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Vie et oeuvre de PLOTIN ?

Publié le 23/03/2009

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Plotin naquit à Lycopolis, en Egypte. Sa vocation philosophique, tardive, se serait révélée brusquement lorsqu'il entendit, à Alexandrie, les leçons du philosophe platonicien Ammonius.

Sans doute était-il déjà initié à la philosophie, mais depuis toujours, la philosophie (les Sophistes excepté) devait être non une matière d'enseignement mais devait changer l'âme tout entière. Plotin se convertit au platonisme et séjourna alors 11 ans à l'école d'Ammonius.

En 242, il le quitte pour suivre l'Empereur Gordien qui a chassé les Perses de Syrie et poursuit vers l'Est, le roi barbare. Il a, comme plusieurs siècles auparavant l'avaient eu des philosophes, l'espoir de pénétrer grâce à la marche victorieuse des armées romaines dans ces pays orientaux où il pourra prendre une connaissance directe de la pensée philosophique orientale, et sans doute de l'Inde. Espoir déçu : Gordien est battu en Mésopotamie. Plotin se réfugie à Antioche et passe à Rome où il résidera désormais.

Le romantisme fleurit à cette époque ; le barbare est à la mode, comme le sauvage à la fin du XVIIIe et le Moyen âge au XIX0. Une énorme influence asiatique et indoue vient confluer dans la philosophie de Plotin avec le renouveau du Platonisme.

Plotin ouvre une école ; il réunit autour de lui des adeptes enthousiastes, où l'on trouvait des philosophes de profession, des sénateurs et jusqu'à l'Empereur Galien et sa femme Salonina.

Ambiance moins pleine et moins sereine que dans les écoles d'Epictète ou d'Épicure. Nervosité augmentée par le régime alimentaire et l'absence d'hygiène qui avait cours chez ces contempteurs de la vie d'ici-bas, et du corps.

Il rêvait d'une cité de philosophes en Campanie, mais « Platopolis « ne vit pas le jour. C'est seulement sur les instances de ses disciples qu'il se décida très tardivement, en 255, à dicter et à rédiger ses opinions, confiant le gros travail de mise au net à son fervent disciple Porphyre.

Les 54 traités qui furent ainsi écrits sont groupés en 6 Ennéades (c'est-à-dire « groupes de neuf «).

« 1 — L'Un.

Hypostase suprême est le Tout, la source de l'Univers, l'Unité de l'Univers, son Etre dernier et premier. Premier, Un etc...

ne doivent cependant pas être pris pour des attributs de cette hypostase, car cela ladéterminerait, ce ne sont que des manières d'en parler.

Aucun mot ne lui convient en propre car elle n'a rien decommun avec les choses d'ici-bas.

On ne peut lui prêter ni la Bonté, ni la Sagesse, ni la Liberté car ce seraitl'humaniser et la rabaisser.

Pas même la Pensée car, si elle est pour l'homme le plus noble attribut, on n'a pas le droitd'en conclure qu'elle est en Dieu.

Ce Dieu est ce qui n'est rien parce qu'on n'en peut pas parler, c'est le Néant-superessentiel. Pourquoi cette Réalité a-t-elle donné autre chose qu'elle-même? Production involontaire, répond Plotin, due à une sorte de surabondance, comme une lumière se diffuse.

On a appelécette génération l'émanation : il convient de dire, avec Plotin: « la procession ». Mais le produit cherche à rester le plus près possible de sa source, dont il tire toute sa réalité ; à peine a-t-il «procédé » qu'il se retourne vers lui pour le contempler.

C'est en cet acte de se retourner, que Plotin appelle «conversion », que naît (bien entendu d'une naissance éternelle et intemporelle) la seconde hypostase, qui est à lafois l'Intelligence et le monde intelligible. 2 — L'Intelligence.

La Réalité, indistincte dans l'Un, s'épand en une multiplicité de genres hiérarchisés et d'espèces, que l'on voit se former par une sorte de dialectique (on reconnaît ici, dans cette seconde hypostase, le mondeintelligible de Platon). La première hypostase était au-dessus de l'être, la seconde est l'être même, c'est-à-dire tout ce qui fait que laréalité a une forme qui la rend connaissable. L'Intelligence est vision de l'Un, et par là même, elle est à la fois connaissance de soi et connaissance du mondeintelligible. L'être est contemplation ; la conception la plus profonde qu'on puisse avoir du monde intelligible est celle d'unesociété d'esprits dont chacun en se pensant, pense tous les autres et qui ne forment ainsi qu'une Intelligenceunique. C'est aussi dans ce monde que réside toute beauté.

Là se trouvent les modèles auxquels nous comparons touteschoses que nous qualifions de « belles » ou — a contrario — de « laides ». 3 — Comme l'UN produit l'INTELLIGENCE, l'INTELLIGENCE produit une troisième hypostase qui est l'AME. L'âme n'est que le monde intelligible, mais plus divisé, plus détendu, pas encore étendu pourtant, ou pas encoreétendu d'une étendue matérielle, puisque l'âme a pour fonction d'être tout entière à la fois dans toutes les partiesdu corps qu'elle anime.

Cette âme universelle ou âme du monde sensible est l'intermédiaire entre le monde sensibleet le monde intelligible, touchant à celui-ci parce qu'elle « procède » de lui et se retourne pour le contempler, —touchant au premier parce qu'elle l'ordonne et l'organise.

Et ce n'est pas là deux fonctions différentes : en réalité,elle n'organise que parce qu'elle « contemple », par une influence qui émane d'elle sans qu'elle le veuille. De cette âme universelle émanent les âmes individuelles, nos âmes, dont chacune administre un petit fragment del'univers matériel : notre corps.

Mais notre âme, tout en agissant sur notre corps, demeure dans l'âme divine.

Nousne sommes jamais détachés de Dieu ; en Lui nous vivons et nous sommes. Chez Plotin, chaque hypostase n'est qu'une contraction, une dématérialisation, une unification toujours plus hautedu monde, jusqu'à l'Unité Absolue. Au-dessous des trois hypostases, Plotin admet une dernière substance qui est notre monde matériel, décontractionet multiplication totales, impassibilité et indétermination.

Il n'y a pas union de la forme et de la matière ; le sensibleest un simple reflet passager de la Forme dans la matière.

Le mal et la cause de tous les maux, c'est le contact del'âme (contact qui n'est qu'un éclairage) avec la matière.

Elle s'en purifie, non pas en s'en rendant maîtresse mais enla fuyant.

Si cette matière existe pourtant, c'est qu'il faut que tous les degrés de l'Un soient épuisés.

La matière enest comme le dernier reflet, avant l'obscurité complète du Néant. — IV — La destinée des âmes et la morale.

En principe, l'âme dirige le corps parce qu'elle contemple l'ordre intelligible ; tournée ou plutôt « convertie » vers ce monde, elle reste auprès de l'Intelligence tandis qu'un refletd'elle va éclairer et vivifier le corps.

Mais parce que le lien qui unit les âmes est plus détendu que celui qui unit lesdeux premières hypostases, l'âme peut se retourner vers son propre reflet.

C'est ce qui arrive en fait.

Alors, commeNarcisse, attirée par son image et se noyant pour l'étreindre, elle se précipite vers lui et c'est ainsi qu'elle s'asservità ce corps et s'inquiète des mille faux biens qui lui sont étrangers et qui nous accaparent.

C'est ce que Plotinappelle la « descente » de l'âme. Sa destinée future dépend, par une Justice Immanente, du péché qu'elle a commis de ce fait. Le but de l'éducation et de la morale est la restitution de l'âme dans son état originaire de contemplation.

Le « moi »qui est l'intermédiaire entre le corps et l'intelligence tournée par nature vers le monde des intelligences, est la réalitéqui a fait cette « descente ».. »

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