainsi elle a signifié que la dispositiontechnique ou l'habileté propre à son espèce est celle d'un animal raisonnable.

» Kant, Compte rendu de l'ouvrage de Herder : Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité.

Hegel a une conception du travail qui l'identifie à la réalisation de soi.« Le travail est désir réfréné, évanescence contenue : il façonne.

La relation négative à l'objet devient forme de celui-ci, devient quelque chose qui demeure ; précisément parce que pour celui qui travaille, l'objet a del'autonomie.

Cet élément médian négatif, l'activité qui donne forme, est en même temps la singularité ou le pur êtrepour soi de la conscience qui accède désormais, dans le travail et hors d'elle-même, à l'élément de la permanence ;la conscience travaillante parvient donc ainsi à la contemplation de l'être autonome, en tant qu'il est elle-même.

»Phénoménologie de l'esprit. Conclusion Le travail ne peut être réduit à sa dimension contraignante.

Il n'est pas seulement moyen nous permettant de gagner notre vie, d'accéder à la propriété et de satisfaire nos besoins les plus essentiels.

Il est aussi une fin dansla mesure où, à travers lui, l'homme se réalise.. »

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