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Une humanité, une langue ?

Publié le 30/08/2014

Extrait du document

langue

Analyse du sujet

·    Sujet en apparence simple à aborder : la question se comprend aisé­ment, mais le risque est ici de faire étalage d'informations trop nom­breuses (notamment empruntées à la linguistique) sur les différents aspects de la langue : il faut donc sélectionner rigoureusement les analyses et les arguments.

·    Avantage immédiat d'une langue unique : elle facilite la communi­cation universelle. On doit donc se demander si la langue n'est rien d'autre qu'un outil de communication.

·    En fonction des autres aspects décelés de la langue, il s'agit alors d'apprécier ce qui serait perdu.

Plan

Introduction

I.   — Une communication facilitée

II. — La langue est autre chose qu'un outil de communication

III.   — Des pertes graves Conclusion

langue

« admettre qu'une seule langue, parlée par tous les hommes, faciliterait les choses.

[1 - Une communication facilitée] Il est évident que, si l'humanité dans son ensemble ne pratiquait qu'une seule langue, la communication ne connaîtrait plus aucun empê­ chement.

Où que je me trouve, je pourrais me faire comprendre des autres, et quelle que soit l'origine géographique de l'homme avec lequel je suis en contact, nous pourrions communiquer sans rencontrer la moindre difficulté.

C'est d'ailleurs depuis des temps anciens que la multiplicité des langues est volontiers vécue comme une difficulté.

Déjà, le mythe biblique de la Tour de Babel en souligne les conséquences : condamnés à ne plus se comprendre par la volonté de Dieu, les hommes sont incapables d'achever leur construction.

Outre que cette multiplicité a posé à certains philosophes le problème de son origine et a suscité des hypothèses mul­ tiples, elle a aussi fait naître, périodiquement, l'espoir que puisse être constituée une langue «universelle ».

On peut toutefois distinguer deux situations différentes : d'une part l'universalisation d'une langue naturelle préexistante; de l'autre la mise au point d'une langue artificielle qui pourrait être pratiquée universelle­ ment.

Ce second cas, si 1' on en croit les tentatives qui ont eu lieu, est voué à l'échec : l'existence de deux projets distincts de langue universelle (l'es­ peranto et l'ido) suffit à signaler dès le départ qu'il s'agit là d'une bien étrange universalité ...

Quant à l'universalisation d'une langue naturelle préexistante, elle semble ne pouvoir se produire qu'en conséquence d'une suprématie politique et économique de son pays d'origine- et de ce fait paraît immédiatement peu souhaitable.

Sans aller jusqu'à l'universalité, on dispose de quelques modèles de ce que peut être une langue étendue au-delà de sa frontière nationale.

La notation mathématique est compréhensible assez vite, que le lecteur en soit français ou polonais : or, elle ne communique pas grand chose, puisque ses signes ne renvoient qu'à des définitions «vides'>, dénuées de référents.

Autre cas évocable : dans les sociétés africaines traditionnelles, la multiplicité des langues est telle que les membres d'ethnies différentes ont recours, pour communiquer entre eux, à des langues dites « véhicu­ laires », communes à de vastes zones du continent (le wolof, le dioula en Afrique de l'Ouest).

Mais ces langues de communication ne sonfutilisées que dans des situations très quotidiennes (au marché, en voyage), lorsque le message à transmettre est simple; dès qu'au contraire il s'agit de for­ muler des informations complexes (contenu, par exemple, des sagesses locales, récits traditionnels), le recours à la langue vernaculaire s'impose.. »

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