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Vie et oeuvre de MARC-AURÈLE ?

Publié le 21/04/2009

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Marc-Aurèle naquit, à Rome, le 26 avril 121. Il eut pour précepteurs les maîtres les plus renommés de l'époque : Hérode Atticus, Fronton, et Rusticus, qu'il éleva tous deux plus tard au consulat, et Diogénète le peintre, qui; le premier, lui enseigna le stoïcisme. L'enfance de Marc-Aurèle s'écoula au milieu des bons exemples et des sages préceptes, loin de l'affreuse corruption de la jeunesse romaine. Il se félicite lui-même d'avoir fait peu de progrès dans les lettres, car il partageait le mépris de sa secte pour l'érudition et pour l'éloquence fastueuse qu'on enseignait dans les écoles ; il aimait passionnément sa mère, et passa sous ses regards une adolescence sans tache. Il écrivait à son maître Fronton, au soir d'une journée employée dans les délices des plaisirs champêtres : « J'ai dîné d'un peu de pain... Nous avons bien sué, bien crié, et nous avons laissé pendre aux treilles quelques survivants de la vendange (il pense à faire la part du pauvre). Revenu à la maison, j'ai un peu étudié, mais sans fruit. Ensuite, j'ai beaucoup causé avec ma petite mère qui était sur son lit. « « Imiter ma mère, m'abstenir comme elle, non seulement de faire le mal, mais même d'en concevoir la pensée, « telle est la maxime que Marc-Aurèle, en se recueillant à la fin de sa vie, écrira en commençant son journal.  Au milieu de ces calmes influences de la famille, delà campagne, et de la philosophie, Marc-Aurèle garda cette pureté de corps et d'esprit à laquelle il attachait un si grand prix qu'en remerciant les dieux des biens dont il a été comblé, il n'oubliera pas d'écrire : « Je leur dois encore d'avoir conservé pure la fleur de ma jeunesse, de ne m'être pas fait homme avant l'âge, d'avoir différé même. «

« est une partie de l'âme souveraine du monde; les passions, au contraire, et tous les appétits de la sensibilité nesont que des phénomènes particuliers que nous devons mépriser et même combattre, parce qu'ils entravent l'essorde notre raison.

Marc-Aurèle ne fait que se conformer aux principes reçus dans l'Ecole.

L'énoncé pratique de sarègle de vie est celui de Zénon : Sequere naturam, cette nature universelle dont la raison est sortie.

Ce quidistingue Marc-Aurèle des autres stoïciens, c'est l'adoucissement pratique qu'il a su apporter à leurs farouchesconclusions ; il méprise les passions sans les nier et garde un cœur humain, qui lui suggère de nobles sentiments.Toutes les âmes, étant issues du même principe universel, sont sœurs; par conséquent, entre tous les hommes doitrégner la fraternité universelle.

Ce mot et cette idée de fraternité, ne sont pas vains pour Marc-Aurèle.

« CommeAntonin, dit-il, ma patrie est Rome ; comme homme, ma patrie est le monde.

Nous sommes tous citoyens, noussommes tous frères ; nous devons nous aimer puisque nous avons la même origine et le même but.

» Combien lessentiments de l'Empereur-Philosophe diffèrent de la fierté hautaine des premiers maîtres du Portique, dont toute laconduite était résumée dans le mot: abstine !Etant frères, les hommes sont égaux : « Alexandre et son muletier, morts, ont môme condition : ou rendus auprincipe générateur, ou dispersés, ou atomes.

» Il faut dès lors s'entr'aider : c'est loi de nature ; le riche doit verserson superflu dans le sein des pauvres, le pauvre doit recevoir sans honte, l'un et l'autre affranchir leur âme de larichesse comme de la misère.

Dans le combat de la vie, l'un est épargné, l'autre est blessé, le soldat valide relève lemourant.

Du coup Marc-Aurèle fait pénétrer dans le froid et glacial Portique un rayon d'amour qui le réchauffe etl'illumine.

C'est dans la philosophie païenne l'apparition de la bienfaisance, due, inconsciemment peut-être, àl'atmosphère ambiante de la Charité chrétienne.Fidèle à ses principes, Marc-Aurèle conçoit pour tous ses semblables une bienveillance universelle.

Il ne comprendpas la colère, elle ne touche pas la sérénité de son âme, la clémence ne lui coûta jamais.

Il écrit môme, avec unefierté exagérée : Le plus grand de tous les bonheurs : s'entendre accuser, savoir qu'on a fait le bien.

» Faire le bien,non pour la gloire, mais pour le bien lui-même, voilà l'idéal de cette noble vertu.Marc-Aurèle a écrit des maximes sublimes sur le grand devoir de l'amour fraternel que le sage doit témoigner auxhommes : « Aime les hommes, mais d'un amour véritable.

» Il se reproche de n'avoir pas assez compris ce grandprincipe de la solidarité humaine : « Tu n'aimes pas encore les hommes de tout ton cœur », écrit-il.

Il enseigne lepardon des injures : « Ce n'est point assez de pardonner; il faut aimer ceux qui nous offensent.

» En exerçant ainsisa charité envers ses semblables, Marc-Aurèle ne perd pas de vue le propre perfectionnement de son âme : « C'estse faire du bien à soi-même, dit-il, que d'en faire aux autres.

»Quelle a été la pensée de l'Empereur-Philosophe sur le suicide? Tantôt il le condamne comme une désertion, tantôt ille préconise comme un triomphe.

Il repousse le suicide quand il n'écoute que sa nature droite et vertueuse, ill'encourage quand il jette les yeux sur les misères de ce monde.

Il dit comme Epictète : « Il y a ici de la fumée, tun'as qu'à sortir.

» Marc-Aurèle a beau savoir aimer, son amour ne s'élève pas au-delà de la terre, et, ne pouvantdonner aux âmes les espérances de l'éternité, il est incapable de les consoler.

Il y a une amertume profonde dansles paroles que trouve Marc-Aurèle pour peindre le néant de la vie ; et on ne peut les lire et se rappeler qui les aécrites sans penser que, ni la vivacité de l'intelligence, ni la pureté du cœur, ni de grandes vertus exercées, nesuffisent à soutenir une âme quand elle n'a pas d'inspiration vers Dieu et l'avenir.Il faut partir de la vie, dit Marc-Aurèle, comme l'olive mûre tombe en bénissant la terre, sa nourrice, et en rendantgrâce à l'arbre qui l'a produite...

Mourir est aussi une action de la vie ; la mort, comme la naissance, a sa place dansle système du monde.

La mort n'est peut-être qu'un changement de place.

0 homme, va-t'en d'un cœur paisible :celui, qui te congédie est sans colère.

»Ce calme et cette sérénité devant la mort permettent de croire que Marc-Aurèle avait en Dieu une confiance et unefoi plus grandes que ne le laisseraient supposer ses principes stoïques.

Chez lui le cœur est plus sûr encore quel'intelligence et semble lui faire deviner les réalités que sa raison ne saisit pas.

Malgré les brouillards que lepaganisme amoncelait sur les destinées humaines, Marc-Aurèle ne les soupçonnait-il pas, au moins inconsciemment,quand il écrivait : « Passe chacun de tes jours, comme si c'était le dernier? »Telle fut la philosophie et la vertu de ce « saint » de la Rome païenne, fleur rare au milieu de la corruption du mondeantique, belle et sympathique figure que l'on ne peut s'empêcher d'aimer, tout en regrettant que la foi du Christ nel'ait pas illuminée d'un de ces rayons qui l'eût rendue plus belle et plus attachante encore.. »

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