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Vie et oeuvre de Sören KIERKEGAARD

Publié le 05/04/2009

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kierkegaard

Avec Søren Kierkegaard nous entrons dans un panorama philosophique radicalement différent de ceux dont nous venons de parler. Romantique, il tourne le dos à la science, aux grands systèmes, à l'Univers objectif ou historique, à Hegel surtout, qu'il attaque avec violence comme étant le plus parfait représentant de ces vastes systèmes minutieusement réglés englobant le passé et l'avenir, le Ciel et la Terre, et n'ayant oublié qu'une chose : l'existence, le drame individuel et quotidien, l'angoisse, le malheur, l'échec ou la mort... toutes réalités dont la terrible instance rend ridicules et tragiquement mutiles les virtuosités verbales des « philosophes «.

Initiateur de l'existentialisme contemporain. L'Alternative (1843), Le Concept de l'angoisse (1844), Les Stades sur les chemins de la vie. Traité du désespoir. Miettes philosophiques. Admire Hegel, puis s'en sépare. Commence par comprendre la religion à partir de l'angoisse, et s'interroge. Kierkegaard s'affirme chrétien, subjectiviste, loin des normes officielles de la religion.

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« Un penseur religieux Soeren Kierkegaard (1813-1855), né à Copenhague, dans une austère famille protestante hantée par le péché,commence des études de théologie en 1830.

Riche (il mettra toute sa vie à dépenser sa fortune), il mène une vied'esthète et de dandy.

En 1837, il rencontre Régine Olsen, se fiance en 1840, puis rompt en 1841, sans raisonapparente. Kierkegaard, désormais, consacre sa vie à l'écriture.

En dehors d'une multitude d'ouvrages d'édification religieuse,ses oeuvres sont essentiellement dirigées contre le système hégélien et la religion établie.

Citons L'Alternative (1843), Crainte et tremblement (1843), Miettes philosophiques (1844), Le concept d'angoisse (1844), Post- scriptum définitif et non scientifique aux Miettes philosophiques.

(1846), La Maladie à la mort (1849).

Dans ces écrits, Kierkegaard pense l'existence individuelle et personnelle dans sa vérité, en particulier dans son rapport auchrisanisme.

Il proteste contre la corruption du clergé et de l'Église établie.

Il meurt en 1855, à 42 ans, en ayantrefusé l'assistance des « prêtres fonctionnaires ». Contre Hegel et l'Église officielle Kierkegaard est le penseur de l'existence individuelle : « La subjectivité est la vérité.

La subjectivité est la réalité » (Kierkegaard, Post-Sciptum aux Miettes philosophiques, Gallimard, p.

230).

Ainsi, Hegel s'est-il trompé : le système et le concept abstrait ne peuvent rendre compte de l'existence, qui est ouverture et transcendance ;l'histoire, cette faiseuse de bruit collective, n'est en rien révélation du sens du monde. Mais Kierkegaard est aussi et surtout un penseur religieux.

Comment peut-on être chrétien, s'interroge-t-il dans les Miettes philosophiques et dans le Post-scriptum ? Il s'agit, dans la douleur et dans l'angoisse, de retrouver, en engageant tout le dynamisme de sa subjectivité, le christianisme originel dont la vérité a été occultée par la religionofficielle et ses prêtres.

La foi vécue représente la véritable existence, aux yeux de Kierkegaard, et elle débordeinfiniment l'univers de la raison.

Foi et existence ne peuvent être expliquées, elles sont de l'ordre de l'expérience etdu vécu. Contre l'abstraction, l'existence Mais de quelle existence s'agit-il ? Du vécu individuel déchiré par l'angoisse et la souffrance, le non-pensable, le non« parlable ».

Car la pensée abstraite, construite sur des généralités intemporelles, évacue l'existence de son champ. L'existence se donne comme subjectivité, car il s'agit d'abord de trouver une vérité qui en soit une pour nous-mêmes, de se comprendre soi-même dans l'existence. « La seule réalité dont un être existant ne se borne pas à avoir une connaissance abstraite est la siennepropre, qu'il existe ; et cette réalité constitue son intérêt absolu.

L'exigence de l'abstraction à son égard estqu'il se désintéresse pour qu'il puisse savoir quelque chose ; l'exigence de l'éthique, qu'il s'intéresse infiniment à l'existence » (Kierkegaard, Post-scriptum aux miettes philosophiques, Gallimard, p.

211). Kierkegaard écarte donc l'abstraction.

Qu'est-ce qu'abstraire ? L'abstraction désigne cette opération par laquelle la pensée évacue le concret, la temporalité, le vécu individuel, pour se plonger dans l'idéalité conceptuelle, qui exclutles déterminations concrètes.

Kierkegaard s'insurge, en un cri passionnément anti-hégélien, contre les insuffisancesde l'abstraction : c'est la vie qu'elle évacue, le concret, l'existence en tant que telle. « Parce que la pensée abstraite est sub specie aeterni, elle fait abstraction du concret, du temporel, du devenir del'existence, de la détresse de l'homme, posé dans l'existence par un assemblage d'éternel et de temporel » (ibid., p.201).Le penseur abstrait croit habiter un palais d'idées, mais il demeure dans une chaumière, celle du concept sans vie niépaisseur.

Et cependant, persiste un paradoxe insoluble : celui qui pense existe, et par conséquent l'existence estposée en même temps que la pensée. Contre le système et l'histoire Kierkegaard attaque également avec virulence le système et l'histoire.

Le système ? Une clôture, un monde clos,intégrant toutes les vérités et les unifiant.

Au contraire, l'existence est mouvement, vie, ouverture, rupture,discontinuité.. »

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