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Utopie

Publié le 22/02/2012

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Introduction Qu'il s'agisse de Fénelon dans Les Aventures de Télémaque, roman inspiré de L'Odyssée et destiné à l'éducation du Prince, de Montesquieu dans les Lettres Persanes, un roman épistolaire à succès ou de Voltaire dans cet extrait de Candide, le plus célèbre de ses contes philosophiques, il est clair que ces trois auteurs, précurseur ou illustres représentants des Lumières, au-delà d'un dépaysement inhérent à l'évocation de contrées merveilleuses ou exotiques et de sociétés utopiques, cherchent à nous faire partager leur propre conception du bonheur et qu'à travers les valeurs qu'ils promeuvent peut se lire une critique acerbe des sociétés européennes du XVIIIème siècle.

« première réplique) est propre à marquer le lecteur- Chez Fénelon, recours didactique (qui ne s'encombre pas de vraisemblance romanesque) à un locuteur collectif quipeut déployer les procédés rhétoriques de la persuasion (questions oratoires, exclamations, accumulations,gradations…) B - Critique des sociétés européennes- La perfection de ce qui est présentée fait ressortir les défauts de l'Europe ; certes ce contraste a quelque chosede manichéen, mais il possède une efficacité didactique : ainsi au début du texte de Voltaire le contraste entre leshorreurs alentour (étrangler, empaler, catastrophe) et la ferme du vieillard (bon, prendre le frais, berceau) ; ainsi lesdeux premiers textes multiplient-ils un lexique négatif qui implique en permanence une comparaison de ces utopiesavec les réalités européennes- Il est clair que la critique voltairienne est politique et qu'à travers les vizirs et le muphti étranglés sont dénoncés ledespotisme et le fanatisme ; Fénelon et Montesquieu, en se référant nettement à un Paradis perdu, suggèrentl'image d'une chute due à une corruption morale des hommes.

Les deux auteurs pourtant se distinguent nettement :l'analyse de Fénelon reprend les antiques critiques du goût du lucre (vocabulaire de l'argent et de l'économie) etdénonce le renoncement à l'antique frugalité et l'abondance dans laquelle vivent l'aristocratie et les Grands duRoyaume (le roman est destiné à l'éducation du Duc de Bourgogne, héritier possible du trône) et du luxe (champlexical); et même si on retrouve ces mêmes mots dans Montesquieu, son analyse est plus sociale qu'économiquepuisqu'il dénonce pour sa part l'individualisme et le manque de générosité.

Toutefois cette scène bucolique digne deVirgile n'est peut-être pas réductible à la nostalgie d'un monde archaïque… la fausse dévotion y est montréedu doigt (3ème §) C - Conceptions du bonheur- Par le biais de ces personnages romanesques et par-delà la critique de l'Europe, les auteurs défendent ici desconceptions précises du bonheur (thème commun aux trois textes : champ lexical)- Les valeurs fondamentales sur lesquelles le bonheur peut se construire sont néanmoins différentes dans les troistextes : chez Fénelon le refus du superflu et la valorisation de la frugalité font dépendre le bonheur de lasatisfaction de besoins simples.

Voltaire au contraire ne condamne pas le luxe (voir les exemples de nourritures) etn'entend pas limiter de façon drastique l'activité économique puisqu'il fait l'éloge du travail.

Il recommande pourtantde ne pas participer aux affaires et préconise un repli prudent.

Montesquieu prône une vie naturelle qui permet deconserver l'égalité et la solidarité.- En dépit de ces différences ces trois textes empruntent - mais chacun différemment - à l'épicurisme (qui, commeles Lumières, fait du bonheur une question centrale) : Fénelon par l'idée qu'être heureux c'est satisfaire ses besoinset rien de plus, Montesquieu parce que ses Troglodytes sont délivrés de la crainte des dieux, Voltaire par le repli sursoi d'une petite communauté. Sujet désiré en échange : Un texte de théâtre est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ?. »

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