Valéry Larbaud a intitulé plaisamment un de ses ouvrages, Ce vice impuni, la lecture. Que pensez-vous de l'idée exprimée dans ce titre ?

En réalité, le titre complet de ce livre paru à la N.R.F. en 1936 est : Ce vice impuni, la lecture... Domaine anglais. C'est le premier essai sur le liseur et le lettré qui est intitulé : Ce vice impuni, la lecture. Le reste du volume est constitué par des études sur des ouvrages de langue anglaise. Dans Un art de vivre (Pion, 1939), André Maurois, qui débute par le mot de Larbaud, distingue : la ce lecture-vice «, « propre aux êtres qui trouvent en elle une sorte d'opium et s'affranchissent du monde réel en plongeant dans un monde imaginaire «; la « lecture-plaisir «, qui est saine; enfin, la « lecture-travail « (p. 123-125).

Introduction. — Beaucoup de dissertations littéraires d'élèves restent banales et impersonnelles parce que leurs auteurs, n'ayant pas lu les œuvres qu'ils ont à apprécier, se contentent trop souvent de reproduire les jugements portés par leur manuel : ils manquent de lecture. Aussi peut-on s'étonner de voir un homme de lettres intituler un de ses livres : La lecture, ce vice impuni. Faut-il accepter les affirmations impliquées dans ce titre : la lecture est-elle un vice, et ce vice reste-t-il impuni ?