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VOLTAIRE Philosophe

Publié le 14/05/2011

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voltaire

— Voltaire est bien le « philosophe « tel que l'a conçu le XVIIIe siècle. Malgré tout, il s'est mis en règle avec la métaphysique en professant un vague déisme dont il faut chercher l'expression dans ses grands poèmes d'idées, et particulièrement dans le poème de la Loi naturelle. Voltaire a fixé là son credo. Il croit en un Dieu qui parle à l'homme par la raison et par la conscience, mais qui n'émeut point le coeur : Dieu abstrait, pure idée, fondement théorique de la morale, moyen idéal de récompenser les bonnes actions et de punir les mauvaises, et par là haute protection de l'ordre social, gendarmerie invisible... Au nom de ce Dieu, Voltaire est « philosophe « selon le siècle, méprise les religions positives, condamne le fanatisme et convie les hommes à la paix des croyances.

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« vues nouvelles du livre en étaient d'autant plus dangereuses que Voltaire les présentait dans un style ironique etmordant, vif et persifleur, parfois éloquent, bien fait pour alerter l'opinion. B).

Le Dictionnaire philosophique et autres ouvrages de polémique. — Le Dictionnaire philosophique ou « la raison par alphabet » traite de toutes questions philosophiques, politiques,religieuses et littéraires.

Il faut y joindre les Questions sur l'Encyclopédie, le Traité sur la tolérance et une multitudede petits pamphlets, pour avoir une idée de l'activité déployée par Voltaire dans la guerre qu'il avait déclenchéeavec ses Lettres anglaises et qui prit sa plus grande intensité dans l'indépendance de Ferney.— Les campagnes de Voltaire se sont toujours proposé des buts précis.

Il ne rêvait nullement de bouleverser lasociété.

Son idéal était le despotisme éclairé, c'est-à-dire le pouvoir d'un monarque intelligent et instruit, tolérant,ami des littérateurs et des savants, capable de supprimer les abus et de réaliser les réformes nécessaires pourdonner aux hommes plus de bien-être matériel et leur accorder certains droits.Réformes politiques : liberté légale des personnes, liberté de penser et d'écrire, suppression des corvées et desdîmes, suppression des privilèges, suppression de la vénalité des charges.Réformes judiciaires : abolition de la torture et de la peine de mort, adoucissement de la procédure d'instruction,suppression des lettres de cachet, institution du jury.Réformes économiques : abolition des corporations et des maîtrises, liberté du travail, libre circulation des grains.— Turgot était l'homme des philosophes, il avait toujours été mû par l'amour de l'humanité.

Intendant de lagénéralité de Limoges, il y avait réalisé une grande partie des réformes réclamées par Voltaire et par leséconomistes.

Il souhaitait les réaliser pour la France entière.

Son arrivée aux affaires donna de grands espoirs.

Maisl'égoïsme et l'entêtement des intérêts particuliers, la routine et la sottise restèrent les plus forts.

Turgot fut renvoyé: ce renvoi atterra, désespéra Voltaire.— Il persista néanmoins jusqu'au bout à penser que la raison triompherait, que les institutions néfastes seraientabolies et les abus supprimés, que la tolérance et la justice régneraient, que l'élite véritable de la nation se verraitadmise à participer au pouvoir.— Et comme Voltaire pensait que le centre des résistances au triomphe dé la raison était l'esprit religieux, sa guerreau catholicisme alla toujours s'exaspérant. C).

Les Contes. — Les contes de Voltaire présentent des idées morales, philosophiques ou politiques sous une forme romanesque,vive et plaisante.a) Zadig symbolise, par la série abracadabrante de ses aventures, le sort des hommes que ballotte le hasard tout-puissant.

— b) Micromégas, enseignant que tout est relatif, prend un air de bon tour joué aux métaphysiciensd'observance cartésienne ou leibnizienne, ainsi qu'aux croyants.

— c) Candide, en accumulant les malheurs sur latête d'un bon jeune homme et de ses amis, condamne par l'absurde l'optimisme de Leibniz et de Rousseau.

— d)Jeannot et Colin dit la sotte vanité des parvenus et la vertu solide du travail.

— e) L'Ingénu raille une organisationsociale qui ne souffre ni franchise ni liberté.— Candide est le plus parfait et le plus significatif des contes de Voltaire; il marque une évolution importante de sonauteur.

— a) On sait comme lui-même avait été tout d'abord optimiste : qu'on se rappelle le Mondain, qu'on lise sescommentaires sur les Pensées de Pascal.

Mais l'âge est venu, puis le désastre effroyable de Lisbonne, puis la modestupide qui déformait la doctrine de Leibniz et faisait du « meilleur des mondes possibles » une tarte à la crème : cefut le désenchantement.

Enfin il a voulu répondre indirectement à Rousseau qui soutenait un optimisme à samanière, l'action de la Providence dans le monde.

— b) Résultat double, qu'exprime la formule fameuse qui sert deconclusion à Candide : « Il faut cultiver notre jardin.

» Cette formule en effet présente deux sens différents maisnon contradictoires.

i° sens : résignons-nous, organisons' modestement notre égoïsme, imitons Voltaire lui-même quilaboure en toute indépendance son champ à Ferney; 2° sens : donnons, chacun dans notre sphère, un effort pourla raison, afin que les efforts de tous finissent par améliorer la vie des hommes; faisons comme Voltaire lui-même quirépand le bien-être autour de lui, qui lutte pour le progrès des lumières et l'amélioration des lois.

Candide s'achèvesur cette déclaration de pessimisme énergique et fécond.— Le tour piquant donné à la pensée, l'ironie, le badinage sceptique et persifleur font des contes la partie la plusagréablement voltairienne de l'oeuvre, avec la Correspondance, et de Candide un livre classique et universel.

Deuxtableaux en sont particulièrement célèbres, ils se font pendant et contraste : le souper de Venise, où se trouventréunis par le hasard six rois détrônés venus au Carnaval; la famille du vieillard turc, qui vit des fruits de son jardin enignorant le reste du monde.. »

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