Devoir de Philosophie

Une éducation sans contrainte est-elle possible ?

Publié le 16/03/2004

Extrait du document

- Si l'homme n'était pas précocement soumis à la contrainte, on peut penser qu'il ferait de ses propres forces un usage totalement désordonné. Aussi, serait-il dangereux autant pour lui-même que pour ses semblables. S'il n'était pas fait d'abord violence à la sauvagerie humaine, celle-ci subsisterait toujours et la vie commune serait impossible entre les hommes.
- L'éducation doit donc comporter une phase qu'on pourrait considérer comme négative et dans laquelle l'homme est d'abord soumis à des contraintes qui lui sont imposées de l'extérieur. Kant appelle discipline cette première phase de l'éducation. « La discipline transforme l'animalité en humanité. Par son instinct un animal est déjà tout ce qu'il peut être ; une raison étrangère a déjà pris soin de tout pour lui. Mais l'homme doit user de sa propre raison. Il n'a point d'instinct et doit se fixer lui - même le plan de sa conduite. Or puisqu'il n'est pas immédiatement capable de le faire, mais au contraire vient au monde [pour ainsi dire] à l'état brut, il faut que d'autres le fassent pour lui.
L'éducation doit corriger la nature égoïste et mauvaise de l'élève. Pour le conduire à la raison, il doit utiliser la contrainte. Mais, la contrainte n'est pas une bonne méthode. Les contraintes et les punitions ne permettent pas d'enseigner des valeurs telles que la liberté et le respect.
  • I) L'éducation doit reposer sur la contrainte.
a) Contraindre, c'est libérer ! b) Il est interdit de ne pas interdire ! c) La raison et la morale doivent se cultiver.
  • II) L'éducation ne doit pas reposer sur la contrainte.
a) Le châtiment renforce le crime. b) L'homme est bon donc à quoi bon le contraindre ? c) L'éducateur est un tuteur, pas un censeur.
.../...


« Mais l'éducation ne doit-elle être basée que sur la contrainte? – La contrainte présente deux caractéristiques: elle vient de l'extérieur et elle est imposée à l'homme sansdiscussion.

C'est en ce sens qu'on peut la considérer comme la partie négative de l'éducation.

La présence de cettecontrainte est indispensable autant de temps que l'enfant n'a pas le plein usage de sa raison.– Mais progressivement l'enfant acquiert cet usage.

II devient par lui-même capable de comprendre ce qu'il convientde faire autant pour lui-même que pour autrui.

II arrive donc un moment où la forte présence d'une contrainteimposée extérieurement et autoritairement ne sera peut-être plus nécessaire.

Il se peut même qu'elle s'avèrenéfaste dans la mesure où elle ne laisse à l'enfant aucune part de responsabilité.– La sagesse des éducateurs – qu'ils soient parents ou pédagogues – consistera à progressivement libérer la bridede la contrainte pour la remplacer par l'obligation librement consentie.

On dit de l'enfant qu'il devient raisonnablelorsqu'il est capable de dominer ses penchants naturels et de se fixer sa propre ligne de conduite. Quelle est la juste place de l'éducation sans la contrainte? – On conçoit que la contrainte imposée de l'extérieur est très nécessaire durant les premières années de la vie del'enfant.

On ne demande pas son avis à l'enfant lorsqu'il s'agit de partir à l'école, de se tenir proprement à table oude répondre poliment quand on l'interroge.

Tant que l'enfant n'a pas le plein usage de sa raison, il se trouve dansune situation d'hétéronomie, c'est-à-dire qu'il doit être soumis à la loi des autres.

Durant tout ce temps, la contrainte s'avère indispensable.– Mais l'éducation véritable doit permettre à l'enfant de s'arracher de cet état d'hétéronomie pour parvenir àl'autonomie, c'est-à-dire un état dans lequel il devient apte à se fixer lui-même sa propre loi. Conclusion On ne saurait concevoir une éducation totalement dépourvue de contrainte.

Celle-ci s'avère indispensable tant quel'enfant n'a pas encore le plein usage de la raison.

Comment parvenir à remplacer la contrainte imposée de l'extérieurpar l'obligation volontairement choisie? C'est à l'éducation qu'appartient la réponse à cette question. [Introduction] L'histoire de la philosophie définit souvent l'homme comme le seul être vivant raisonnable, capable de s'émanciper durègne de l'instinct et du déterminisme physique (la « nature ») en distinguant le vrai du faux dans le registrethéorique, et le bien du mal dans le domaine pratique.Mais pourquoi faudrait-il à tout prix se libérer de la nature ? A trop vouloir s'en affranchir, ne risque-t-on pas de laperdre alors qu'on en est issu, et de la détruire alors qu'on y vit ?La solution consiste peut-être à définir la raison comme une juste compréhension de la nature. [I.

La raison affranchit l'homme de la nature] [1.

La raison comme rupture avec l'instinct naturel]La raison comprise au sens large comme faculté de penser permet à l'homme de s'émanciper du règne animal del'instinct .

Car l'instinct indique uniquement les voies de l'utile et du nuisible : manger et boire, dormir, fuir le danger,se reproduire.

Toutes choses nécessaires à l'homme lui-même.

Mais la raison seule y greffe, voire y substitue, despréoccupations de nature théorique (est-ce vrai ou faux ?) et morales (est-ce bien ou mal ?).

Elle permet à l'hommede ne pas agir uniquement dans l'instant, mais d'inscrire son acte dans une temporalité qui se marque par la réflexiondélibérative, l'action proprement dite, et l'évaluation responsable des conséquences de son choix. [2.

La raison comme puissance d'innovation]La raison permet ainsi à l'homme d'échapper au cours ordinaire et déterminé des phénomènes, et de choisir, fût-ceen se trompant, une voie différente de celle de la nature.

Rousseau en donne un exemple parlant dans le Discourssur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes : un oiseau se laissera mourir sur un tas de viande, etun chat sur un tas de grains, non parce que cela leur serait préjudiciable d'en manger, mais parce qu'ils n'en ont pasl'idée.

La nature ne les a pas « programmés » pour cela .

Dans une situation de famine, l'homme sait en revanche. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles